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Présentation

  • : Le blog de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère d'Indre-et-Loire
  • : Ce blog présente toutes les activités de l'Amicale. Vous êtes invités à transmettre vos textes et photos pour enrichir ce blog soit en contactant le Président soit en écrivant à zeraldavert@gmail.com
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Profil

  • AALE 37
  • Pierre LORAILLER 
- Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES 
- Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 
- Délégué AALP Région Centre.
  • Pierre LORAILLER - Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES - Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 - Délégué AALP Région Centre.

A.A.L.E. 37

Buts : Entretenir et développer les sentiments de camaraderie et de solidarité qui caractérisent la Légion Etrangère.

Pérenniser le souvenir du Combat de Camerone.

 

Président :

LORAILLER Pierre

Mail : zeraldavert@gmail.com

 

Composition du bureau directeur :

Président d’Honneur : Général de Brigade (2S) BREUILLE Eric (Ancien Chef de Corps du 1er REG)

Vice-Président : BERTHE Francis  (Ancien du 2ème REP)

Secrétaire et Trésorière : Mlle THERET Nadine

 

Administrateurs :  

DUPUIS Rémi

LEBIGRE Yannick

THERMEAU Jean-Claude

 

Contrôleur aux Comptes :

BERGEOT Dominique

 

Porte-drapeaux :

BENYAHIA Hikmat

GAUTIER Dominique

 

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Musique

10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 11:31

Lettre d'ailleurs n°99 : link

 

Par loi du 9 mars 1831 et le décret du lendemain, Louis Philippe, roi des Français, sous l’impulsion du Maréchal Soult, son ministre de la guerre, créait la Légion étrangère. La date de cet important événement passe presque inaperçue. Ici ou là,  nous trouvons quelques lignes, dans un blog, en quelque rare journal inspiré, Képi blanc, et plus rien.

De même, nous fêtons Saint Michel, Saint Georges, Sainte Barbe avec une certaine ferveur laïque, pour nous assurer leur céleste bien qu’improbable protection, Saint Antoine, saint patron de la Légion toute entière, est évoqué à certaines occasions mais n’est pas fêté. Est-ce parce que, devenu ermite, il ne fréquentait  que des cochons ? Bien que d’un goût douteux,  il assurait l’ordinaire. Comme il n’y avait pas d’associations combattant le racisme et surtout l’atteinte aux symboles religieux (!), le saint vivait peinard en terre d’islam sans que personne ne vienne lui chercher noise. Certains confondent ce saint Antoine-ci, dit le Grand, ou d’Egypte, du 17 janvier, avec cet autre saint Antoine, dit de Padoue parce qu’il y est mort (XIIème siècle), qui  serait sans doute plus symbolique par le fait de ses origines étrangères. Il est né à Lisbonne. La statuaire et l’imagerie populaire le représentent toujours avec le petit Jésus dans les bras… à plus d’un millénaire d’écart… Mais il n’y a que la foi qui sauve. Ce franciscain n’a vécu que 36 ans, pourtant, il était maître de doctrine spirituelle  - une sorte de directeur de la congrégation pour la foi dans la curie romaine d’aujourd’hui, mais chez les franciscains – prédicateur, thaumaturge et canonisé un an à peine après sa mort.  Plus  fort que Jean-Paul II.

Mais ces saints Antoine, l’un comme l’autre sont presque sans intérêt. Le premier parlait aux cochons dans le désert, le second s’adressait lui, aux poissons… ce qui nous semble une drôle d’idée. Aucun des deux ne terrassait le dragon du mal en vol piqué tel un faucon ou sur un fier destrier... Quant à Barbe, elle avait aussi son  côté thaumaturge. En invoquant le feu du ciel contre son père qui lui avait fait couper les seins et promener nue, imaginez... dans les rues de Nicomèdie (actuelle Izmit), elle l'a guéri d'un seul coup. Vlan!

Enfin, tout cela pour vous dire que ces saints ne sont pas fêtés, et seul saint Antoine le Grand réussit l’exploit de faire se réunir les officiers ayant porté le képi blanc tous les 17 janvier. Jusqu’à quand ? Ce saint est déjà de la vieille histoire… nous verrons.

Certains membres du groupe Facebook « Le poste de sécurité » ont, par bonheur, décidé de publier régulièrement des éphémérides  légioinnaires. Cela est très intéressant, je pense à Voisson, Touratier, Remy, Olin...

C’est ainsi que le premier de ces quatre nous a rappelé la disparition du capitaine Gheysens, mon illustre prédécesseur à la tête de Képi blanc, tué à l’ennemi à la tête de sa compagnie le 9 mars 1950, trois ans après la création du magazine, et évoqué la mort du légionnaire Verheyen à Scoura (Maroc), le 09 mars 1923 qui, atteint de quatre balles, a eu le courage de mettre l’ennemi en fuite et la force de caractère et la force physique de déclarer à son capitaine : « Mon capitaine, j’ai fait mon devoir, ils n’ont pas eu mon fusil » avant de succomber.

Et par saint Antoine, vive la Légion.


Antoine Marquet

 Antoine

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 14:00

 

La mission est sacrée...

Mot du rédac'chef N° 752

 

Le 19 février, le sergent-chef Harold Vormezeele du 2e Régiment étranger étranger de parachustistes a été mortellement blessé dans l'accomplissement de sa mission au Mali. La Nation et la communauté légionnaire lui ont rendu un dernier hommage à sa mémoire, le 22 février aux Invalides à Paris. Sa disparition nous rappelle à tous, notre engagement de soldat et en particulier l'article 6 du code d'honneur du légionnaire : "La mission est sacrée, tu l'exécutes jusqu'au bout et, s'il le faut, en opérations, au péril de ta vie".

 

Depuis le 11 janvier dernier, l'opération Serval, en référence à un félin africain, est menée au Mali par l'Armée française, à la demande du gouvernement malien. Cette intervention militaire a pour but de soutenir les troupes maliennes afin de repousser les groupes armés islamistes qui ont pris le contrôle de l'Azawad, la partie nord du pays. Dans ce contexte, deux régiments de la Légion étrangère ont participé aux opérations : les légionnaires du 3e escadron du 1er REC ont été engagés mi-janvier, avec des blindés légers sur Sagaie, rejoints par 200 légionnaires de la 2e compagnie du 2e REP, d'alerte TAP (troupes aéroportées). Accompagnés d'un état-major tactique aux ordres du colonel Desmeulles, chef de corps du 2e REP, ils ont été largués au nord de la ville sainte de Tombouctou dans la nuit du 27 au 28 janvier, en un seul passage avec cinq avions.

 

En parallèle, la colonne de blindés de l'escadron du Rif, venue du sud, par Bamako, participe à la prise de Gao le 25 janvier, a sécurisé l'aéroport de Tombouctou et les abords de la cité touareg, mondialement connue pour ses mausolées.

 

Mission réussie pour nos deux unités de Légion jusqu'à la prise de Kidal le 30 janvier. Les légionnaires ont à nouveau démontré leur savoir-faire, chacun dans son domaine de spécialité. Leur disponibilité et le niveau de préparation opérationnelle a concouru à cette réussite. L'expérience a également compté, la Légion étrangère connaissant bien la terre africaine pour y avoir mené de nombreuses opérations depuis les années 70, avec des interventions successives notamment au Zaïre, en République Centrafricaine, au Tchad, et en Côte d'Ivoire.

 

L'actualité étant la priorité, Képi blanc consacre donc son dossier du mois à l'opération Serval au Mali, avec des photos inédites. La rédaction remercie à ce titre, le journaliste Sébastien Dufour pour la qualité de ses clichés. Le dossier initialement prévu sur le dispositif Harpie au 3e REI en Guyane, est reporté au prochain numéro.

 

Profitez dès à présent du bulletin d'inscription joint dans le magazine afin d'obtenir vos invitations à l'occasion du 150e anniversaire du Combat de Camerone à Aubagne qui revêt cette année un aractère tout particulier, avec une représentation significative des régiments et une place d'armes couverte de képis blancs...

 

Bonne lecture à tous.

 

 

 

 

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 12:27

Une guerre sans soldats 1

Une guerre sans soldats 2

Une guerre sans soldats 3

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 11:37

L’assemblée générale de l’Amicale des Anciens de la Légion Etrangère d’Indre et Loire s’est tenue le 16 février 2013 à la Caserne DUTERTRE 37300 JOUE LES TOURS.

 

Vous pouvez regarder les photos en cliquant sur :  

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 10:41

Si vous souhaitez participer au Congrès de la FSALE à Orange, merci de prendre contact avec le Président Pierre Lorailler ou de nous contacter via le blog de manière à pouvoir organiser le voyage avec toutes les personnes intéressées.

 

 

Vous pouvez aussi consulter le dossier d'inscription ci -dessous en cliquant sur : link

1 Dossier Inscription congres FSALE 2013

2 Dossier Inscription congres FSALE 2013

3-Dossier_Inscription_congres_FSALE_2013.jpg

4 Dossier Inscription congres FSALE 2013

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 00:00

Madame, Monsieur,


1/ Je vous prie de trouver ci-dessous la lettre ASAF de février consacrée à l'engagement de notre armée au Mali.
Au moment où se préparent les orientations de notre Défense pour les années à venir, il importe que tous les Français mesurent les enjeux et les conséquences pour notre armée.
N'hésitez pas à diffuser cette lettre d'information dans votre entourage.

2/ Le prochain numéro de la publication trimestrielle "Engagement" (68 pages) sera diffusé par courrier le 15 mars. Il comprendra notamment une quinzaine de libres propos dont sept consacrés au Mali.
Ceux qui le souhaitent peuvent s'abonner en imprimant et en complétant le PDF d'adhésion qui est disponible sur le site (
www.asafrance.fr/adhérer) et en l'adressant à l'ASAF (18 rue Vezelay 75008 Paris) avec un chèque de 25 €.

3/ L'ASAF est une association strictement apolitique et indépendante, reconnue officiellement mais qui ne sollicite aucune subvention de l’État. Elle regroupe tous les Français qui souhaitent que l'armée demeure au cœur de la Nation.


Bonne lecture.


Très cordialement.


Henri Pinard Legry
Président de l’ASAF

 

 

Mali : bon sens et clairvoyance


Les opérations de guerre qui se déroulent au Mali ont pour premier mérite d’arracher certains de nos responsables politiques aux délices de l’idéologie pour les ramener aux dures réalités.
Souhaitons que cet engagement militaire prévisible éclaire les membres de la commission du Livre blanc et les conduise à rejeter certaines conceptions a priori qui avaient valeur de dogme chez nombre d’entre eux. Les faits sont têtus.


Politique

Malgré ses déclarations initiales, le président de la République a accepté d’engager dans l’urgence, en première ligne et au sol les forces françaises sans attendre les forces africaines. L’ennemi composé de deux colonnes de 100 pick up qui allaient s’emparer de Bamako a contraint la France à agir. Il ne pouvait en être autrement.
Quel président français aurait pu laisser les djihadistes islamistes capturer 6 000 otages de nationalité française dans le sud Mali ? La décision du président de la République s’est imposée. Elle a balayé du même coup la doctrine non interventionniste.


Armée

Elle a montré toutes les qualités qu’on est en droit d’attendre d’une armée d’excellence : disponibilité immédiate de l’ensemble des composantes Terre, Mer, Air et organismes interarmées, loyauté absolue d’une armée professionnelle envers le pouvoir politique, aptitude remarquable des états-majors à combiner des forces de natures très différentes et des moyens logistiques étrangers à plus de 5 000 km de la métropole, à les engager offensivement et par surprise afin de prendre l’ascendant sur l’adversaire et de le contraindre à se replier. Les Français peuvent être fiers de leur armée qui demeure plus que jamais une référence pour la Nation.


Commandement

Cet engagement valide une nouvelle fois la chaîne de décision très courte entre le président de la République, chef des armées, et son conseiller militaire, le chef d’état-major des armées ; le premier conduit la guerre, le second les opérations.
La force d’une armée repose sur sa cohérence et sa cohésion. Toutes deux sont liées à l’unité du commandement qui permet de tirer le meilleur parti des ressources humaines et des moyens techniques alloués par le budget de la Défense.
La distinction entre forces de combat et de soutien n’existe qu’en communication politique, mais elle est un non-sens dans les opérations. Comment mener une attaque aérienne sans mécaniciens au sol et sans ravitaillement en vol ? Comment conduire un raid blindé sans livraison préalable  de carburant, d’eau et de munitions? Comment combattre dans la durée sans relève par des unités acheminées de métropole grâce aux bâtiments de projection et de commandement (BPC) et aux avions gros porteurs ? Combat et soutien ne font qu’un et doivent être dans la même main.

L’action militaire exige l’unité de commandement tant dans sa conception que dans sa conduite et son soutien. L’accroissement récent des prérogatives du chef d’état-major des armées, qui renforce l’efficacité dans la préparation et l’emploi des forces, se justifie pleinement aujourd’hui. Aussi est-il nécessaire que le ministre de la Défense le valide contre l’avis de certains membres de son cabinet qui voudraient le remettre en cause.


Ministre

Il n’appartient en principe pas au ministre de la Défense de s’impliquer directement dans le déroulement des opérations. Il doit veiller en revanche à ce que notre armée dispose demain des ressources financières suffisantes pour maintenir ses capacités et combler les lacunes constatées. N’oublions pas que l’armée qui fait actuellement la guerre au Mali s’est construite au cours des 15 dernières années. Il revient donc au ministre et à ses collaborateurs de préparer celle de demain.


Les armées africaines

Les militaires français savent qu’il faut des années et non quelques semaines pour construire ou reconstruire une armée. En Europe, nos cadres sont les plus à même de faire ce travail de formation. Il s’agit là d’un investissement indispensable mais de long terme qui implique aussi de disposer de bases permettant à nos unités de s’entraîner avec les forces africaines.
La France conserve sur ce continent une très bonne expertise et y bénéficie, quoi qu’en pensent certains idéologues, d’une excellente image. Les pays d’Afrique francophone savent ce qu’ils doivent à la France et vérifient chaque jour que notre pays est bien plus respectueux de leur identité que la Chine ou les Etats-Unis.


L’Europe

Les pays européens, à de rares exceptions, ne souhaitent pas s’engager militairement au Mali. D’ailleurs la plupart de leurs unités ne connaissent ni l’Afrique ni les Africains.
C’est l’occasion de s’interroger sur le concept de défense européenne car nul doute que l’armée française, agissant seule sur le terrain, est infiniment plus efficace qu’une coalition.
En revanche, l’Europe devrait disposer de capacités aériennes de projection stratégique (avions gros porteurs) que chaque nation peut difficilement s’offrir. Elle pourrait aussi financer cette opération de stabilisation du Sahel, qui participe directement à sa sécurité et à celle de ses ressortissants.


A l’heure où des choix essentiels vont être faits pour notre défense, l’opération SERVAL est venue rappeler opportunément que notre sécurité et nos intérêts se jouent maintenant dans cette région du monde. Le terrorisme islamiste, les problèmes migratoires liés au sous-développement économique de peuples dont la démographie explose et notre approvisionnement en matières premières stratégiques constituent des défis prioritaires à relever. Ils exigent des capacités militaires complètes et cohérentes si notre pays veut demeurer indépendant et conserver son influence dans le monde.


Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)

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14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 19:54

16-copie-1

 

Sur la pointe des pieds le Colonel Fédélich Georges nous a quittés,

égal à lui-même dans la discrétion et la rigueur.

Déjà, là-haut, au garde à vous, ils vous attendent.

Au revoir cher Ancien.

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 21:28

Au fil du siècle et de son histoire
Au fil des jours heureux et des jours tragiques
Ils ont su façonner et créer leur territoire,
En insufflant à l'âme de la Légion
Les échos infinis de cette grandes bataille.
Ancrée au fil du temps dans toutes les mémoires
Hommes de foi, hommes de courage, déjà 150 ans ..
Que votre histoire se partage dans un même élan.
Camerone, tes échos comptent le temps qui passe
Auquel tout légionnaire, fortement y reste attaché,
Oui ..! l'histoire parle et fait revivre les morts
Pour un rassemblement, leurs âmes on les honore.
Ils ont voulu leur guerre, qu'elle soit source de courage
Donnant à la nuit la lumière de tout humble mortel
Témoins de ce passé, les fantômes reviennent,
Indélibiles traces qui rendent ces pages éternelles.
150 ans déjà de coutumes solennelles
Qui en ce 30 Avril rassemblent encore
Tous ces hommes au pied de l'Autel

De Marie Quilichini

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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 20:59

 


 
 
Crédit : EMA / armée de Terre
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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 20:04

mercredi 30 janvier 2013

Mardi 29 janvier, 9 h 17. Les bérets verts du 2e Rep, armés de leurs Famas, dans Tombouctou. | Photo Noël Quidu


Quinze jours après le premier coup de feu, l’armée française libère la ville sainte au terme d’une chevauchée fantastique

Par Patrick Forestier - Paris Match

A partir de Niafunké, la piste devient droite. ­Devant nous, Tombouctou, la ville mythique aux 333 saints, devenue, depuis dix mois, le ­repaire des djihadistes. Derrière, un convoi de 160 engins militaires qui s’étale sur une demi-douzaine de kilomètres. Chars, batteries de mortiers de 120 mm, camions chargés d’obus, VAB (véhicules de l’avant blindés), porte-chars et Jeep se suivent dans la poussière depuis Bamako. Un raid de 1 000 kilomètres. Une armée en campagne qui ressemble à la percée de la division Daguet, en Irak, en 1991, pendant la guerre du Golfe. Sur la piste, les camions-citernes s’ensablent. Surtout le semi-remorque de 50 tonnes qui creuse les ornières. La colonne avance à 15 km/h mais, inexorablement, nous nous rapprochons du but.


Dans chaque village, une foule misérable, en délire, est massée le long de la route. « Mali, Mali. Vive la France. Hollende », est-il écrit sur une banderole. « C’est ici qu’ils nous jugeaient si, à leurs yeux, notre comportement était “haram” (péché), me dit un villageois devant la porte de l’ancien centre de la Croix-Rouge, transformé en commissariat de la police islamique. Ils se croyaient en terrain conquis. C’étaient les maîtres. Il était même interdit de jouer au ballon. Je n’ai pas pu voir quand le Mali a gagné son premier match lors de la Coupe d’Afrique des nations, car la télévision aussi était prohibée. »

Partout, tout ce qui rappelle l’ordre ou l’Etat malien a été effacé. Les mots « mairie » ou « école » n’ornent plus les façades. La plupart des établissements étaient fermés car on y apprend le français, la langue du mécréant. Même les panneaux de signalisation ont été peints en noir ! Seul reste le mot « Aqmi » (Al-Qaïda au Maghreb islamique), écrit en arabe sur les murs. La foule n’ose pas entrer dans le bâtiment qui abritait la police religieuse. Le gardien non plus ne s’y aventure pas : « On a tellement été conditionnés qu’aujourd’hui on a encore peur comme s’“ils” étaient toujours là. » Tombouctou n’est qu’à 97 kilomètres mais le colonel Gèze, patron du 21e Rima, arrête la colonne sur l’aérodrome, à la sortie de la ville. Au bout de trois jours de piste pour contourner le bassin du fleuve Niger en longeant la Mauritanie, la ville sainte est enfin à portée de main. Combien de djihadistes sont encore en ville ? Débarque d’un hélicoptère le général Barrera, le chef de la 3e brigade mécanisée de Clermont-Ferrand, qui commande au Mali les forces françaises. Attendre, c’est prendre le risque de voir des massacres dans la ville sainte. Mais accélérer les choses, c’est en prendre d’autres. Avancer. Vite.

Sur la porte de la ville, les djihadistes ont écrit : « Porte de la charia »

A Paris, François Hollande a tranché. A 16 heures, nous nous mettons en route. L’objectif est l’aéroport de Tombouctou, fermé depuis dix mois. On sait par des photos aériennes que les djihadistes ont placé un vieil Antonov en travers de la piste ; dessus, ils ont érigé des merlons. Une fois reconquis, le terrain d’aviation deviendra la base d’appui pour prendre la ville. Sur la piste en tôle ondulée, les rames de blindés montent en trombe. « Avec la pluie, rare à cette époque, la poussière a disparu. La pluie en janvier, c’est le bonheur », me disent les soldats maliens. Pas pour les chars et les transports de troupes, qui s’embourbent en approchant de l’aéroport. Dans la nuit, les pick-up maliens se perdent, et nous avec. Les hommes coupent à la pince le grillage qui ferme le périmètre. Nous débouchons sur la piste sans savoir où se trouvent les bâtiments. Personne ne pense aux mines qui pourraient avoir été posées par les djihadistes. Dans le ciel, des hélicoptères et des Rafale tournent au-­dessus de nous, prêts à ­intervenir. Ils sont guidés par un Awacs bourré d’électronique et un drone, un avion sans pilote, qui retransmet des images infrarouges au PC. A 22 heures, nous déboulons par le taxiway, sous les mêmes regards qui accueillaient jadis les touristes. Les Maliens se tapent dans les mains. Arrivent les premiers blindés français qui sont passés, eux, par l’entrée principale. A 23 heures, le bruit sourd d’avions à hélice trouble le silence de la ville. A 300 mètres au sol, cinq Transall, qui ont décollé d’Abidjan, larguent, 250 légionnaires du 2e Régiment étranger parachutiste, le fameux 2e Rep, basé à Calvi, qui sauta jadis sur Kolwezi. Aujourd’hui, c’est sur Tombouctou que ce régiment d’élite conforte sa légende.

Chaque légionnaire, gilet pare-balles plaqué autour du sac, est chargé à 100 kilos. Chacun emporte un maximum de munitions et de grenades, de l’eau et un peu de nourriture. Les mitrailleuses 12.7 mm et cinq postes de missiles Milan, capables de détruire un pick-up à 2 000 mètres, ont été largués en premier. Dans un des premiers sticks, le patron du Rep, le colonel Benoît Demeulles, a aussi plongé dans le vide. Au Rep, le chef se doit de sauter en même temps que ses légionnaires. Avec lui, des commandos et des démineurs du 17e RGP, deux groupes de quatre « tacpi » chargés de guider le tir des avions sur leur objectif. Le danger, pour les parachutistes, est d’être découverts avant de toucher terre. Ou bien de tomber sur un acacia, cet arbre du désert qui peut casser une jambe. Mais tous atterrissent en douceur, plient leur parachute en silence et, comme des félins, se glissent dans l’obscurité devant les quartiers Nord. C’est de là que partent les pistes vers la frontière algérienne, où se situe la base des djihadistes.

Du ciel, le drone repère plusieurs véhicules qui s’enfuient dans les dunes. Faute d’identification précise, l’ordre de tir n’est pas donné, même si l’on sait que les djihadistes ont démonté les canons des plateformes de leurs pick-up pour leur donner l’apparence de véhicules civils. A minuit, la nasse est bouclée et le padre, le père Venard, l’un des cinq aumôniers militaires brevetés parachutistes, est ­heureux. « Abouna », comme il est écrit en arabe sur son treillis de camouflage, signifie que Dieu est son père. Pour rien au monde il n’aurait manqué cette opération. Faute de véhicule militaire disponible, il a suivi la colonne en pick-up de location. Il n’a pas célébré la messe, aujourd’hui dimanche, pour la prise de Tombouctou. « Dieu me le pardonnera », me dit en souriant ce grand gaillard...

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