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Présentation

  • : Le blog de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère d'Indre-et-Loire
  • : Ce blog présente toutes les activités de l'Amicale. Vous êtes invités à transmettre vos textes et photos pour enrichir ce blog soit en contactant le Président soit en écrivant à zeraldavert@gmail.com
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Profil

  • AALE 37
  • Pierre LORAILLER 
- Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES 
- Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 
- Délégué AALP Région Centre.
  • Pierre LORAILLER - Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES - Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 - Délégué AALP Région Centre.

A.A.L.E. 37

Buts : Entretenir et développer les sentiments de camaraderie et de solidarité qui caractérisent la Légion Etrangère.

Pérenniser le souvenir du Combat de Camerone.

 

Président :

LORAILLER Pierre

Mail : zeraldavert@gmail.com

 

Composition du bureau directeur :

1er Vice-Président : SCHULLER Pierre

2e Vice-Président : Colonel FUSALBA Thierry

Secrétaire et Trésorière : THERET Nadine

 

Président d’Honneur : Général de Brigade (2S) BREUILLE Eric (Ancien Chef de Corps du 1er REG)

 

Administrateurs :  

LEBIGRE Yannick

THERMEAU Jean-Claude

 

Contrôleur aux Comptes :

BERGEOT Dominique

 

Porte-drapeaux :

BENYAHIA Hikmat

GAUTIER Dominique

 

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Musique

26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 19:05
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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 18:35

Hommage au courage présent et passé...

Avec la fin de la période estivale s'achèvent les dernières passations de commandement régimentaires au 3e REI, à la 13e DBLE et au DLEM, ainsi que dans les unités élémentaires. Place à présent à l'opérationnel, avec le "GTIA Légion" toujours engagé au Mali dans le cadre de l'opération Serval. KB consacre ce mois-ci un dossier complet sur les dernières opérations menées aux frontières du Sahara où sont engagés les légionnaires du 2e REI, du 1er REC et du 1er REG, renforcés d'éléments du 2e REG, du 1er RE et du 4e RE.

 

Dans le cadre de la préparation opérationnelle, un focus présente également l'instruction sur le tir de combat (IST-C). Depuis 2004, cette nouvelle méthode pédagogique a pour but d'apprendre aux militaires à vivre avec leur arme et à en maîtriser l'usage le moment venu. L'adoption de cette méthode vise à améliorer l'efficacité au tir à l'arme de dotation, tout en augmentant la sécurité du personnel, tant à l'instruction qu'en opérations et au combat.

 

Képi blanc salue la mémoire d'un officier de Légion, le commandant Hélie Denoix de Saint Marc, légende du monde combattant, qui a fait son dernier voyage le 26 août dernier, au lendemain du 69e anniversaire de la Libération de Paris, lui qui s'était engagé à 19 ans dans la Résistance. Porté par des légionnaires, son cercueil recouvert du drapeau tricolore a quitté la place Saint-Jean à Lyon, devant plus de 1 000 personnes venues lui rendre hommage.

 

Une vie complexe au destin exceptionnel : des camps de concentration de Buchenwald à son arrivée à la Légion étrangère, de l'Indochine à l'Algérie, du silence à l'écriture. Il était l'homme qui incarnait la grandeur et la servitude de la vie militaire. Un soldat qui, en quelques livres devint un écrivain primé et reconnu. Il savait relater dans ses récits des faits d'armes oubliés, et mettre en avant des "héros anonymes, des sans grade" pour reprendre l'expression chère à Erwan Bergot. Ses mémoires, "Les Champs de braise", incarnaient parfaitement les valeurs de l'armée. "Tu as préféré l'honneur aux honneurs", témoignaient ses quatre filles en sa mémoire.

 

Bonne lecture à tous.

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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 17:25

La dimension stratégique des effectifs

 

80 000 suppressions en moins de 10 ans

Alors que le nombre de jeunes au chômage ne cesse de croître, les armées sont contraintes de diminuer leurs effectifs au prétexte de la situation catastrophique de nos finances publiques. Hélas, dans ce domaine, alors que la part du budget de l’Etat consacrée à la Défense a été divisée par deux en moins de 30 ans, aucune amélioration ne s’est produite, bien au contraire.

Déjà, une réduction de 44 000 hommes a été réalisée au cours des 4 dernières années. Le Livre blanc de 2013 prévoit la poursuite des suppressions programmées antérieurement, soit un « reliquat » de 10 000 hommes, et en annonce 24 000 de plus ! Ce seront donc près de 80 000 hommes, c'est-à-dire le ¼ des effectifs de l’armée professionnelle, qui aura disparu en moins de 10 ans pour, paraît-il, s’adapter et mieux faire face aux nouvelles menaces dans l’avenir !

 

 

L'esprit militaire dilué

Ces coupes claires touchent en priorité des jeunes militaires sous contrat à durée déterminée qui sont remplacés par des civils bénéficiant du statut de fonctionnaire, à moins que leurs tâches ne soient externalisées et confiées à des entreprises civiles.

Ainsi, inexorablement, l’armée se démilitarise et s’affaiblit sous le double effet de la réduction massive et continue de ses effectifs et du transfert de nombre de ses tâches « de soutien » à des non militaires. Les unités opérationnelles sont progressivement noyées dans un environnement fonctionnarisé et souvent syndiqué où les notions de disponibilité immédiate et d’engagement opérationnel n’ont pas le même sens

 

 

Des conflits toujours plus long

Comment justifier ces nouvelles réductions dans le budget de la Défense, alors que les menaces se multiplient dans nos zones d’intérêts stratégiques et que notre pays se trouve fragilisé par une perte de cohésion et une insécurité croissantes ?

Qui ne voit que tous les conflits dans lesquels la France est actuellement engagée s’inscrivent dans la durée : 35 ans au Liban, plus de 20 ans dans les Balkans et 10 années en Afghanistan ? Combien de temps resterons-nous au Mali ? Nous savons qu’il ne peut y avoir de stabilité dans ce pays sans la présence de forces françaises d’autant que la rivalité nord-sud dans la bande sahélienne n’est pas prête de disparaître !

 

 

Des opérations "plus lourdes"

Faut-il rappeler que s’il fallait 300 hommes en 1960 pour régler une crise dans un « pays du champ », il en fallait 3 000 au Tchad, 10 ans plus tard, et près de 5 000, aujourd’hui, au Mali, sans compter nos alliés tchadiens, européens et américains, face à un adversaire qui, pour une part, a refusé le combat et s’est évanoui dans les pays limitrophes !

Or, comme on le voit en Libye, il n’y a pas de solution politique possible à une crise sans engagement au sol pour contrôler les milieux géographique et humain.

 

 

Des forces pré-positionnées à renforcer

Dans le cadre d’une stratégie de prévention des crises en Afrique subsaharienne et compte tenu des distances importantes qui nous en séparent, ne faut-il pas accroître le nombre de nos implantations militaires dans cette région ? Il y aurait à cela au moins trois avantages : dissuader les tentatives de prise de pouvoir par la force de quelques rebelles ou miliciens, réduire les délais d’intervention et les besoins en capacité de projection et, enfin, permettre aux forces françaises d’avoir une connaissance approfondie du terrain et des forces locales avec lesquelles elles s’entraîneraient plus fréquemment.

La mise en place d’un tel dispositif nécessiterait de nouveaux effectifs déployés sur le terrain.

 

 

Des forces spéciales à préserver

Enfin, comment peut-on augmenter les effectifs des forces spéciales tout en réduisant le vivier dans lequel se fait l’essentiel de leur recrutement, c’est-à-dire les forces conventionnelles, sans abaisser leur niveau de sélection et donc leur qualité ?

Par ailleurs, tout chef militaire sait que des forces spéciales, agissant avec de faibles effectifs et sans moyens lourds, ne peuvent remplir les missions des forces conventionnelles engagées sur une vaste zone et pendant plusieurs mois de manière autonome.

 

 

Armées : danger d'implosion

Les capacités des armées sont très diversifiées et complémentaires mais chacune d’elle atteint maintenant un niveau d’échantillon. C’est très visible pour la Marine et l’armée de l’Air dont les matériels ne peuvent être confondus (sous-marins et frégates, Rafale et Transall).Mais pour l’armée de Terre, combien savent qu’elle ne compte plus aujourd’hui que 8 brigades « de combat », interarmes dont 2 sont blindées, 2 mécanisées, 2 à vocation amphibie, 2 légères : une de montagne et une parachutiste.

La dissolution annoncée de l’une d’entre elles, menace l’équilibre précaire de nos capacités de projection et de relève de nos forces.

L’impasse vers laquelle nous nous précipitons en matière de Défense est-elle vraiment dans l’esprit de la 60ème proposition du candidat devenu président de la République :

« Je veillerai à ce que les armées disposent des moyens de leur mission et d’une organisation performante»?

 

 

Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)

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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 15:08

La Nouvelle République

06/09/2013 05:38

 

Hier matin, la prise de commandement s'est déroulée à la base aérienne 705 de Tours. Le colonel Cyrille Duvivier succède ainsi au colonel Bernard Lebrun, à la tête de plus de 2.500 personnes. C'est le chef d'état-major de l'armée de l'air, le général Denis Mercier, qui a présidé la cérémonie. Le défilé des quatre compagnies a été parfaitement survolé par trois Alphajet de l'école de chasse de la base. « Vous reconnaissez désormais pour votre chef le colonel Cyrille Duvivier, ici présent, et vous lui obéirez pour tout ce qu'il commandera, pour le succès des armes de la France », a énoncé le chef d'état-major. Interrogé par la presse, celui-ci a précisé que la réflexion sur l'évolution de l'école de chasse et son départ probable pour Cognac faisait partie de la réorganisation à venir. « La décision sera prise à partir de l'été 2014, mais la base ne fermera pas. »

 

Le colonel Duvivier était précédemment affecté au cabinet du ministre de la Défense. Agé de 43 ans, il totalise 2.400 heures de vol.


Cinq militaires ont été distingués dans divers grades de la Légion d'honneur et un pilote a reçu la médaille aéronautique.

 

Le colonel Duvivier sera le grand témoin de NR Dimanche.

A. A.
 
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Pierre Lorailler, le Président de l'AALE 37 et Louis Richard, Porte-drapeaux étaient présents à la cérémonie.
 
Un nouveau commandant à la Base Aérienne 705
Un nouveau commandant à la Base Aérienne 705
Un nouveau commandant à la Base Aérienne 705
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Un nouveau commandant à la Base Aérienne 705
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1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 17:07
Résistant, déporté, combattant, «putschiste», détenu et finalement réhabilité… Hélie de Saint Marc, officier au grand cœur, a vécu plusieurs vies, passant de la condition de soldat perdu au statut de héros. Rue des Archives/Louis Monier.

Résistant, déporté, combattant, «putschiste», détenu et finalement réhabilité… Hélie de Saint Marc, officier au grand cœur, a vécu plusieurs vies, passant de la condition de soldat perdu au statut de héros. Rue des Archives/Louis Monier.

L'ancien officier s'est éteint ce matin à l'âge de 91 ans à La Garde-Adhémar, dans la Drôme. Il était devenu plus qu'un écrivain à succès, une référence morale et historique.

 
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Hélie de Saint Marc, qui vient de mourir, connut un destin exceptionnel. Ne serait-ce que parce qu'au cours de sa longue vie il fut successivement l'homme de l'humiliation, de l'engagement, de la proscription avant d'être finalement réhabilité.

Humiliation: au printemps 1940, un adolescent assiste à Bordeaux à l'arrivée de l'armée française en déroute. Peu après, il entre dans la Résistance, décide de gagner l'Espagne, avant d'être arrêté dans les Pyrénées et déporté en Allemagne, au redoutable camp de travail de Langenstein.

 
 

Engagement: en 1945, un rescapé mal à l'aise dans la France de la Libération délaisse le statut que peut lui conférer son passé incontestable de résistant déporté, pour endosser la défroque mal taillée d'officier de la Légion étrangère. Avec l'armée française, il plonge dans une guerre incertaine en Indochine.

Proscription: en avril 1961, le commandant en second du 1er REP choisit la sédition pour protester contre la politique algérienne du général de Gaulle. Après l'échec du putsch, il connaît la prison.

Réhabilitation: longtemps, Hélie de Saint Marc reste silencieux, muré dans ses souffrances, acceptant son manteau de paria. Jusqu'à ce que l'amitié quasi paternelle qu'il porte à son neveu, l'éditeur Laurent Beccaria, le pousse à accepter de témoigner.

 
En 1989, Hélie Denoix de Saint Marc témoigne dans l'émission Apostrophes en 1989, après la sortie de sa biographie.

L'ancien officier, sorti de prison en 1966, qui vit paisiblement à Lyon, en pratiquant avec bonheur l'art d'être grand-père, devient en quelques livres l'icône d'un pays en mal de références.

Un mélange de tradition et de liberté

Hélie Denoix de Saint Marc incarnait la grandeur et la servitude de la vie militaire. De tout, il tirait des leçons de vie. Il relatait des faits d'armes oubliés, décrivait des héros inconnus. Il avait fait du Letton qui lui avait sauvé la vie à Langenstein, de son frère d'armes l'adjudant Bonnin mort en Indochine, du lieutenant Yves Schoen, son beau-frère, de Jacques Morin, son camarade de la Légion, des seigneurs et des héros à l'égal d'un Lyautey, d'un Bournazel, d'un Brazza. Au fil de souvenirs élégamment ciselés, il dessinait une autre histoire de France, plus humaine, plus compréhensible que celle des manuels scolaires.

Écouter ou lire Saint Marc, c'était voir passer, par la grâce de sa voix étonnamment expressive et de sa plume sensible et claire, une existence riche et intense.

Né en 1922, Hélie Denoix de Saint Marc était un fruit de la société bordelaise de l'avant-guerre, et de l'éducation jésuite. Il avait été élevé dans un mélange de tradition et de liberté (n'est-ce pas le directeur de son collège qui l'avait poussé à entrer dans le réseau Jade-Amicol?). De sa vie dans les camps, de son expérience de l'inhumanité, de ses séjours en Indochine, puis en Algérie, il faisait le récit sobre et émouvant, jusqu'aux larmes. Et de son geste de rébellion, il parlait toujours avec retenue, mezza voce, comme s'il était encore hanté par les conséquences de celui-ci.

Ses milliers de lecteurs, ses admirateurs, tous ceux qui se pressaient à ses conférences, aimaient en lui ceci: par son histoire se retrouvaient et se réconciliaient plusieurs France: celle de la Résistance, celle de la démocratie chrétienne et celle de l'Algérie française. Aux diverses phases de son existence, Saint Marc avait su donner une unité, en martelant: «Il n'y a pas d'actes isolés. Tout se tient.» C'était un être profond qui cherchait davantage à comprendre qu'à condamner. D'une conversation avec lui, on tirait toujours quelque chose sur soi-même, sur ses passions, ses tentations ou ses errements.

Cortège d'horreur, d'héroïsme et de dilemmes

La grande leçon qu'administrait Saint Marc, c'était que le destin d'un homme - et plus largement celui d'un pays - ne se limite pas à une joute entre un Bien et un Mal, un vainqueur et un vaincu. Il avait comme personne connu et subi la guerre, avec son cortège d'horreur, d'héroïsme et de dilemmes: en Indochine, que faire des partisans auxquels l'armée française avait promis assistance, maintenant qu'elle pliait bagage? En Algérie, que dire à ses hommes en opération, alors que le gouvernement avait choisi de négocier avec le FLN?

Son parcours chaotique, abîmé, toujours en quête de sens, n'avait en rien altéré sa personnalité complexe et attachante qui faisait de lui un homme de bonne compagnie et lui valait des fidélités en provenance des horizons les plus divers.

Hélie Denoix de Saint Marc, en novembre 2011.

 

L'une d'elles, parmi les plus inattendues (et, au fond, des plus bouleversantes), s'était nouée il y a une dizaine d'années avec l'écrivain et journaliste allemand August von Kageneck. Cet ancien officier de la Wehrmacht avait demandé à s'entretenir avec son homologue français. Leur conversation, parsemée d'aveux et de miséricorde, devint un livre, Notre histoire (2002). Kageneck était mort peu de temps après, comme si avoir reçu le salut (et pour ainsi dire l'absolution) d'un fraternel adversaire l'avait apaisé pour l'éternité. Sa photo en uniforme de lieutenant de panzers était dans le bureau de Saint Marc, à côté de celle de sa mère, qu'il vénérait.

Rien d'un ancien combattant

D'autres admirations pouvaient s'exprimer dans le secret. Ce fut le cas dès son procès, où le commandant de Saint Marc suscita la curiosité des observateurs en se démarquant du profil convenu du «réprouvé». Des intellectuels comme Jean Daniel, Jean d'Ormesson, Régine Deforges, Gilles Perrault, un écrivain comme François Nourissier lui témoignèrent leur estime. Se souvient-on que ses Mémoires, Les Champs de braises, furent couronnés en 1996 par le Femina essai, prix décerné par un jury de romancières a priori peu sensibles au charme noir des traîneurs de sabre?

En novembre 2011, Hélie de Saint Marc fut fait grand-croix de la Légion d'honneur par le président de la République. Dans la cour des Invalides, par une matinée glaciale, le vieil homme recru d'épreuves et cerné par la maladie reçut cette récompense debout, des mains de Nicolas Sarkozy. Justice lui était faite. Commentant cette cérémonie, il disait d'une voix où perçait une modestie un brin persifleuse: «La Légion d'honneur, on me l'a donnée, on me l'a reprise, on me l'a rendue…»

Le 28 novembre 2011, Nicolas Sarkozy remet la grand-croix de la Légion d'honneur à Hélie Denoix de Saint Marc.

 

À ces hommages s'ajoutèrent au fil des ans les nombreux signes de bienveillance de l'institution militaire (notamment grâce à une nouvelle génération d'officiers libérée des cas de conscience qui entravaient leurs aînés), qui furent comme un baume au cœur de cet homme qui prenait tout avec une apparente distance, dissimulant sa sensibilité derrière l'humour et la politesse.

Histoire authentique ou apocryphe, il se raconte qu'un jour l'ex-commandant de Saint Marc avait été accosté par une admiratrice qui lui avait glissé: «Je suis fière d'habiter la France, ce pays qui permet à un ancien putschiste de présider le Conseil d'État.» La bonne dame confondait Hélie avec son neveu Renaud (aujourd'hui membre du Conseil constitutionnel). Cette anecdote recèle quelque vérité. La France contemporaine l'avait pleinement adopté, ayant compris que cet homme lui ressemblait, avec ses engagements heureux ou tragiques, ses zones d'ombre, ses chagrins et ses silences.

Hélie de Saint Marc n'avait rien d'un «ancien combattant». S'il avait insolemment placardé à la porte de son bureau le mandat d'arrêt délivré contre lui en mai 1961, il parlait de ceux qui avaient été ses adversaires avec mansuétude. Quand un article lui était consacré dans Le Figaro, il ne manquait jamais de demander à son auteur, avec ironie: «Avez-vous eu une réaction des gaullistes?» Son épouse, Manette, et leurs quatre filles s'attachaient à lui faire mener une vie tournée vers l'avenir. Il n'était pas du genre à raconter ses guerres, s'enquérant plutôt de la vie de ses amis, les pressant de questions sur le monde moderne, ses problèmes, ses défis. Ce vieux soldat bardé d'expériences comme d'autres le sont de diplômes n'avait jamais renoncé à scruter son époque pour la rendre un tant soit peu plus intelligible.

Énigme insondable

L'existence humaine restait pour lui une énigme insondable. À Buchenwald, Saint Marc avait laissé la foi de son enfance. L'éclatement de tout ce qui avait été le socle de son éducation l'avait laissé groggy. Une vie de plus de quatre-vingt-dix ans n'avait pas suffi pour reconstituer entièrement un capital de joie et d'espérance. C'était un être profondément inquiet, qui confessait que sa foi se résumait à une minute de certitude pour cinquante-neuf de doute. Le mal, la souffrance, le handicap d'un enfant, ces mystères douloureux le laissaient sans voix.

Attendant la fin, il confiait récemment avec un détachement de vieux sage: «La semaine dernière, la mort est encore passée tout près de moi. Je l'ai tout de suite reconnue: nous nous sommes si souvent rencontrés.»

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1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 17:01
Eloge funèbre du Cdt Hélie Denoix de Saint-Marc prononcée par le Général d'Armée (2S) Bruno Dary le 30 août 2013
Eloge funèbre du Cdt Hélie Denoix de Saint-Marc prononcée par le Général d'Armée (2S) Bruno Dary le 30 août 2013
Eloge funèbre du Cdt Hélie Denoix de Saint-Marc prononcée par le Général d'Armée (2S) Bruno Dary le 30 août 2013
Eloge funèbre du Cdt Hélie Denoix de Saint-Marc prononcée par le Général d'Armée (2S) Bruno Dary le 30 août 2013
Eloge funèbre du Cdt Hélie Denoix de Saint-Marc prononcée par le Général d'Armée (2S) Bruno Dary le 30 août 2013
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1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 16:42

Le commandant Hélie Denoix de Saint Marc nous a quitté le 26 Août 2013 à 8h30 à La Garde-Adhémar dans la Drôme.

Il a connu de terribles épreuves : la Résistance à 19 ans, la déportation à Buchenwald, deux guerres outre-mer, la prison après le putsch d’Alger. Ce résistant, survivant de la déportation, était aussi auteur de nombreux livres.

 

Les obsèques se sont déroulées le Vendredi 30 Août 2013 à 15 H 00 en la cathédrale Saint Jean de Lyon, la messe a été célébrée par le Cardinal BARBARIN et ont été suivis des honneurs militaires sur le parvis de la cathédrale, avec la musique de la Légion étrangère.

 

Décès du résistant et putschiste en Algérie, Hélie de Saint Marc

 

Le résistant et putschiste en Algérie Hélie Denoix de Saint Marc est décédé ce lundi matin dans la Drôme à l’âge de 91 ans

Déporté à Buchenwald en 1943, Hélie Denoix de Saint Marc avait combattu en Indochine, puis participé au putsch manqué d’avril 1961 en Algérie à la tête du 1er régiment étranger de parachutistes (REP, Légion étrangère) ce qui lui avait valu d’être condamné à dix ans de détention criminelle.

C'était l'homme d'un parcours français, partagé entre grandeur et zones d'ombre.

Il avait été élevé en novembre 2011 à la dignité de grand’croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction de la République, par Nicolas Sarkozy dans la cour d’honneur des Invalides. Acteur de plusieurs pages de l’Histoire contemporaine, de la Résistance à la guerre d’Algérie en passant par la guerre d’Indochine, il avait ensuite témoigné dans des livres à succès.

Né le 11 janvier 1922 à Bordeaux dans une grande famille bordelaise, Hélie Denoix de Saint Marc s’était engagé dans la Résistance à 19 ans. Arrêté en juillet 1943 par la Gestapo, il avait été envoyé dans le camp de Langenstein à Buchenwald dans un convoi d’un millier de déportés, dont une trentaine seulement survécurent.

Il avait rejoint la Légion étrangère après la guerre en 1945. Il a servi à trois reprises en Indochine, où il avait participé à de violents combats entre 1948 et 1954.

Commandant par intérim du 1er Régiment étranger de parachutistes (REP) en Algérie, il s’était rallié au putsch des généraux hostile à la politique du général de Gaulle.

Condamné à dix ans de réclusion après l’échec du putsch, il avait été interné pendant cinq ans, avant d’être gracié en décembre 1966, puis réhabilité en 1978 dans ses droits civils et militaires.

En 1995, ses mémoires, Les Champs de braises, ont obtenu le prix Femina de l’essai. Suivront une dizaine d’ouvrages, dont Notre histoire, 1922-1945 (2002), en collaboration avec un écrivain et ancien officier allemand, August von Kageneck.

Dans Les Sentinelles du soir (1999), il résume sa vie d'un trait de plume qui agrège toutes les contradictions et les questionnements de l'homme face à sa vie et d'un soldat face à l'Histoire : " Peu de bonheurs dans cette vie m'auront été donnés sans douleur : l'aventure de la Résistance a débouché sur l'humiliation de la déportation, l'éblouissement de l'Indochine a été recouvert par l'ombre de la défaite, l'espoir de la réconciliation algérienne s'est éteint avec le putsch et la prison, en liberté, j'avais rendez-vous avec la maladie... (...) Comme tous mes camarades, j'ai dû continuellement recoller ensemble des bribes d'Histoire qui me faisaient souffrir. "

" L'homme qui a vu l'autre côté du monde ne peut plus vivre à bon compte ", écrivait-il encore. Hélie de Saint Marc a rejoint cet autre côté.

Avec AFP

 

Décès du Commandant Hélie Denoix de Saint Marc
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29 août 2013 4 29 /08 /août /2013 17:23

Une confiance qui dérange !

 

 

Qui ne se réjouit pas de l'extraordinaire confiance que manifestent plus de 90% des Français envers leur armée, ainsi que de l'admiration qu'elle suscite chez nos partenaires ? C'est un atout considérable pour la politique extérieure de la France.

Pourtant cette armée, menacée par une nouvelle réduction de ses ressources et de ses effectifs, l'est aussi par les attaques insidieuses visant à ternir son image.

 

 

Une confiance qui dépasse les clivages politiques

Bien que mal connue, l'armée est aimée et admirée par une grande majorité de nos compatriotes. Elle suscite bien plus la confiance des Français que les autres institutions régaliennes, sans parler de la classe politique et des médias... Comment en serait-il d'ailleurs autrement ? Ici point de déclarations sectaires mais une neutralité politique et religieuse exemplaire, point de discours et de promesses jamais tenues mais la stricte exécution des missions, la primauté de la réflexion et de l'action sur la communication ; point de propos superficiels ou erronés, de ragots colportés ou de faits occultés mais des actes qui parlent d'eux-mêmes.

Nos compatriotes, y compris nombre d'élus de tous bords politiques, découvrent dans leur armée une référence d'efficacité et de dynamisme dans une France qui doute : elle offre au pays le succès de ses armes dans des conflits difficiles ; elle a réalisé de manière exemplaire au Mali ce que très peu d'armées savent faire; elle redonne la fierté aux Français après les inadmissibles et insupportables déclarations de repentance rabâchées inutilement depuis des années.

Leur armée leur montre qu'ils sont les fils et les filles d'une grande Nation qui est encore capable d'aller jusqu'au sacrifice suprême si besoin est ; la commémoration du centenaire de la Grande Guerre l'année prochaine devrait aussi le leur rappeler.

 

Des attaques médiatiques convergentes

Est-ce pour altérer cette marque de confiance exceptionnelle, voire cette exemplarité, que certaines actions médiatiques ont été menées de façon curieusement convergente au cours de ces six derniers mois ?

Tout d'abord, le communiqué d'un « cercle Marc Bloch » jusqu'alors silencieux, anonyme et dont on n'a plus entendu parler depuis, qui proposait en guise de source d'économies, la suppression de la 2ème section des officiers généraux, omettant de préciser que ceux-ci n'ont pas d'autres revenus que leur seule retraite ! Ne s'agissait-il pas de tenter de jeter le discrédit sur ces officiers dont certains, à la compétence indiscutable, s'expriment régulièrement?

Puis la reprise, sur le blog d'un journaliste très proche du ministère de la Défense, d'un article du « Lys noir », revue totalement inconnue, faisant état d'un pseudo projet de coup d'Etat militaire ! Outre le fait que ce journaliste se soit discrédité en relayant un article non crédible dans lequel figurait le nom d'officiers généraux y compris en activité, il est intéressant de voir que ce fantasme d'un putsch a été repris par quelques rares médias dont le fond antimilitariste aux origines trotskistes demeure toujours présent.

Enfin, les commentaires d'un journaliste d'un grand quotidien régional en réaction à un extrait de la lettre mensuelle de l'ASAF dans laquelle nous nous étonnions que le chef d'état-major des armées n'ait pas été sollicité par une chaîne de TV pendant l'opération au Mali et précisait : « ... il en va de la bonne information de nos concitoyens mais aussi de la confiance que la troupe place dans le haut commandement... »

Quelle ne fut pas en effet notre surprise de lire, sur le blog de ce journaliste, ces lignes surprenantes : « ...Comme si le chef d'état-major des armées, c'était "Saint-Jean bouche d'or"! » ; « Comme si l'information diffusée par des journalistes professionnels sur l'opération Serval n'était pas la "bonne"... » !

Qu'est-ce qui peut justifier qu'un journaliste professionnel s'oppose à ce que le chef d'état-major des armées intervienne à la télévision pour expliquer la mission des 4 000 hommes qui sont engagés sous son commandement au Mali ?

Ces actions médiatiques témoignent-elles d'une volonté délibérée de maintenir l'armée dans la situation confortable, pour le politique, de « grande muette », comme le serait une banale société de services ?

Mais les temps ont changé. Les Français reconnaissent que leur armée est non seulement un outil de défense, mais aussi un élément central de la Nation, de son unité et de son identité. Ils s'intéressent d'autant plus à leur armée qu'ils prennent conscience qu'elle sera demain, comme hier, l'ultime recours face aux menaces externes et internes, et que l'armée de demain se prépare dès aujourd'hui. Nos parlementaires, qui vont bientôt se prononcer sur la nouvelle loi de programmation militaire, doivent se le rappeler.

 

 

Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)

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14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 14:00
Képi Blanc n°756 : Article sur Camerone de l'AALE 37 au Grand-Pressigny
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14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 13:13
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