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Présentation

  • : Le blog de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère d'Indre-et-Loire
  • : Ce blog présente toutes les activités de l'Amicale. Vous êtes invités à transmettre vos textes et photos pour enrichir ce blog soit en contactant le Président soit en écrivant à zeraldavert@gmail.com
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Profil

  • AALE 37
  • Pierre LORAILLER 
- Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES 
- Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 
- Délégué AALP Région Centre.
  • Pierre LORAILLER - Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES - Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 - Délégué AALP Région Centre.

A.A.L.E. 37

Buts : Entretenir et développer les sentiments de camaraderie et de solidarité qui caractérisent la Légion Etrangère.

Pérenniser le souvenir du Combat de Camerone.

 

Président :

LORAILLER Pierre

Mail : zeraldavert@gmail.com

 

Composition du bureau directeur :

Président d’Honneur : Général de Brigade (2S) BREUILLE Eric (Ancien Chef de Corps du 1er REG)

Vice-Président : BERTHE Francis  (Ancien du 2ème REP)

Secrétaire et Trésorière : Mlle THERET Nadine

 

Administrateurs :  

DUPUIS Rémi

LEBIGRE Yannick

 

Contrôleur aux Comptes :

Lieutenant-Colonel LANGUIN Jean-Paul 

Adjoint : BARRE Jean

 

Porte-drapeaux :

BENYAHIA Hikmat

SPEGAGNE Dominique 

 

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Musique

12 décembre 2015 6 12 /12 /décembre /2015 19:19

MIDI LIBRE

SÉBASTIEN HOEBRECHTS

Militaire puis détective privé, le Montpelliérain Patrick Féré, devient finalement chanteur lyrique à 53 ans. Récit.

J'ai "commencé à chanter à l'âge de 6 ans. Mais ma mère me disait de me taire car elle trouvait que je chantais mal", confesse Patrick Féré. Alors, persuadé qu'il n'avait aucun talent, ce Montpelliérain de 53 ans s'est longtemps éloigné de son vieux rêve : devenir un baryton reconnu !

Il s'engage dans la légion à 18 ans

Pourtant... "Mon grand-père était prestidigitateur et ma grand-mère voyante", explique-t-il de sa voix grave et puissante. Dès l'âge de 13 ans, il foule les planches du théâtre du Chemin vert, sous la direction de Robert Hossein. "Un monument." Mais le manque d'enthousiasme familial aura raison de son engagement. "À 18 ans, je me suis engagé dans la légion étrangère car, à l'époque, j'avais besoin d'un cadre et de quelqu'un qui me dise ce que je devais faire", explique Patrick Féré, qui tient à préciser que son "casier judiciaire était vierge".

Puis il devient "détective"

À 21 ans, après s'être fait tatouer l'intégralité de ses deux bras, ce dernier quitte la carrière militaire et devient "agent de recherche privé". Comprenez détective. Ses missions le mènent partout en France. Sa spécialité est la protection de personnalités mais il prend un malin plaisir à mener des filatures. C'est dans ces moments-là qu'il prend l'habitude de se grimer, pour échapper à la vigilance de ses cibles. "J'y prenais beaucoup de plaisir car cela me rapprochait de la comédie." Et, à la tombée de la nuit, il n'est pas rare que l'homme prenne des cours de chants. Histoire de prendre confiance en son talent. Histoire de ne pas renier son rêve.

Il démantèle un réseau pédophile

Patrick mène aussi des enquêtes au long cours. Comme celle qu'il conduit entre 2001 et 2006. "J'ai traqué un conseiller municipal d'une grande ville qui était suspecté d'être un pédophile." À force d'abnégation, il découvre que cet homme est en réalité "l'arbre qui cache la forêt" et qu'il est en face d'un réseau de pédophilie de grande ampleur, impliquant des hommes politiques et des magistrats. L'affaire fait à l'époque grand bruit. Et aujourd'hui, "toutes ces personnes dorment en prison". Une fierté pour le détective. Mais cette affaire a laissé des traces dans son esprit. Il décide de tout plaquer. Et de rouvrir la partition.

Ne pas renier son rêve

Dès 2009, Patrick Féré court les castings et les auditions. Au cours de l'une d'elles, une professeur de chant le repère et le présente à Richard Alexandre Rittelmann, l'ambassadeur du lyrisme français dans le monde. Ce dernier explique au chanteur débutant qu'il sous-estime sa voix. "Patrick était un diamant brut qui s'ignorait. Il a le même profil que Franck Ferrari, c'est-à-dire un baryton verdien", explique Rittelmann, qui ne croit pas que son âge soit un handicap. "Il n'est jamais trop tard ! Alain Fondary a commencé à 40 ans, après une carrière de souffleur de verre. Alors il faut qu'il y aille !" Tous ces compliments encouragent Patrick. "Je n'y crois toujours pas. Cela me donne une grande confiance", explique ce père de sept enfants, nés de quatre femmes différentes.

En 2013, celui-ci joue son premier opéra, à l'auditorium de Bordeaux, où notre baryton tient un rôle dans L'Odyssée de l'espace. "En posant le premier pied sur scène, j'ai pensé à ma mère, qui me mettait des tartes lorsque je poussais la voix", avoue l'artiste qui a enchaîné, depuis, une vingtaine de concerts. Et désormais, Patrick peut voir l'avenir avec optimisme, grâce à son entourage. Épaulé par un chef de chant et un coach vocal, ce dernier peut également compter sur les conseils de son amie, Marinelle Alagna, la sœur et agent de Roberto. Son ambition "d'intégrer l'Opéra de Montpellier" est donc à une corde de se réaliser.

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12 décembre 2015 6 12 /12 /décembre /2015 19:08

En octobre dernier, la rédaction a pu pénétrer entre les murs de la légendaire légion étrangère de Castelnaudary. Reportage.

11/12/2015 à 15:23 par Lola Monset

Depuis sa création, la légion étrangère passionne et captive l’attention de l’opinion publique. De nombreuses légendes et mythes circulent à son propos. Tantôt perçus comme des super-héros, tantôt comme des tortionnaires, les légionnaires, toujours, fascinent. Parce qu’ils sont des hommes de guerre formés pour combattre et donc pour tuer. Parce qu’à la différence de l’armée, « la régulière » comme ils la surnomment, ils sont pour la plupart étrangers, prêts à donner leur vie pour la nation française. Parce que cette formation qui réussit l’exploit de modeler 152 nationalités différentes en un même moule est unique au monde.

Cette fascination est d’autant plus vraie aujourd’hui, à la lumière des événements récents. Les attentats du vendredi 13 novembre à Paris ont ravivé la flamme nationaliste et avec elle la soif de combattre l’ennemi qui porte désormais le nom de Daech. De même que le débat sur le service militaire obligatoire est déterré, nombreux sont les jeunes français qui vont, selon les dires de l’armée de terre, grossir les rangs des corps armés ces derniers jours.

Même si notre reportage prend place avant les attentats du 13 novembre, ils n’ont finalement pas eu d’impact sur le fonctionnement du 4ème régiment qui est un régiment d’instruction. Il n’est pas question d’envoyer des jeunes non performants sur le terrain. « Nous pouvons mobiliser le régiment à condition que cela rentre dans l’instruction. Nous l’avons déjà fait en 1999 pour venir en aide à la population après la tempête et les inondations dans la région. Monter la garde peut aussi faire partie de l’instruction », explique François Hervé-Bazin, officier supérieur adjoint du 4ème régiment, notre guide (voir article).

Par contre notre enquête débute après ceux de Charlie Hebdo du 7 janvier dernier. Et c’est à cette date que les chiffres changent véritablement.

Avant 2015, le président François Hollande avait engagé une déflation de 34 000 hommes dans les rangs de l’armée. Un chiffre qui devait se traduire par des départs en retraite non remplacés, des recrutements revus à la baisse et des renvois. La légion étrangère recrutait donc entre 800 et 1 000 hommes par an.
Après les attentats de Charlie Hebdo, la déflation a été corrigée à 24 000 hommes.
La légion est donc passée depuis le mois d’avril à un recrutement de 1 800 légionnaires par an.

———————————————————————————————–

C’est lui qui nous ouvre les portes du 4ème régiment étranger. Il sera notre guide tout au long de ce reportage : le Chef de bataillon François Hervé-Bazin, officier supérieur adjoint est également en charge de la communication du régiment.

Qui de mieux placé pour nous parler de la légion qu’un soldat qui enregistre près de 25 ans de carrière dans ces régiments étrangers ?

Passionné par son métier, l’officier supérieur adjoint tient son poste à Castelnaudary depuis plus de deux ans. Sans tabou, le chef de bataillon connaît le quartier Danjou sur le bout des doigts et répond à toutes les questions posées.

Issu du 2ème régiment étranger de parachutistes, François Hervé-Bazin est l’exemple type de l’ascenseur social que représente la légion. Ce système se veut basé uniquement sur le mérite et sélectionne et forme ses élites en son sein, sans apport extérieur.

Bon à savoir

1831 : création officielle de la légion étrangère par le roi Louis-Philippe pour l’employer en Algérie
1863 : l’emblématique bataille de Camerone où une soixantaine de légionnaires de la compagnie du capitaine Danjou résistèrent à 2000 Mexicains pendant une journée
1976 : arrivée du 4ème régiment de la Légion étrangère à Castelnaudary
20 millions d’euros : c’est ce que rapporte la légion à la commune de Castelnaudary chaque
année

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12 décembre 2015 6 12 /12 /décembre /2015 19:07

Le 4ème régiment étranger de Castelnaudary, régiment d’instruction, voit passer tous les futurs légionnaires. Il forme également les caporaux et sous-officiers.

11/12/2015 à 15:20 par Lola Monset

Le 4ème régiment de la légion étrangère est un régiment d’instruction uniquement. Cela signifie donc que tous les légionnaires passent par le régiment basé à Castelnaudary. Une sélection des candidats est d’abord effectuée au centre de Paris (Fontenay-sous-Bois).

Officiellement, seuls les étrangers de 17 à 39 ans sont admis. Dans la réalité, il y a de nombreux français à qui l’on donne une identité d’emprunt pendant l’instruction. La formation de légionnaire dure 16 semaines, dont quatre semaines au sein de la ferme (voir article, samedi 12 décembre).

Le « moule » à la française

Toute la difficulté mais aussi la richesse de cette formation sera de créer un « produit dégrossi » identique. Tels sont les mots employés par François Hervé-Bazin. 152 nationalités se côtoient entre les murs du régiment. Mis à part ceux originaires de pays francophones, la plupart ne savent pas un mot de français en arrivant. À la fin de cette période, ils ressortent avec un bagage d’au moins 500 mots de français. La langue n’est d’ailleurs pas la seule difficulté. « Il y a une grande différence de culture entre un Japonais et un Russe par exemple, commente l’officier, on leur apprend la culture française, comment se comporter dans un restaurant ou respecter les femmes. »

Le « produit dégrossi » devra donc comprendre :
> le savoir-faire : sport, tir, combat, rusticité et santé au programme.
> l’intégration : elle comprend l’apprentissage du français et le brassage des cultures
Plus qu’une formation, la légion se veut une grande « famille ». Le code d’honneur et moral est un aspect majeur du légionnaire. Un certificat de bonne conduite lui sera d’ailleurs remis au terme de ces quatre mois.

Viendra ensuite le moment de l’affectation en régiment (parachutiste, infanterie, cavalerie, génie). Ces affectations peuvent être imposées, même si la plupart du temps le choix du légionnaire est respecté. « À 90 % il y a une bonne répartition qui se fait, ils ont tous des choix et des envies différentes », explique le commandant.

Les autres formations

Le 4ème régiment a l’apparence d’une petite ville. Il dispose d’un ensemble de structures entre ses murs afin d’assurer l’ensemble de ses formations : piscine couverte, restauration, hôtellerie, piste d’instruction de conduite, salle de simulation de tirs, etc.

Au sein de ce régiment sont aussi formés des cadres, caporaux et sous officiers. Les meilleurs légionnaires sont repérés en régiment puis renvoyés à celui de Castelnaudary pour y suivre une formation de caporal.
De même, le régiment de Castelnaudary assure la formation de spécialistes : santé, administration, restauration, mécanique, etc. Nombreux sont ceux qui sont renvoyés au 4ème régiment pour l’instruction élémentaire à la conduite. D’autres sont affectés à des stages de neuf semaines dans le domaine de l’administration. « Il s’agit généralement de francophones, nous confie François Hervé-Bazin, il y a des prérequis et un niveau minimum demandé en français. En général, on a beaucoup de Malgaches. » L’officier avoue d’ailleurs que pour la plupart des légionnaires cette spécialité est imposée, rarement choisie. C’est le cas d’un jeune légionnaire présent au stage qui nous confie être là à cause d’un problème au genou.

« La différence avec la régulière (l’armée) c’est que tout le monde sait se servir d’une arme. Ils doivent être capables de tenir à tout moment un poste de combattant », explique François Hervé-Bazin. Le légionnaire pourra donc se spécialiser en mécanique ou en cuisine, il reste avant tout un soldat.

Les droits du légionnaire

Chaque légionnaire signe un contrat de cinq ans qui comprend une période probatoire de six mois, renouvelable une fois. Il pourra renouveler ce contrat autant de fois qu’il le souhaite.
Ils obtiennent un titre de séjour de dix ans et peuvent demander la naturalisation française à partir de trois ans de service s’ils le souhaitent. Ils deviennent également des ayants droit à vie à la solidarité de la légion étrangère.

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« Nous ne cherchons pas à connaître le passé de nos légionnaires. Ça ne nous regarde pas. Tout le monde a le droit à une seconde chance », prévient François Hervé-Bazin.

Le recrutement des candidats n’est plus celui d’antan. Parce qu’il n’y a pas de fumée sans feu, la légion a donné pendant un temps la possibilité aux criminels d’acquérir une nouvelle identité et d’endosser le passé du légionnaire. « Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Nous avons assez de candidats pour ne pas s’embêter avec des criminels. Pour une place, on a jusqu’à douze postulants. Nous pouvons accepter les petits délinquants parce qu’ils peuvent avoir des compétences intéressantes sur le terrain comme les hackers ou même les voleurs de mobylettes. Mais nous n’acceptons ni les violeurs, ni les assassins », explique François Hervé-Bazin.

Et pour s’en assurer une enquête est menée lors de la sélection des candidats. L’identité et le passé du postulant sont vérifiés minutieusement. Il se peut que le candidat passe trois semaines dans l’enceinte du centre de recrutement afin que toutes ces données soient examinées. « Ils m’ont gardé pendant des semaines parce qu’ils voulaient savoir pourquoi mon père avait fait de la prison. Alors que moi-même je n’étais pas au courant ! », nous confie un légionnaire d’origine malgache.

Bon à savoir

Le recrutement de la légion est le reflet de la situation géopolitique internationale du moment. À l’heure actuelle, les légionnaires accueillis à Castelnaudary sont originaires :
25 % du monde slave et Asie du nord
20 % d’Europe centrale et balkanique
18 % du monde occidental
11 % de France
10 % d’Asie
10 % d’Afrique et monde arabe
6 % d’Amérique latine
Chiffres en constante é
volution et donc approximatifs

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12 décembre 2015 6 12 /12 /décembre /2015 19:04

La formation des légionnaires dure quatre mois. Elle comporte notamment une période de quatre semaines au sein de la ferme.

11/12/2015 à 23:38 par Lola Monset

Au bout d’un chemin de terre, après quelques kilomètres à travers champs, un panneau vous indique votre entrée sur les terres du 4ème régiment. La ferme de Puginier est en fait un bâtiment assez neuf, niché sur une petite colline. Autour : de l’herbe, des prairies, un bout de forêt, des poules. L’endroit est paisible. Le soleil de ce mois d’octobre enveloppe encore les après-midi de son parfum d’été et l’on pourrait se méprendre à s’imaginer confortablement installé dans un transat.

Ce n’est pas l’ambiance de la maison, autant vous le dire tout de suite. La ferme est la partie de l’instruction la plus difficile physiquement et moralement pour le futur légionnaire. Il n’est d’ailleurs pas encore légionnaire lorsqu’il pénètre dans l’enceinte de ce bâtiment.

C’est la première phase de l’instruction. Arrivés à Castelnaudary, les légionnaires prennent pratiquement dès leur débarquement, le chemin de la ferme. « Nous voulons créer une rupture avec leur ancien milieu. Un isolement et une standardisation sont nécessaires parce qu’il y a une grosse différence entre un Russe qui fait cinq repas par jour et un Chinois du fin fond de la Chine qui mange à peine un bol de riz », explique le sergent instructeur.

La section présente à la ferme vient tout juste de débarquer. Ils sont 60 dont 35 nationalités différentes avec une moyenne d’âge de 24 ans. Pour la plupart, il s’agit d’un de leurs premiers contacts avec la France et la langue française. En clair, beaucoup ne comprennent rien.

L’ambiance a l’air détendue même si on comprend rapidement que le sergent instructeur n’est pas là pour enfiler des perles. À la question de savoir si des personnes abandonnent au cours de l’instruction à la ferme, le regard du sergent se fait glacial. « Oui, mais ceux-là, il vaut mieux qu’ils retournent chez maman », coupe-t-il. Entre 15 et 20 % des candidats abandonnent entre leur sélection et l’arrivée à la ferme. « Ils ont souvent une idée fausse de ce qu’est la légion. Ils ont trop d’attente et ne comprennent pas qu’il faut d’abord passer par la discipline, le respect des ordres ou de l’hygiène », renchérit le sergent. Quelques-uns se découvrent des problèmes physiques. « C’est la génération coca/Playstation. Ce sont des jeunes qui n’ont pas l’habitude de faire des activités physiques et qui donc n’ont pas eu l’occasion de découvrir qu’ils avaient tel ou tel handicap », commente François Hervé-Bazin.

La visite se poursuit. Les « engagés volontaires » sont en plein cours de français. Le sergent instructeur demande aux francophones de mettre leur béret vert afin de les distinguer et en envoie deux au tableau conjuguer les verbes avoir et être. « Même pour les francophones, c’est pas toujours évident », souffle François Hervé-Bazin alors que les soldats au tableau semblent éprouver quelques difficultés. Des petits groupes sont formés entre les légionnaires. Chaque francophone prend en charge deux ou trois futurs légionnaires qu’il guidera pendant l’instruction.

De l’autre côté de la salle de cours, des lits superposés rustiques s’entassent dans deux petites pièces. C’est le dortoir des engagés volontaires. La sobriété semble être le mot d’ordre : pas de froufrou ni de confort inutile. Tout est impeccablement rangé, sacs, vêtements et bottillons parfaitement alignés.

Les futurs légionnaires sont ensuite appelés à l’extérieur. Ils se mettent en rang d’oignon afin de récupérer leur arme distribuée par le sergent instructeur. Tout est encore nouveau et la procédure n’est pas complètement maîtrisée. « Comme ils ne comprennent pas, on travaille beaucoup au visuel. Il faut leur montrer encore et encore, explique notre guide, regardez-là, le Chinois ne comprend rien de ce qu’il faut faire. » Effectivement, les soldats passent tour à tour devant un tube à sable servant à vérifier que l’arme n’est pas chargée. Les francophones passent les premiers, les autres imitent. « Il y a une manipulation quotidienne de l’arme parce qu’il est nécessaire qu’ils apprennent à ne plus en avoir peur… C’est fait pour tuer mais c’est notre outil de travail », explique le sergent instructeur.

Le groupe se dirige ensuite vers la forêt où ils vont effectuer quelques exercices. On pénètre ici au cœur du parcours d’entraînement où sont placés souterrains, murs, barbelés et autres objets d’un camp militaire digne de ce nom. « Pendant ces quatre semaines, ils vont connaître la faim, la soif, l’effort et le manque de sommeil. Ils vont découvrir ces sensations afin de savoir leurs limites et de pouvoir les repousser », commente le sergent.
Au terme des quatre semaines, la plupart valident l’instruction à la ferme. Ce stage se conclut par la cérémonie de remise du képi blanc. Il arrive que certains n’aient pas acquis les capacités nécessaires à la suite de la formation et fassent quelques jours de plus au sein de l’établissement.

Journée type

5 h 30 : lever des légionnaires
> Rasage, toilette
> Petit-déjeuner
> Corvées
> Rassemblement
> Sport
> Activité tactiques ou techniques
> «Apéro » (série de renforcement musculaire type pompes)
> Déjeuner
> Cours de français, activités, etc.
> Repas
22 h 30 :
 coucher sauf si exercice commando de nuit.

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6 décembre 2015 7 06 /12 /décembre /2015 17:22

Voix du Midi Lauragais publie dans son édition à paraître en kiosques ce jeudi 3 décembre, un dossier spécial "Dans les coulisses du 4ème régiment étranger de Castelnaudary".

02/12/2015 à 16:13 par Lola Monset

Cette semaine la rédaction de la Voix du Midi vous propose de découvrir les coulisses du 4ème régiment étranger de Castelnaudary.

Qui sont les légionnaires ? Comment sont-ils recrutés ? Quelle est leur formation ?

Nous répondons à toutes ces questions dans notre dossier spécial de quatre pages à paraître dans l’édition du jeudi 3 décembre !

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6 décembre 2015 7 06 /12 /décembre /2015 17:19

LA NOUVELLE GAZETTE FRANCAISE

3 décembre 2015 par Marie-Madeleine Courtial

De nouvelles unités ont été créées à la Légion Étrangère ces derniers jours. Il s’agit de la 4ème compagnie du 1er REG et du 5ème escadron du 1er REC.La 4ème compagnie du 1er REG a été créée à l’occasion de la Sainte Barbe, fête traditionnelle des sapeurs, avec la remise du fanion au nouveau commandant de cette unité. Le général de brigade Pierre Gillet, ancien chef de l’opération Sangaris et commandant la brigade légère blindée, était présent ainsi que le général Commandant la Légion étrangère: le général de division Jean Maurin. Le 5ème escadron du 1er REC avait été dissous le 22 mars 2014. Il avait été créé en 1929 au Maroc mais avait été dissous plusieurs fois depuis. En 2014, les 70 légionnaires de cette unité avaient transférés au 4ème escadron de reconnaissance et d’intervention.

Ces créations se sont faites dans le cadre du nouveau modèle « au contact » de l’Armée de Terre. Depuis quelques mois, la Légion Étrangère avait lancé une campagne de recrutement avec la mise en ligne d’un clip-vidéo en juin dernier.

En juin dernier, une nouvelle compagnie avait déjà été recréée: la 5ème Compagnie de combat du 2ème REI.

Mais ces régiments de la Légion Étrangère ne seront pas les seuls à bénéficier de création. Le 2ème REP, l’un des régiments les plus prestigieux de cette institution militaire, va voir d’ici Noël la création d’une cinquième compagnie qui détiendra l’expertise du milieu désertique. Les premières briques de la « 5 » ont été posées en octobre, et son effectif doit être au complet d’ici la fin de l’année. On peut logiquement penser qu’elle sera déployée dans le cadre de l’opération Barkhane au Mali.

Ces créations sont aussi une réponse au contexte actuel de la lutte contre le terrorisme puisque les régiments de la Légion Étrangère sont largement mis à contribution également dans l’opération Sentinelle.

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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 16:32

Publié le 11/11/2015 à 03:51

LA DEPECHE

Défense - Armée - Légion étrangère

Il voulait mieux connaître la Légion dont il est le chef , dès son arrivée, le major général de l'armée de terre a voulu tout savoir des hommes comme de l'institution. Accueilli par le général Maurin, commandant la Légion étrangère, et par le colonel Dufour, commandant le 4e régiment étranger, le général de corps d'armée Bertrand Houïtte de La Chesnay s'est approché du piquet d'honneur, questionnant l'un sur sa carrière, l'autre sur son entraînement. L'autre raison de la venue du n° 2 de l'armée de terre, c'était, en effet, la montée en effectif du régiment qui forme les légionnaires, sa capacité d'adaptation, un régiment dont il voulait appréhender les méthodes de formation qui font «en quelques mois de jeunes gens venus des quatre coins du monde de magnifiques soldats, prêts à défendre la France sans état d'âme». L'occasion de revenir sur la menace et la nécessité pour l'armée de s'y adapter tout en soulignant que «les missions de ces futurs soldats, face au terrorisme, ne seront guère différentes de celles qu'ils auront à connaître en opération extérieure, sauf qu'ici, ce n'est pas au milieu d'une population hostile». «Nous lui avons expliqué la spécificité de nos actions et la mission des commandants d'unité. Il a également rencontré des cadres et vu, ensuite, à Bel Air, la traduction concrète de la théorie que nous lui avons présentée», souligne le colonel Dufour. A la ferme d'entraînement de la 1re compagnie commandée par le capitaine Bianchi, le général a ainsi pu assister aux fameux cours de français à l'inégalable méthode qui permettront à ces jeunes engagés volontaires d'acquérir pas moins de 500 mots en quelques semaines. Mais pas seulement, démonstration de tir, relevage de blessés sous le feu par la compagnie d'instruction des cadres ou encore premiers soins par les secouristes de combat de niveau 2 par la compagnie des spécialistes... un véritable condensé des missions du «4». Le major général s'est aussi intéressé à l'intégration du régiment, de ses hommes et des familles dans la ville, un formidable exemple qui, autant que pour les méthodes concrètes de formation, pourra servir à l'armée de terre dans le cadre du service militaire volontaire. «Castelnaudary est votre creuset. Vous y reviendrez au cours de votre carrière», a-t-il lancé aux jeunes engagés volontaires qui, au Cugarel, ont coiffé leur képi blanc au terme d'un mois de formation. «Certains d'entre vous seront engagés très rapidement quand ils auront choisi leur régiment, soit en opération extérieure, soit sur le territoire national. Vous arrivez à un moment important pour l'armée de terre. Relevez la tête face à l'ennemi comme nous parce que nous regonflons nos effectifs».

Gladys Kichkoff.

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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 16:28

10/11/15 à 12:18

CAPITAL

Avec ses 1.000 recrues par an et ses 146 nationalités, ce corps de l'armée de terre est un modèle d'intégration. Reportage dans la «Ferme» où, pendant un mois, les nouveaux légionnaires apprennent leur métier. Et entament une nouvelle vie.

Au sein de l'armée, on le surnomme le «régiment des fortes têtes». Au 4e Régiment étranger (RE), le creuset de la Légion étrangère, l'engagé volontaire apprend rapidement qu'il n'intègre pas une institution ordinaire, mais sa nouvelle patrie. C'est d'ailleurs ce que proclame sa devise : Legio patria nostra.

Ils sont 6.400 à composer ce corps d'élite. Originaires pour la plupart de pays étrangers, ils ont laissé derrière eux des vies plus ou moins cabossées. Comme Cazin, qui aurait pu mal tourner et qui a vu dans la Légion une échappatoire à un destin mal engagé. Ou comme l'Italien Marco, dont la vie «allait exploser», selon ses propres mots... Beaucoup de ces hommes viennent à la Légion en quête d'une seconde chance.

UN CORPS SOLIDAIRE ET UNI. La sélection est rude : seul un candidat sur huit est retenu, après des tests physiques, médicaux, psychologiques et de sécurité. Une fois ces épreuves réussies, les recrues signent un contrat d'engagement de cinq ans et séjournent pendant un mois dans l'une des quatre fermes vouées à la formation initiale, à proximité de Castelnaudary dans l'Aude. Ce sont leurs premiers pas dans la Légion étrangère. On va leur y enseigner le français, le code d'honneur et, surtout, leur apprendre à constituer un groupe dans lequel la cohésion et la solidarité règnent en maîtres.

Dans la Légion étrangère, il n'y pas de place pour les petits chefs au sein du groupe. Visionnez notre vidéo humoristique sur "les chefaillons, ça suffit !"

UN SÉMINAIRE D'INTÉGRATION. Ce régiment-école reçoit de 800 à 1.000 recrues par an, selon les besoins. Un cas unique dans l'armée française, puisque la Légion accueille 88% d'étrangers issus de 146 nationalités avec des cultures multiples, des religions diverses et des modes de fonctionnement distincts. Des individus très dissemblables, auxquels ce long séjour dans un endroit isolé va permettre de se forger des valeurs communes. «Le premier matin, ils se retrouvent entourés d'hommes venus des quatre coins du monde : ils vont apprendre à vivre ensemble. C'est l'acte I de la cohésion et de l'intégration», commente le colonel Marc Lobel, qui assurait jusqu'à cet été le commandement du 4e RE.

Pour favoriser cette cohésion, les cadres vivent avec eux vingt-quatre heures sur vingt-quatre, y compris à Noël. Du colonel aux derniers engagés volontaires (souvent coupés de leur famille), tous passent les fêtes ensemble, afin qu'aucun légionnaire ne se retrouve seul. «Pour atteindre nos objectifs, souligne un commandant de la compagnie, l'encadrement doit consentir un fort investissement.»

Il lui faudra aussi faire preuve d'une grande patience en attendant que ces néo-légionnaires deviennent autonomes. Le régime est rude durant la formation : entre exercices physiques, entraînement aux manœuvres et découverte des techniques de combat, ces fortes têtes sont bien occupées. Et ont peu de temps libre : pas de téléphone mobile, seulement trois sorties en ville accompagnés de cadres, une activité de cohésion (paint-ball, karting, visite d'un musée, restaurant...).

Au milieu du programme, ils suivent tout de même un «stage d'oxygénation» à Formiguères, dans les Pyrénées-Orientales, où la Légion possède un chalet : l'occasion de pratiquer des activités différentes pour casser le rythme de l'instruction. Malgré cela, en mars dernier, trois engagés (sur 38) ont demandé à partir. «C'était trop dur pour eux», explique le sergent-chef Aubert.

UN LANGAGE COMMUN À MAÎTRISER. A la Ferme, ces hommes se voient inculquer les rudiments du métier de légionnaire, avec sa vie, ses valeurs, sa symbolique et son histoire. Ils doivent aussi - et surtout - apprendre en un temps record la langue de travail de la Légion, le français, absolument inconnue de la majorité d'entre eux à leur arrivée. L'objectif ? Qu'un légionnaire étranger possède un vocabulaire de 500 mots à la fin de sa formation. L'apprentissage se fait selon la méthode «képi blanc», fondée sur la répétition et l'immersion. Les francophones sont mis à contribution et prennent en charge leurs nouveaux camarades.

C'est l'un des credo de la Légion : la solidarité du groupe prime sur la performance individuelle. Dans le même esprit, les encadrants peuvent aussi accorder un surcroît d'attention aux engagés dits «hors barème» : des individus rencontrant des difficultés particulières en français ou dans certaines disciplines sportives, comme la natation (qu'ils soient incapables de parcourir 100 mètres dans un bassin ou qu'ils ne sachent tout simplement pas nager). «Nous leur dispensons un enseignement supplémentaire de mise à niveau afin qu'ils ne soient pas éliminés», explique un sous-officier. En 2013, 29 légionnaires hors barème sur 31 ont ainsi pu être «sauvés».

UN CODE D'HONNEUR À RESPECTER. A la Ferme, la moyenne d'âge est de 24 ans. «Nous recrutons des jeunes, souvent sans repères. Lorsqu'ils arrivent, c'est le déracinement. Le sable devra devenir béton. C'est l'un des rôles assignés à la Légion», précise le commandant François Hervé-Bazin, officier supérieur adjoint du régiment. «Notre savoir-être repose sur une exigence permanente, la solidarité et le respect du code d'honneur», explique de son côté le major Richard Charpentier, figure de la Légion (il a sauté en 1978 sur Kolwezi avec les légionnaires du 2ème Régiment étranger de parachutistes).

Ce code d'honneur, les légionnaires vont l'apprendre par cœur, les étrangers sans le comprendre au début. Les mots feront sens au cours de la formation, et surtout pendant les opérations auxquelles ils participeront. Et en particulier le deuxième enseignement de ce code : «Chaque légionnaire est ton frère d'armes.» «Lors que vous êtes projetés en opération, vous devez faire confiance à votre camarade de gauche et à celui de droite», souligne un chef de section. Les légionnaires risquent en effet leur vie pour leurs collègues. Comme cela a été le cas pour le caporal-chef Rodolphe Penon, infirmier du 2e REP, abattu en Afghanistan en août 2008, alors qu'il se portait au secours d'un blessé.

UN KÉPI GAGNÉ DE HAUTE LUTTE. Les légionnaires achèvent ce premier mois de formation par une marche de 50 kilomètres, lestés de 20 kilos d'équipement. La réussite à cette épreuve leur permettra de recevoir, lors d'une cérémonie, le célèbre képi blanc, symbole d'appartenance à la Légion. Ils passeront ensuite encore douze semaines au quartier Danjou, à Castelnaudary.

Il y aura des échecs, des ruptures de contrat (du fait de l'intéressé ou de l'institution), des inaptitudes médicales, des désertions (moins nombreuses que par le passé). Sans compter ceux qui sont uniquement venus empocher quatre mois de salaire (1.215 euros net, nourris et logés) et qui rentreront ensuite dans leur pays (un phénomène récent et marginal).

Au final, cependant, 80% des hommes arrivés à Castelnaudary quitteront, au terme des seize semaines, le 4e RE pour être ventilés dans les différents régiments de la Légion étrangère.

> UN CORPS D'ÉLITE SÉCULAIRE

La Légion étrangère est créée en 1831 par Louis-Philippe. Les cinq premiers bataillons rejoignent l'Algérie, dont la conquête vient de commencer. Une partie des engagés sont des révolutionnaires devenus réfugiés politiques en France après avoir quitté leur pays.

La bataille de Camerone. En 1863, au Mexique, la légion conquiert son plus beau titre de gloire lors du combat de Camerone. La compagnie du capitaine Danjou - composée de 3 officiers et de 62 hommes - y affronte 2.000 fantassins et cavaliers. Sa résistance héroïque deviendra un symbole, célébré tous les 30 avril par le corps d'armée.

Maintien de la paix. La Légion est de tous les combats : les deux guerres mondiales, l'Indochine, l'Algérie, les actions de maintien de la paix, les opérations extérieures... Environ 36.000 légionnaires ont été tués depuis la création de ce corps d'élite.

MARQUES D'IDENTITÉ ET SIGNES D'APPARTENANCE

Le tatouage constitue depuis longtemps un mode d'expression chez les légionnaires. Les motifs sont divers : armes, grenades, Christ en croix, Vierge, visage féminin, initiales... Il peut marquer la fidélité à un régiment et figurer sur toutes les parties du corps, y compris la langue et les lèvres.

Henri Weill

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8 novembre 2015 7 08 /11 /novembre /2015 16:54

Pour la première fois depuis sa création, la traditionnelle cérémonie des remises de képis blancs de la Légion étrangère s'est déroulée ce mardi sur les hauteurs du Mont-Saint-Michel.

C'est une tradition vieille comme la Légion étrangère. La cérémonie des képis blancs conclut le premier mois de formation. Elle a lieu habituellement à Castelnaudary. Elle marque officiellement l'entrée de ces soldats dans la légion. Avant cette cérémonie, les 64 "aspirants" se sont levés aux aurores pour effectuer une marche de 15 km entre Saint-Boladre (35) et le Mont-Saint-Michel, la "marche du Képi blanc".

A 17 heures, ils ont reçu le précieux sésame, symbole de leur appartenance à la famille de la Légion étrangère. Parmi ces jeunes engagés volontaires, certains ne sont arrivés en France qu'il y a deux mois.

Source : FRANCE 3 NORMANDIE

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8 novembre 2015 7 08 /11 /novembre /2015 16:51

Midi Libre

Jean-Michel Monbelli-Valloire a été nommé conseiller technique auprès du Département sur le dossier de la Légion étrangère. Il fait le lien avec les autorités militaires et accompagne l'arrivée imminente des premières unités de la Légion dans le camp du Larzac. Nous l'avons rencontré, cette semaine.

Malgré une discrétion apparente, l'ensemble des acteurs locaux ainsi que l'état-major de l'armée de Terre sont déjà en ordre de bataille pour accueillir, dès les premières semaines de l'année 2016, l'arrivée de la 13e DBLE dans le camp militaire du Larzac. Pour s'en convaincre, nous avons rencontré en milieu de semaine le colonel Jean-Michel Monbelli-Valloire. Il fut chef de corps du Ceito de 2004 à 2006, et vient, au regard de son expérience sur le territoire millavois et des réseaux qu'il a pu tisser dans sa carrière, d'être mandaté par le président du conseil départemental de l'Aveyron comme conseiller technique principal sur ce dossier dont les contours se distinguent désormais de jour en jour.

"Avec le nouveau préfet, on sent qu'il y a un pilote dans l'avion"

Recruté pour "faciliter les liens nécessaires entre l'état-major et le Département", ce retraité du ministère de la Défense figure également au sein du comité de suivi mis en place par la communauté de communes Larzac Vallées, la collectivité qui sera géographiquement la plus impactée par cette recréation de la “13e” sur le plateau.

Jean-Michel Monbelli-Valloire est aujourd'hui au croisement des deux mondes, civil et militaire, et dispose d'un certain nombre d'informations qu'il nous a divulguées, officiellement. "La proximité des élections régionales a reculé la communication interne aux armées à la fin de l'année, y compris sur ce dossier, dit-il, à ce propos. On n'en saura pas plus avant la fin de la période de réserve, d'autant que l'implantation de la Légion à La Cavalerie s'inscrit dans un projet bien plus vaste, qui vise au renforcement de la capacité opérationnel de nos armées sur l'ensemble du territoire. Pour autant, je peux vous assurer que les petites mains et la matière grise fonctionnent déjà à plein régime."

La dernière information concrète remonte à la semaine précédente. En séance parlementaire, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Dryan a annoncé qu'un investissement de 115 millions d'euros allait être provisionné pour installer cette unité sur le camp d'ici 2018. C'est trois fois plus que la somme prévue au départ. "C'est la preuve que l'enjeu va être de taille pour l'économie locale, souligne l'ex-colonel du Ceito. Tous les élus l'ont compris et sont concernés. À ma grande surprise, ils interagissent, dépassent leurs divergences pour mener à bien ce projet qui va créer de l'économie et de l'emploi sur le territoire. Le nouveau préfet, qui est un ancien militaire, est également très engagé au niveau départemental. Avec lui, on sent qu'il y a un pilote dans l'avion."

Une réunion d'information pour les entrepreneurs locaux, prévue le 12 novembre

En vue des travaux programmés sur le camp entre 2016 et 2018, un cahier des charges adapté au respect des normes environnementales et des "exigences locales" est en cours d'élaboration. "Il n'est pas question que l'arrivée des “kakis” remette en cause le classement à l'Unesco, par exemple. L'armée a l'habitude d'intégrer le développement durable et les économies d'énergie à ses travaux. C'est ce qu'elle fera, en accord avec le PLUi et le Scot." C'est Florent Galko, délégué aux restructurations auprès du préfet de Région, qui supervise actuellement cette partie du dossier, en partenariat avec le Département mais aussi le PNR des grands causses, présidé par Alain Fauconnier.

Rien n'est encore officiel mais une première réunion d'information destinée aux entrepreneurs locaux du BTP serait fixée au 12 novembre, à Millau. "Cette réunion va permettre d'expliquer ce qu'est un marché public de Défense. Toutes les entreprises, petites et grandes, qui souhaitent concourir aux futurs appels d'offres sont conviées. L'Armée aura besoin de leurs compétences", assure le conseiller technique. À ce stade, difficile de lister le nombre d'équipements qui vont devoir être renovés, et combien de bâtiments supplémentaires seront érigés pour l'accueil des légionnaires. On sait toutefois qu'un quartier général propre à ce type de régiment serait envisagé au milieu même de l'enceinte existante. "Son accès sera forcément réglementé et extrêmement surveillé car des armes y seront stockées", précise M. Monbelli-Valloire.

Premiers chantiers en 2016

Le calendrier, lui, s'affine. Toutes les informations convergent pour indiquer que ces premiers travaux, prévus début 2016, correspondront avec l'installation à La Cavalerie d'un premier contingent d'environ 500 légionnaires (dont les 70 actuellement en poste aux Émirats Arabes Unis). Ils partageront alors le site avec les 200 permanents du Ceito, auxquels viendront se greffer les unités de passage venues se faire contrôler avant leur déploiement sur des conflits armés. "Dans un premier temps, cette nouvelle unité de la Légion accueillera d'abord de jeunes recrues déjà en formation à Castelnaudary, au 4e Régiment étranger, qui est l'unité d'instruction de tous les légionnaires. C'est là qu'ils sont filtrés, qu'on voit s'ils sont capables. Il faut savoir que la Légion est le corps qui a le meilleur taux de sélection de tous, avec un homme pris sur huit. Les services de renseignement étudient leur passé, vérifient qu'ils n'ont pas commis de crime de sang ou sexuel. Dans la Légion, ils ne sont pas tous des enfants de cœur, mais il s'agit d'une troupe d'élite, ne l'oublions pas."

Au minimum, 200 familles et 300 enfants d'ici 2018

Pour “encadrer” ces jeunes recrues venues du monde entier mais surtout d'Europe de l'Est et d'Afrique subsaharienne, des légionnaires de carrière issus d'autres régiments stationnés en métropole se sont portés volontaires. "Plusieurs familles ont déjà pris contact avec le camp et les communes les plus proches. Les premières familles vont rejoindre la région en 2016 et s'installeront en fonction de l'âge des enfants sur le Larzac, à Millau ou à Saint-Affrique. Les célibataires, eux, seront hébergés dans les locaux actuels."L'arrivée des autres troupes, elle, est en revanche soumise "à l'avancement des travaux", dit-il. Et d'ajouter : "Si le planning est respecté, viendront ensuite, en 2017, 350 hommes, et autant en 2018, pour atteindre un effectif global de 1 200 légionnaires, qui seront encadrés par 140 personnes, dont une soixantaine déjà présente sur le camp. Au bas mot, calcule-t-il, plus de 200 familles et 300 enfants rejoindront le Sud-Aveyron d'ici 2018."

La ville de Millau se positionne (aussi) pour accueillir des militaires

À ce titre, la municipalité de Millau s'est déjà positionnée. Elle vient de créer sur son portail internet un onglet “accueil 13e DBLE” dans lequel les militaires peuvent trouver toutes les informations nécessaires pour poser leurs valises en terre millavoise. Le Département ne le cache pas et incite toutes les communes voisines à jouer le jeu : leur éventuelle sédentarisation dépendra certainement de l'accueil qui leur sera réservé...

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