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Présentation

  • : Le blog de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère d'Indre-et-Loire
  • : Ce blog présente toutes les activités de l'Amicale. Vous êtes invités à transmettre vos textes et photos pour enrichir ce blog soit en contactant le Président soit en écrivant à zeraldavert@gmail.com
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Profil

  • AALE 37
  • Pierre LORAILLER 
- Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES 
- Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 
- Délégué AALP Région Centre.
  • Pierre LORAILLER - Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES - Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 - Délégué AALP Région Centre.

A.A.L.E. 37

Buts : Entretenir et développer les sentiments de camaraderie et de solidarité qui caractérisent la Légion Etrangère.

Pérenniser le souvenir du Combat de Camerone.

 

Président :

LORAILLER Pierre

Mail : zeraldavert@gmail.com

 

Composition du bureau directeur :

1er Vice-Président : SCHULLER Pierre

2e Vice-Président : Colonel FUSALBA Thierry

Secrétaire et Trésorière : THERET Nadine

 

Président d’Honneur : Général de Brigade (2S) BREUILLE Eric (Ancien Chef de Corps du 1er REG)

 

Administrateurs :  

LEBIGRE Yannick

THERMEAU Jean-Claude

 

Contrôleur aux Comptes :

BERGEOT Dominique

 

Porte-drapeaux :

BENYAHIA Hikmat

GAUTIER Dominique

 

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Musique

17 janvier 2016 7 17 /01 /janvier /2016 18:14

A Ramadi, ville tombée sous la coupe du groupe Etat islamique en mai et reconquise lundi dernier par l'armée irakienne, on parle désormais de "maisons IED", du nom de ces engins explosifs improvisés qui font des ravages dans les rangs des forces irakiennes.

"Entrée, cuisine, frigos, salle à manger" : les combattants de l'organisation djihadiste truffent régulièrement d'explosifs artisanaux les lieux qu'ils sont contraints de quitter et Ramadi n'a pas fait exception à la règle, raconte l'adjudant-chef Mikhail de la 13e demi-brigade de Légion étrangère (DBLE).

Un détachement de ce régiment français basé aux Emirats arabes unis forme depuis février des stagiaires de l'Iraki Counter Terrorism Service (ICTS), une unité d'élite, au déminage, à la gestion des attentats-suicides ainsi qu'au secourisme de combat et leur dispense également des instructions sur le tir et l'armement.

Tous les quatre mois, une trentaine de légionnaires rejoignent ainsi l'académie de l'ICTS, à Bagdad, pour assurer des formations qui peuvent durer de quinze jours à huit semaines.

"Les IED sont le problème le plus important que les Irakiens rencontrent sur le terrain et c'est un domaine dans lequel ils ne sont pas forts", souligne le lieutenant colonel Enguerrand, qui s'est rendu à Bagdad l'été dernier.

Pendant la formation, dispensée en arabe et en anglais, "on met à disposition tous les pièges qui sont utilisés actuellement par Daech et on leur apprend entre autres à réagir et à investir un appartement qui pourrait être piégé".

"Avec leur retour d'expérience et la mort de leurs camarades, ils trouvent des techniques et notre aide leur permet de se mettre à niveau".

"FRENCH TOUCH"

Depuis dix mois, la DBLE, épaulée par des spécialistes du génie, s'est occupée de 1.700 des 15.000 militaires irakiens formés par la coalition contre l'Etat islamique. Et, sur le terrain, les résultats commencent à se faire sentir, souligne-t-on côté français.

"Lors du début de la reprise de Ramadi, sur les trois premiers jours, ils (les Irakiens) ont rencontré 62 IED et ils n'ont eu que quatre blessés, ce qui est remarquable par rapport aux tristes bilans qu'ils avaient pu avoir sur d'autres opérations", souligne le lieutenant colonel Enguerrand.

"Il y a six mois, on aurait eu 60 morts" dans cette situation, renchérit l'adjudant-chef Mikhail. "Notre plus grand satisfecit, c'est de voir maintenant comment ils 'checkent' les maisons, comment ils cherchent les IED, comment ils prennent les bons réflexes".

L'armée irakienne a subi de lourdes pertes à l'été 2014 et les premiers soldats formés par la France en février de cette année étaient des jeunes entre 25 et 26 ans assez peu expérimentés, souligne le major infirmier Emmanuel.

Si la France n'est pas la seule à apporter son aide à l'armée irakienne et aux combattants kurdes et reste loin derrière les Etats-Unis qui fournissent le plus gros contingent d'instructeurs, elle est la seule à s'immerger complètement au sein de l'ICTS, fait-on valoir à la DBLE.

"La French touch, c'est qu'on est le seul détachement à vivre avec eux. On est complètement immergé au sein de l'ICTS, on habite avec eux, on mange avec eux, on dort au même endroit", souligne le lieutenant colonel Enguerrand.

Quant à la touche légion étrangère, c'est un "plus". "Quand on fait l'instruction pour des étrangers et qu'on vient de la légion étrangère, on a forcément des facilités au niveau pédagogique à enseigner à des gens qui ne partagent pas le même langage que nous. C'est quelque chose qui est très apprécié".

(Edité par Simon Carraud)

© 2016 Reuters - Tous droits de reproduction réservés par Reuters.

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17 janvier 2016 7 17 /01 /janvier /2016 18:12

LA VOIX DU NORD

Le président des anciens combattants (CATM), Alain Bonnet, a retrouvé le sourire : lui qui déplorait souvent le manque de participation lors des cérémonies commémoratives, et s’inquiétait du fait que le plus « jeune » des adhérents de la section était âgé de 75 ans, vient de recruter un jeune du village ! Odilon Leurs, 16 ans, lycéen en terminale, s’est porté volontaire pour devenir porte-drapeau.

« Depuis que je suis petit, je participe aux cérémonies, d’abord avec l’école, puis avec mes parents et mon papy (Edgard Leurs, ancien combattant et porte drapeau). Un jour, mon papy m’a appelé pour que je porte le drapeau, car les anciens combattants sont âgés et c’est fatigant », explique-t-il, fier « de porter les couleurs de mon pays et d’être auprès de mon papy. Je vais remplir ma mission au maximum, dès que je le peux. Ce n’est pas une contrainte. »

Odilon Leurs a parlé de son engagement à ses copains de classe. « Certains rigolent, me taquinent. Pour eux, ça fait vieille France. »

Le papa, Joël Leurs, est fier que le flambeau soit transmis entre son père et son fils. « À un moment, je me suis interrogé : qui allait porter le drapeau après mon père? Est-ce qu’on est à la hauteur pour le faire, alors que nous n’avons pas combattu ? Mais ça fait partie du devoir de mémoire ».

Alain Bonnet, lui, est ravi et espère que cela « créera des vocations ».

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17 janvier 2016 7 17 /01 /janvier /2016 18:09

Envie de participer de faire partie du régiment des «fortes têtes» sans pour autant être légionnaire, de servir le pays tout en accomplissant un vrai travail, rémunéré et avec des possibilités d'évolution, de formation ? Le 4e Régiment étranger va créer une compagnie de réservistes pour soulager, notamment, les régiments de la Légion déployés dans le cadre de l'opération «Sentinelle» avec des missions de surveillance et de patrouille dans les grandes villes et lieux fréquentés ou à haut risque. Le lieutenant-colonel commandant le «4», souhaitant rapprocher encore plus son régiment de la population, souhaite recruter localement. Les jeunes Chauriens et du Lauragais ainsi que des anciens du régiment ou de la Légion dont l'expérience permettra au groupe d'être rapidement opérationnel, peuvent postuler qu'ils aient déjà un emploi ou pas. Il leur sera proposé des contrats pouvant aller jusqu'à cinq ans. Les anciens militaires seront repris avec le grade qu'ils avaient avant leur départ. La journée de réserve est rémunérée à hauteur de 62 € minimum, solde à laquelle il convient de rajouter les primes «Sentinelle» et «Vigipirate» et cumulable avec une pension et une retraite sous certaines conditions. Quant au nombre de jours, aux périodes de réserve dus dans l'année, c'est à minima, trente journées par an, adaptables selon les disponibilités. «L'entraînement sera adapté et toujours progressif », rassure le capitaine Toulouse qui aura en charge la formation et l'encadrement. Laurent Toulouse vient en effet d'être recruté, au 1er janvier, à cet effet. Cet officier de réserve s'est engagé en 1984 et a servi successivement au 1er RI à Sarrebourg, l'école de sous-officier de Saint-Maixent, celle d'application de Montpellier, le 99RI, le 1er RCP de Martignas (33). En 2001, il quitte l'institution pour un emploi dans la logistique et intègre la réserve en 2005 au 7e bataillon des chasseurs alpins avec lequel il est parti en opération extérieure en Côte d'Ivoire et République centrafricaine

Renseignement auprès du chef de bataillon Pierre Savy

pierre.savy@intradef.gouv.fr, tél. 04 68 23 77 01.

La Dépêche du Midi

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12 janvier 2016 2 12 /01 /janvier /2016 18:46

LE PARTICULIER.FR

L'âge requis pour bénéficier de la demi-part d'ancien combattant est abaissé à 74 ans à partir de l'imposition des revenus de 2015 (Impôts 2016).

Pour l'impôt sur les revenus perçus en 2015 et déclarés en 2016, les titulaires de la carte d'ancien combattant bénéficient désormais d'une demi-part supplémentaire dès l'âge de 74 ans. Cette majoration est également accordée à leurs veufs ou veuves du même âge. Auparavant l'avatange fiscal n'était pas accordé avant 75 ans.

Un avantage exceptionnel et limité

Cette demi-part supplémentaire constitue une exception au principe du quotient familial applicable pour le barème de l'impôt sur le revenu, puisqu'il ne correspond à aucune charge effective, ni de famille, ni liée à une invalidité. Si les 2 conjoints sont anciens combattants âgés d'au moins 74 ans, l'avantage reste toutefois limité à une demi part supplémentaire pour le couple, sans cumul.

Stéphanie Alexandre

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12 janvier 2016 2 12 /01 /janvier /2016 18:43

À la suite des attentats de l'an dernier, l'armée de terre a vu ses effectifs augmenter. Une hausse qui a doublement concerné la Légion étrangère tant avec ses unités d'active - ses effectifs en formation ont, ici, quasiment doublé, qu'avec ses unités de réservistes engagées dans des missions de type «sentinelle».

Rapprocher le régiment de la population

Et c'est justement une compagnie de ces réservistes qui est sur le point d'être créé au «4» et qui pourrait intéresser de nombreux jeunes Chauriens en recherche de petits jobs ou activité rémunérés. « Notre objectif est de créer cette compagnie, en recrutant principalement sur le bassin chaurien , pour soulager les régiments des forces qui, aujourd'hui, sont déployés, 6, 7 mois dans l'année pour Sentinelle», souligne le lieutenant-colonel Dufour, chef de corps du 4e Régiment étranger qui précise que si ces membres ne seront pas des légionnaires, ils seront partie intégrante du régiment dont ils porteront les insignes, la tenue… Il s'agit, explique le chef de corps, «d'inscrire cette compagnie dans le contexte sécuritaire actuel et de rapprocher, encore plus le régiment de la population locale. On ne peut pas le faire de meilleure façon qu'en incluant la jeunesse chaurienne dans ce projet». Quant aux périodes d'activité, elles seront adaptées en fonction des disponibilités des réservistes recrutés, des jeunes hommes uniquement.

De 17 à 64 ans

«Mon ambition est d'avoir créé cette compagnie à l'été 2017 et symboliquement, je veux avoir, à l'été 2016, crée une section et remis son fanion au futur commandement d'unité», annonce le chef de corps qui, s'il compte s'appuyer sur la jeunesse locale veut compter sur un noyau dur d'anciens d'active et de réserver qui nous permettront de monter en puissance encore plus rapidement. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de possibilité de carrière pour les jeunes», précise le chef de corps.

La limite d'âge? de 17 à 50 et même 64 ans, en fonction du grade. La rémunération ? La solde journalière est non imposable,elle peut être complété de primes de terrain, de primes sentinelle, peut être cumulée avec une pension ou une retraite, sous certaines conditions et elle est de 62€ minimum par jour.

Quant à la formation, que l'on se rassure. Le «4», creuset de la Légion étrangère sait former des hommes. L'instruction des résevistes sera progressive, ils seront formé au tir, au combat rapproché avant d'être déployé dans des grandes villes, principalement dans le cadre de la légion.

La Dépêche du Midi

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12 janvier 2016 2 12 /01 /janvier /2016 18:35

MIDI LIBRE

Un caporal et un légionnaire 1re classe se sont illustrés sur l'opération en Centrafrique.

Lancée le 5 décembre 2013, l'opération Sangaris vise à rétablir un niveau de sécurité minimale en République centrafricaine et à appuyer la mission de l'Onu. C'est dans ce cadre que se sont illustrés deux légionnaires nîmois du 2e REI, tous deux décorés par le général Pierre Gillet, commandant la 6e brigade légère blindée.

Le caporal Valentin L. a été décoré de la croix de la Valeur militaire. Engagé comme chef d'équipe de combat d'infanterie, il s'est particulièrement distingué le 27 septembre 2015 à Bangui au cours d'affrontements intercommunautaires violents. Encerclé par près de 600 personnes hostiles, il a agi avec sang-froid et discernement en effectuant plusieurs tirs de sommation afin de repousser la foule. Au moment où il embarquait dans son véhicule blindé, il a été pris à partie par des tireurs dissimulés et blessé à l'épaule.

Le légionnaire 1re classe Danijel B. a reçu la croix de la Valeur militaire avec étoile d'argent. Engagé comme tireur au fusil mitrailleur, il s'est distingué au cours d'un assaut de l'adversaire contre les forces Minusca, ripostant afin d'empêcher l'ennemi de rompre le contact, ce qui a concouru à sa neutralisation grâce à l'armement du véhicule blindé.

Le 11 octobre, il s'est une nouvelle fois illustré en s'infiltrant à pied en direction des positions de l'ennemi. Repérant un trinôme ennemi lourdement armé, il a ouvert le feu et appuyé ses camarades par des tirs de saturation avec un sang-froid remarquable.

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10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 17:39

Le colonel Emmanuel Phelut a été installé en tant que chef de corps du 1er Régiment étranger de génie de l’Ardoise lundi au cours d’une cérémonie au quartier général Rollet.

Agé de 43 ans, le successeur du colonel Coulet a fait Saint-Cyr, promotion Maréchal Lannes (1993-1996). Affecté au 6e REG, qui deviendra le 1er REG, Emmanuel Phelut devient

d’abord chef de section, puis officier adjoint avant de devenir commandant de compagnie, de 1997 à 2004.

De 2011 à 2013, il est nommé chef du bureau opérations et instruction, avant de devenir chef de corps cette semaine.

Avec le 1er REG, il a été projeté en mission au Kosovo, à Djibouti, en Guyane, à Mayotte et au Mali, et sur le territoire national sur les plans Vigipirate et ORSEC.

Il a également été formateur entre 2005 et 2006 à l’école du génie d’Angers, et a également servi au ministère de l’Intérieur, dans l’état major de l’armée de terre ou encore à la DRH de l’armée de terre.

Par ailleurs, il est chevalier de la Légion d’Honneur et d’ordre national du mérite, et décoré de la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures.

Thierry ALLARD

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10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 17:32

Midi Libre

La mission au Moyen-Orient des soldats de la “13e” DBLE s'achève au printemps.

Le calendrier du transfert de la 13e DBLE sur le Larzac s'affine et c'est à la lecture de l'Agenda de la Légion 2016 que l'on en apprend un peu plus en ce début de mois de janvier. Comme nous vous l'annoncions dans nos colonnes au mois de novembre, l'effectif atteindra approximativement les 450 légionnaires d'ici l'été. Ils se regrouperont au sein d'une demi-compagnie de commandement et de logistique (CCL) et de deux compagnies de combat. L'an prochain suivra le reste de la CCL et deux autres compagnies de combat. L'effectif, qui doit répondre aux besoins opérationnels de l'armée redimensionnés face à la menace terroriste sur le territoire national, sera au complet en 2018 avec l'arrivée d'une 5e compagnie de combat et d'une compagnie dite d'éclairage et d'appui (CEA), ce qui portera le régiment à 1 200 soldats.

Des légionnaires qui formaient les soldats irakiens face à l'EI

En ce début d'année, les 220 personnels qui composent la 13e DBLE, parmi lesquels un socle de 70 légionnaires portant le célèbre képi blanc (*), sont toujours postés aux Émirats arabes unis. Ces derniers, regroupés dans une base installée dans le désert, à une soixantaine de kilomètres de la capitale Abou Dhabi, ont d'ailleurs reçu la visite du ministre de la Défense à l'occasion de son traditionnel périple du jour de l'an. À cette occasion, Jean-Yves Le Drian a loué "le dévouement hors pair" des légionnaires de la “13e” qui quitteront officiellement le Moyen-Orient le 31 mai pour déménager définitivement en Sud-Aveyron où l'hostilité locale, portée par le collectif Gardem Lo Larzac, reste encore très minoritaire.

Ce transfert mettra également un terme à la présence du DIO 13 à Bagdad. Envoyés par groupe d'une trentaine d'hommes, les légionnaires avaient pour mission de former sur place, depuis février 2015, les soldats des forces armées irakiennes de l'ICTS (Iraqi Counter Terrorism Service) à la lutte contre les engins explosifs improvisés (les “IED”, en anglais, Improvised explosive device). Pour information, c'est cette unité d'élite hommes qui est intervenue avec succès le mois dernier lors de la bataille de Ramadi face aux jihadistes de l'État islamique.

(*) La légion emploie 7 800 hommes et en recrutera 1 700 en 2016.

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10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 17:27

La Provence.com

Un ancien légionnaire emmène des jeunes en difficulté en "stage de rupture"

Nul doute possible sur son identité : à 56 ans, Salim Bouali a quitté l'Armée depuis vingt ans déjà, mais du militaire familier des théâtres d'opération, comme on dit dans le jargon militaire, il a conservé l'allure -cheveu ras, biceps imposants moulés dans un polo marine, paluches façon pattes d'ours, une façon de se tenir tendu, à l'affût. L'allure, mais les "valeurs, surtout", corrige-t-il : celles de la Légion étrangère, à laquelle il a donné deux décennies de vie. "Ce sont les mêmes que celles que l'on vous apprend à l'école, vous savez, glisse-t-il. Le respect, l'honneur, la fraternité. La seule différence, c'est que chez les légionnaires, on les applique vraiment."

Salim Bouali le dit, le répète, et plus que cela : y croit. Dans la Légion, où il est entré à 17 ans, cet orphelin "de père et de mère" a trouvé "une famille", des gens qui lui ont "tendu la main" quand, ado, lui-même était "parti dans le mur". "Des conneries, tout le monde peut en faire, dit l'ancien militaire. Mais chacun mérite qu'on lui donne une deuxième chance."

Cette phrase, Salim Bouali en a fait son bâton de pèlerin. Né musulman, il s'est converti au protestantisme en pleine guerre du Golfe : "Un copain chrétien avait prié pour moi. Juste après, un missile a touché mon hélicoptère : je m'en suis sorti, je n'aurais pas dû", raconte-t-il, paisible, convaincu d'avoir été "sauvé" par le dieu de ce frère d'armes. Depuis sa sortie de l'Armée, avec son association, "En action pour les nations", il emmène des jeunes "mal partis" à la rencontre des institutions (police, justice, services de secours, agents ERDF malmenés dans les cités) ou en "stages de rupture", sur des sites de la Légion. D'abord en Corse, et, depuis 2015, sur un camp en Guyane française, à l'autre bout du monde.

Des gamins en perdition

"La valeur d'un homme, vous savez à quoi on la reconnaît ? demande-t-il aux nouvelles recrues, sept garçons, trois filles, réunis ce lundi dans un petit local des Cinq-Avenues. À sa capacité à reconnaître ses propres faiblesses." Ces jeunes partent du 20 février au 7 mars pour une aventure qui n'aura rien d'un show façon Koh Lanta. Mais plutôt d'une éprouvante quête de soi. Car dans la jungle, au bout de 14 jours en "immersion", à l'issue surtout des exténuants "deux jours de survie", où le groupe devra trouver, seul, son chemin, sa nourriture et un abri, "tout le monde va craquer, c'est obligé, sourit Salim Bouali. Les gars sont fatigués, les ordres les gonflent, la forêt les oppresse : ça pète et on laisse péter. C'est là, quand tout le monde est à zéro, quand le corps est épuisé, que l'on peut vraiment commencer à travailler..."

Après la perte des repères, vient la parole. C'est dans ce qui se dit, le soir, autour du feu, que des trajectoires dévient. Le stage fonctionne ainsi comme "un électrochoc", une sorte de fonction Reset pour ces jeunes parfois connus des services de police (mais pas tous : certains cherchent seulement, à tâtons, leur chemin professionnel). "Quand ils discutent avec les légionnaires, les jeunes qui vivent à Félix Pyat, dans le trafic de stups, ça ne pèse pas lourd par rapport au cartel de Medellin que ces militaires ont croisé", lance Salim dans un petit clin d'oeil.

Cette cité marseillaise, il la connaît comme sa poche pour y avoir longtemps vécu, et, en tant que médiateur, rattrapé par la peau du cou des gamins en perdition. Nombre d'entre eux ont grandi sans père : "Mais même avec rien, on peut faire quelque chose", dit celui que les mômes appellent "Tonton". Près de lui, sec, petite barbe, David, policier dans une brigade d'intervention, opine du chef : "J'ai toujours fait partie de services où ces jeunes, on les interpellait, relate-t-il. Mais je crois à cette idée de deuxième chance, je crois aussi que dans la vie, ce sont les devoirs qui donnent des droits."

Convaincu par la démarche, il part avec le groupe, un saut dans l'inconnu pour lui comme pour cette dizaine de garçons et filles venus des quartiers populaires de Marseille, repérés "sur leur volonté de s'en sortir" par le réseau de Salim. Imène, Amir, Nebia ne s'étaient jamais vus, ils se jettent des coups d'oeil timides ; certains ont le bac, la niaque, d'autres un casier judiciaire déjà fourni. "Tonton" ne fait pas de distinction : "Vous allez tous faire des choses que vous n'imaginez même pas." Après le premier stage en Guyane, un jeune en galère s'est retrouvé en se mariant, une "petite soeur du quartier" est devenue policière, tous sont restés en contact. Salim Bouali porte désormais le projet d'ouvrir un centre d'instruction civique à Marseille, où les jeunes viendraient, quatre mois durant, tenter de retrouver, dans la discipline militaire, un socle pour leur vie .

Laurent Nuñez, préfet de police : "Nous allons accompagner ce projet"

Au fil des années, Salim Bouali a su convaincre de nombreux partenaires (services de l'État, collectivités) de soutenir son action. Préfet de police, Laurent Nuñez porte un regard attentif sur le projet de centre d'instruction civique que veut créer aujourd'hui ce médiateur hors normes.

Que pensez-vous du travail accompli par Salim Bouali et son association "En action pour les nations" ?
Laurent Nuñez : M. Bouali est quelqu'un qui a de vraies convictions humanistes, qui a à coeur de porter et d'inculquer aux jeunes les valeurs de la République, le respect des institutions. Est-ce que cela tient à sa personnalité ? Toujours est-il qu'il a déjà obtenu de bons résultats, on l'a vu avec ses stages de rupture organisés en Corse ou en Guyane.

Accompagnerez-vous son projet de créer un centre d'instruction civique à Marseille ?
On y est en effet plutôt très favorables. Cela peut être un outil efficace pour remettre des gens sur les rails, je pense aussi que cela peut aider dans une prévention du radicalisme religieux... Je vais rapidement réunir les services de l'État, la Protection judiciaire de la jeunesse, des collectivités comme la Région ou le Département, afin que nous décidions de l'accompagnement à apporter au programme.

Delphine Tanguy

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26 décembre 2015 6 26 /12 /décembre /2015 11:20

Publié le 25/12/2015 à 03:50,

LA DEPECHE

Noël et Nouvel an - Tradition

Les crèches de la Légion étrangère ont une mission de cohésion, d'intégration. Elles sont le symbole d'une renaissance, d'une autre chance, accordée aux légionnaires.

Mardi 8 décembre, la section de l'adjudant Lebedev est rentrée la veille de Formiguères où elle était «en oxygénation» au chalet du 4e régiment étranger. Pas de temps à perdre… L'adjudant a recensé les savoir-faire parmi ses hommes, l'un était menuisier dans le civil, un autre plaquiste, électricien. Il y a même un monteur de son et, cerise sur le gâteau, un maquettiste – la Légion étrangère c'est tout cela, des talents multiples… Ils seront le noyau dur pour la conception de la crèche de la 2e compagnie commandée par le capitaine Mettavant au 4e régiment étranger de Castelnaudary. Justement, la première réunion, c'est aujourd'hui. «Vous avez quelques jours pour réaliser une crèche avec bande-son, image, titre et émotion et en respectant un certain nombre de critères», lance l'officier à ses hommes. Chacun a, en amont, réfléchi au sujet avec un thème, voulu par l'officier, qui fait consensus : le départ vers une nouvelle vie pour le légionnaire et un parallèle avec la Nativité, nouveau départ pour l'humanité… «On est tous venus chercher quelque chose, ici», rappelle le capitaine au long passé de légionnaire, qui insiste, martèle à l'attention de tous… «On reste dans la simplicité mais la musique, la voix, les accents, c'est important». On parle aussi visite de sécurité, date du concours fixée au 24 avec la visite du jury, celle du 21-22 où il ne devra rester qu'à peaufiner les détails, et celle butoir au 17 où l'équipe devra avoir rendu sa copie avec «le thème, le titre et la localisation». Qu'importe le prix… «Je veux simplement que vous vous souveniez de votre crèche». Justement, côté souvenir, c'est la marche képi blanc entre Saint-Malo et le Mont-Saint-Michel les 2 et 3 novembre dernier qui a marqué nos jeunes légionnaires, ce sera le thème de leur crèche. Laurent Henry, le monteur de son, soumet son projet en trois scènes : la formation en ferme, la marche en Normandie dans les pas des combattants de la Seconde Guerre mondiale, et enfin l'arrivée au Mont-Saint-Michel. «L'idée est bonne mais il y a trop de points de vue», estime le capitaine. Lui, veut de l'émotion, des sentiments, que la crèche raconte la solitude du légionnaire venu du bout du monde, qui loin des siens, souffre, déprime, tombe pendant la marche et qu'un sergent viendra réconforter, encourager. «Regarde au loin, ce vaisseau de pierre, c'est un endroit magique qui garde la lumière très longtemps…». Le Mont-Saint-Michel, on s'y voit, on y est… «Ici, depuis la nuit des temps, des peuples se sont croisés». D'autres aujourd'hui, y ont marché, coiffés du béret vert. Encore un beau symbole !

La famille Légion

Ils sont d'horizons différents, venus pour s'engager au service de la France, des quatre coins du monde. Ils sont catholiques, orthodoxes, bouddhistes ou musulmans et jurent quand ils prêtent serment de considérer «chaque légionnaire comme un frère d'armes, quelles que soient sa nationalité, sa race ou sa religion et de lui manifester toujours la solidarité qui doit unir les membres d'une même famille». Noël, c'est la fête de la famille Légion, pour ceux qui sont loin de chez eux.

Gladys Kichko

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