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Présentation

  • : Le blog de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère d'Indre-et-Loire
  • : Ce blog présente toutes les activités de l'Amicale. Vous êtes invités à transmettre vos textes et photos pour enrichir ce blog soit en contactant le Président soit en écrivant à zeraldavert@gmail.com
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Profil

  • AALE 37
  • Pierre LORAILLER 
- Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES 
- Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 
- Délégué AALP Région Centre.
  • Pierre LORAILLER - Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES - Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 - Délégué AALP Région Centre.

A.A.L.E. 37

Buts : Entretenir et développer les sentiments de camaraderie et de solidarité qui caractérisent la Légion Etrangère.

Pérenniser le souvenir du Combat de Camerone.

 

Président :

LORAILLER Pierre

Mail : zeraldavert@gmail.com

 

Composition du bureau directeur :

1er Vice-Président : SCHULLER Pierre

2e Vice-Président : Colonel FUSALBA Thierry

Secrétaire et Trésorière : THERET Nadine

 

Président d’Honneur : Général de Brigade (2S) BREUILLE Eric (Ancien Chef de Corps du 1er REG)

 

Administrateurs :  

LEBIGRE Yannick

THERMEAU Jean-Claude

 

Contrôleur aux Comptes :

BERGEOT Dominique

 

Porte-drapeaux :

BENYAHIA Hikmat

GAUTIER Dominique

 

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Musique

1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 12:33

Les cérémonies commémoratives du 150e anniversaire du combat de Camerone, dans les régiments comme à la Maison mère se sont remarquablement déroulées. Chacun d'entre nous a pu vivre avec intensité ce moment fort du récit du combat en renouvelant son engagement personnel au service de la Légion étrangère. Les dernières réintégrations s'achèvent et l'heure est au bilan. Et sans attendre, l'activité opérationnelle a retrouvé un rythme particulièrement soutenu : instruction de base, stages de formation et de spécialisation, séquences d'entraînement, mise en condition opérationnelle, départs en opérations : chacun a repris le collier avec toute son énergie.

 

À la Maison mère, la cérémonie a été marquée par cette émouvante remontée de la voie sacrée par le général d'armée (2s) Michel Guignon, accompagné de l'adjudant (er) Berthold Vossler et du caporal-chef Sully Laplagne. Elle l'a également été par la présence de tous nos emblèmes qui ont superbement défi lé pour cet instant inoubliable. L'Histoire était également au rendez-vous, avec l'inauguration du nouveau musée par monsieur Jean Yves Le Drian, ministre de la Défense, accompagné du général d'armée Bertrand Ract-Madoux, chef d'état-major de l'armée de Terre. En moins de 48 heures près de trois mille visiteurs ont pu y pénétrer, par petits groupes, pour découvrir ce nouvel univers. Certes, il y a encore du travail, notamment pour la société qui a mené les travaux car les bâtiments n'ont pas encore été livrés au service infrastructure de la Défense. Cette étape permettra ensuite d'ouvrir le musée au grand public.

 

Pour autant, avant de commencer à accueillir librement les visiteurs, le musée du légionnaire a d'ores et déjà repris son rôle essentiel dans le cursus du légionnaire pour lequel il est l'alpha et l'omega, le point de départ de son aventure dans nos rangs. C'est également là que s'achève son parcours avant de franchir une dernière fois le portail du quartier Viénot.

 

Ainsi, la Légion étrangère a retrouvé sa salle d'honneur, espace majestueux qui permet l'accès à une crypte rénovée. Les emblèmes y sont mis en valeur en dessous des plaques sur lesquelles sont inscrits les noms des 904 officiers tombés avec nos 36 000 légionnaires morts pour la France. C'est dans ce cadre chargé d'émotion que les jeunes légionnaires vont recevoir leur premier contrat d'engagement.

 

De même, ces engagés volontaires formés au 4e RE passent au musée avant de rejoindre les régiments des forces. Devenus légionnaires, ils achèvent leur instruction initiale en découvrant l'histoire de la Légion étrangère, devenue leur propre histoire, source de leur nouvelle et légitime fierté. C'est une étape essentielle dans leur éducation et leur intégration, celle du renforcement de leur identité, de leur entrée dans une famille qu'ils ont librement choisi de servir avec Honneur et Fidélité.

 

C'est encore dans la salle d'honneur que d'autres viendront se recueillir au terme de leur carrière dans nos rangs et recevoir leur certifi cat de bonne conduite bien mérité, avant de rejoindre la cohorte des anciens légionnaires. Et une dernière visite du musée leur permettra de revivre des moments forts et de mesurer qu'ils ont, chacun à leur manière, contribué à écrire de belles pages de l'histoire de la Légion étrangère.

 

Ce projet lancé il y a une dizaine d'années voit enfin le jour. Nous pouvons en être fiers. De nombreux amis nous ont aidés à le financer, mais n'oublions pas que le premier acteur, le premier apport financier aura été celui de la communauté légionnaire.

 

Général Christophe de Saint Chamas,
commandant la Légion étrangère

Source : Képi Blanc magazine
Crédit : Légion étrangère

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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 18:26

Illusion d’optique ?

Comme il fallait s’y attendre, le Livre blanc qui vient de paraître affiche une nouvelle réduction des capacités militaires dont disposera notre pays dans les années à venir.
Ce sont une rupture et un risque majeurs qui ne doivent pas passer inaperçus.
Dans moins d’une décennie, la France pourra-t-elle encore garantir son indépendance et son intégrité territoriale, assurer seule sa défense, protéger sa population sur son sol et ses ressortissants à l’étranger, maintenir son statut de puissance à l’ONU, dans l’OTAN ou même en Europe ? Rien n’est moins sûr.

 

L’armée sacrifiée

Les militaires d’active, comme les anciens qui connaissent et comprennent les réalités opérationnelles, ou encore le nombre croissant de Français qui sont de plus en plus conscients des menaces intérieures et extérieures, ne sont pas dupes de l’artifice qu’a constitué la rédaction du Livre blanc.
Ils constatent que le monde s’arme, que l’instabilité au sud de la Méditerranée se développe, que la violence n’a pas de frontière, et que l’Europe de la Défense n’existe pas.
C’est sans doute pour ces raisons que les élus de la Nation ont déclaré qu’il ne fallait pas réduire le budget de la Défense déjà jugé « juste insuffisant ». Le faire entraînerait à leurs yeux une rupture irréversible de notre outil de défense qui ferait glisser notre pays dans une situation de vulnérabilité immédiate, de dépendance stratégique inacceptable et d’abandon de toute politique d’influence au niveau mondial.
Notre engagement militaire au Mali a d’ailleurs confirmé que la crédibilité internationale de la France et sa position de leader stratégique en Europe reposent d’abord sur sa capacité militaire à évaluer une situation, à décider et à agir, très rapidement si nécessaire, en toute indépendance.

 

L’armée silencieuse

Mais au-delà des réductions de budget et de format, c’est la présence de l’armée dans la Nation qui s’estompe au point de disparaître. Or comment un pays peut-il maintenir, voire renforcer son esprit de défense et sa résilience en cas de crise si la population ne connaît plus l’armée et ne voit plus ses militaires que le 14 juillet.
Déjà, 40% des départements n’abritent plus de garnison ou de base. Les forces armées, aux maigres effectifs, sont soumises à un tel rythme d’activités – périodes d’entraînement, d’opérations extérieures, de remise en condition et stages multiples - qu’elles sont rarement présentes dans leurs garnisons. L’armée devient invisible aux yeux des citoyens.
Plus encore elle est inaudible. La grande muette n’a jamais porté aussi bien son nom.
Comment se fait-il que le chef d’état-major des armées, qui commande 250 000 hommes dont 5 000 engagés dans une opération audacieuse, n’ait jamais été l’invité du 20h de TF1 ou de France 2 pour expliquer aux Français le déroulement de l’opération Serval ?
Pourtant le succès de cette opération remarquablement conçue par l’état-major des armées, conduite par des chefs militaires de grande valeur et réalisée sur le terrain par des soldats aguerris, revient aux seules armées et non à un cabinet ministériel, fût-il de la Défense !
Il revient donc aux chefs militaires du plus haut niveau de s’adresser aux Français dans les médias. Les civils autant que les militaires ne comprennent plus ce silence. Il en va de la bonne information de nos concitoyens mais aussi de la confiance que la troupe place dans le haut commandement.
Qui peut et doit parler de Serval et des autres opérations que conduit partout dans le monde l’armée française, mieux que ceux qui en assurent le commandement effectif ?
Enfin, alors que l’armée est perçue comme l’une des rares institutions régaliennes en qui les Français ont confiance, et au moment où les états-majors démontrent leur efficacité grâce leur capacité d’adaptation, d’innovation et de décision, des études sont menées au sein du ministère de la Défense pour transférer des responsabilités assumées à ce jour par des officiers généraux à des technocrates sans expérience opérationnelle.
En quoi ces transferts de responsabilités se justifient-ils ? Quelle efficacité accrue peut-on en attendre alors que le système Louvois (système informatique assurant la rémunération des militaires), piloté par des contrôleurs des armées, n’est toujours pas opérationnel et sans doute pas prêt de l’être ?
Ne s’agit-il pas en fait de marginaliser l’armée dans la Nation et de réduire la place des militaires dans la société française?

 

Le combat de l’ASAF

L’ASAF croit que l’armée demeure l’élément central de l’Etat dont la Défense est le premier devoir, et qu’elle constitue une dimension essentielle de l’identité de la Nation. Elle estime que soutenir l’armée aujourd’hui, c’est servir la France et garantir son avenir. C’est pourquoi elle a décidé de s’opposer en dénonçant les dérives qui affaiblissent nos armées.
Elle demande aux élus de la Nation, comme le souhaite d’ailleurs aujourd’hui une majorité de Français, de refuser les abandons annoncés, et de placer l’intérêt supérieur du pays qui s’inscrit dans le long terme avant la seule logique financière et les calculs politiques de court terme.
L’ASAF, en faisant connaître leurs déclarations et leurs votes, soutiendra les élus courageux mais dénoncera avec vigueur ceux qui se refuseraient par lâcheté à préserver l’outil de défense.

 

Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)

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12 mai 2013 7 12 /05 /mai /2013 14:03

Alors que nous célébrons le 150e anniversaire du combat de Camerone, à Aubagne autour de tous les emblèmes de la Légion étrangère, au Mexique où une délégation nous représente, dans nos régiments avec quelques heures de décalage et partout où se regroupent d'anciens légionnaires, voilà un moment privilégié pour réfléchir au sens de cette commémoration unique au monde et qui donne une identité forte à ces "hommes sans nom".

L'exemplarité

Le comportement ex emplaire des officiers français a suscité une adhésion totale, jusqu'au bout. Face à une mort probable, le capitaine Danjou fait prêter serment de fidélité à ses hommes. Et lorsqu'il tombe au milieu d'eux, en exemple, il force l'admiration dont parlera le caporal Berg dans son récit du combat. Il est immédiatement remplacé par le souslieutenant Vilain qui tombera à son tour. L'héroïsme des légionnaires est édifiant jusqu'au dernier geste. Sous l'impulsion de leurs chefs, ils ont fait leur devoir avec une totale abnégation, dans l'acceptation du sacrifice.

L'honneur

Le récit de cette bataille témoigne de la fierté de toute l'armée française. "Dans ce glorieux combat, tout le monde a fait son devoir" écrit le Maréchal Forey commandant le corps expéditionnaire au Mexique, le 30 août 1863. Quant au commandant Regnault, commandant par intérim le 1er Régiment étranger, il "exprima sa conviction qu'en pareille circonstance, il n'est pas une seule compagnie de l'armée qui ne fit comme la 3e compagnie du 1er Régiment étranger qui a montré à un ennemi, combattant à 30 contre 1, ce que sont les soldats de la France". Grande fi erté pour l'armée française et pour la France en pensant que ce comportement exemplaire est celui d'une troupe composée d'étrangers. Abnégation suprême ! Ce combat gagne progressivement un rayonnement mondial et devient une référence. Une promotion de Saint Cyr choisit le nom du centenaire de Camerone. Elle est aujourd'hui même au Mexique pour fêter ses 50 ans ! Cette cérémonie est surtout l'occasion de réaffirmer l'idéal d'honneur et de fidélité de tous ceux qui ont un jour coiffé le képi blanc.

Hier comme aujourd'hui, des valeurs de référence pour le légionnaire

Ce combat nous rappelle que la mission est sacrée. Et le sacrifi ce de ces hommes est victorieux. Il permet de préserver le convoi logistique et les deniers de l'État (en numéraires). Grâce à l'action de cette compagnie, les troupes de siège sont ravitaillées et la ville de Puebla tombe quelques jours plus tard. Le corps expéditionnaire entre dans Mexico le 10 juin 1863 ! Liés à leur chef par un serment, les légionnaires témoignent de leur indéfectible fidélité et de la force d'une parole donnée. Ils la redonnent face à la mort. Ces légionnaires expriment le sens de la mission : l'honneur veut qu'on ne se rende pas tant que l'on peut se servir d'une arme. La mission est sacrée, tu l'exécutes jusqu'au bout... La mort au combat n'est bien sûr pas une fin en soi. Mais si elle se présente, elle couronne une seconde vie, reconstruite et totalement donnée, celle du légionnaire qui a pris un nouveau départ en s'engageant et qui donne tout à sa patrie d'adoption. Sa première vie est oubliée, la seconde est honorée dans ce culte du souvenir. Les exigences de rigueur imposées dans la vie courante, dès le temps de paix, portent leurs fruits : le combat est mené avec un exceptionnel sang-froid et une incroyable discipline de feu. Avec 60 cartouches chacun, ils ont tenu toute la journée, en imposant des pertes sévères : près de 600 morts ou blessés. Enfin, ce combat illustre l'inaltérable volonté des légionnaires et leur culte de l'effort. Ils ont accompli la mission sans jamais faiblir ni douter, parce qu'elle leur avait été fixée !

Une cérémonie structurante

L'esprit de Camerone se retrouve dans le code d'honneur du légionnaire. Il offre des repères et inspire toute la pédagogie interne à la légion étrangère. Aujourd'hui comme hier, cet esprit aide le légionnaire à atteindre des résultats incontestables. Au cours de la cérémonie, chacun renouvelle son propre serment de fidélité à la mission, à la parole donnée et à la France.

Je vous souhaite une très belle commémoration du 150e anniversaire du combat de Camerone.

 

Général Christophe de Saint Chamas,
commandant la Légion étrangère

Source : Képi Blanc magazine
Crédit : Légion étrangère

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 10:44


À quelques semaines de la commémoration du 150e anniversaire de Camerone, le ministre de la Défense nous fait l'honneur de l'éditorial.

En fêtant le 150e anniversaire du combat de Camerone, la Légion étrangère célèbre le respect de la parole donnée, la solidarité entre frères d'armes et la force de l'engagement qui l'anime depuis près de deux siècles. Dans quelques jours, partout où flotte, à travers le monde, leur fanion vert et rouge, les légionnaires vont ainsi se rassembler et écouter le récit du combat du capitaine Danjou et de ses compagnons d'armes.

Ce faisant, les légionnaires ne rendent pas seulement hommage à leurs Anciens. Ils témoignent aussi de la force inébranlable des vertus d'honneur et de fidélité au pays qu'ils ont choisi. Ce pays en retour, aujourd'hui comme hier, à l'évocation de cette bataille, est empreint d'une triple fierté. Fierté que ces étrangers, venus de près de cent cinquante pays, aient fait le choix de la France. Fierté qu'ils aient choisi de la servir par les armes. Fierté enfin de pouvoir compter sur des soldats d'exception.

Cette capacité de constituer une troupe d'élite, reconnue dans le monde entier, au creuset de tant de nationalités différentes, est la marque d'une des plus belles traditions de notre pays, celle de l'accueil et de l'intégration. Le 30 avril, ainsi, ne sera pas seulement une fête interne à la Légion étrangère. C'est pour le pays entier l'occasion de se reconnaître dans l'image de ce qu'il est, une communauté ouverte, offrant un projet à chacun et tirant le meilleur de tous ceux qui l'ont rejointe.

Au nom du Président de la République, chef des armées, je tiens à exprimer toute la confiance que la Nation place dans la Légion, toute l'admiration aussi que lui inspire ceux qui la servent les armes à la main, sur tous les champs de bataille du monde, naguère outre-Atlantique, hier en Afghanistan et aujourd'hui au Mali. Plus que jamais, la Nation compte sur ses légionnaires.

Je souhaite à chacun une très belle fête de Camerone !

Monsieur Jean-Yves Le Drian,
Ministre de la Défense

Source : Képi Blanc magazine
Crédit : Légion étrangère

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 10:42

Aperçu du Képi blanc N°753

Une aventure humaine...

Mot du rédac'chef N° 753

Képi blanc continue de vous livrer l'actualité de la Légion étrangère, au plus près de l'opérationnel et des activités des unités. L'engagement au Mali se poursuit avec le 2e REP, dans le cadre de l'opération Serval.

Ce mois-ci, notre dossier est consacré au dispositif Harpie au 3e Régiment étranger d'infanterie, mission dévolue à la lutte contre l'orpaillage en Guyane. Cette mission a été lancée en 2008, pour laquelle plus de 1 000 militaires sont susceptibles d'être mobilisés, dont en permanence 350 militaires des Forces Armées en Guyane (FAG). L'objectif de Harpie est de harceler les flux logistiques et le ravitaillement de ces réseaux crapuleux. Les légionnaires du 3e REI ont pris une part importante à cette mission en contribuant à de nombreuses opérations sur le territoire guyanais. Elles ont abouti à une baisse de l'activité illégale des chercheurs d'or clandestins, malgré des distances importantes à couvrir avec plus de 85 000 km2 de jungle. À cela s'ajoute un environnement difficile et 1 200 km de frontières entre le Brésil et le Suriname. Depuis 2008, le nombre de ces opérations est passé de 400 environ à plus de 4 000 en 2012. La mission Harpie demeure dangereuse pour les FAG, comme l'a rappelée l'embuscade de juin 2012 qui a causé la mort de deux militaires du 9e RIMa.

Vous découvrirez dans ce numéro d'avril, en seconde page de couverture la toute nouvelle publication de Képi blanc, "La Légion étrangère en images 2013", un ouvrage photos présentant la Légion actuelle et les hommes qui la composent, le légionnaire, cet étranger volontaire, avec en toile de fond ; le thème du 150e anniversaire du combat de Camerone : "Légionnaire, un nouveau départ". Ce livre célèbre l'année Camerone, à travers l'esprit de ce combat légendaire et les valeurs fédératrices de la Légion étrangère, dégageant cette image immuable que l'engagement du légionnaire est une aventure humaine hors du commun.

 

Bonne lecture à tous.

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 14:00

 

La mission est sacrée...

Mot du rédac'chef N° 752

 

Le 19 février, le sergent-chef Harold Vormezeele du 2e Régiment étranger étranger de parachustistes a été mortellement blessé dans l'accomplissement de sa mission au Mali. La Nation et la communauté légionnaire lui ont rendu un dernier hommage à sa mémoire, le 22 février aux Invalides à Paris. Sa disparition nous rappelle à tous, notre engagement de soldat et en particulier l'article 6 du code d'honneur du légionnaire : "La mission est sacrée, tu l'exécutes jusqu'au bout et, s'il le faut, en opérations, au péril de ta vie".

 

Depuis le 11 janvier dernier, l'opération Serval, en référence à un félin africain, est menée au Mali par l'Armée française, à la demande du gouvernement malien. Cette intervention militaire a pour but de soutenir les troupes maliennes afin de repousser les groupes armés islamistes qui ont pris le contrôle de l'Azawad, la partie nord du pays. Dans ce contexte, deux régiments de la Légion étrangère ont participé aux opérations : les légionnaires du 3e escadron du 1er REC ont été engagés mi-janvier, avec des blindés légers sur Sagaie, rejoints par 200 légionnaires de la 2e compagnie du 2e REP, d'alerte TAP (troupes aéroportées). Accompagnés d'un état-major tactique aux ordres du colonel Desmeulles, chef de corps du 2e REP, ils ont été largués au nord de la ville sainte de Tombouctou dans la nuit du 27 au 28 janvier, en un seul passage avec cinq avions.

 

En parallèle, la colonne de blindés de l'escadron du Rif, venue du sud, par Bamako, participe à la prise de Gao le 25 janvier, a sécurisé l'aéroport de Tombouctou et les abords de la cité touareg, mondialement connue pour ses mausolées.

 

Mission réussie pour nos deux unités de Légion jusqu'à la prise de Kidal le 30 janvier. Les légionnaires ont à nouveau démontré leur savoir-faire, chacun dans son domaine de spécialité. Leur disponibilité et le niveau de préparation opérationnelle a concouru à cette réussite. L'expérience a également compté, la Légion étrangère connaissant bien la terre africaine pour y avoir mené de nombreuses opérations depuis les années 70, avec des interventions successives notamment au Zaïre, en République Centrafricaine, au Tchad, et en Côte d'Ivoire.

 

L'actualité étant la priorité, Képi blanc consacre donc son dossier du mois à l'opération Serval au Mali, avec des photos inédites. La rédaction remercie à ce titre, le journaliste Sébastien Dufour pour la qualité de ses clichés. Le dossier initialement prévu sur le dispositif Harpie au 3e REI en Guyane, est reporté au prochain numéro.

 

Profitez dès à présent du bulletin d'inscription joint dans le magazine afin d'obtenir vos invitations à l'occasion du 150e anniversaire du Combat de Camerone à Aubagne qui revêt cette année un aractère tout particulier, avec une représentation significative des régiments et une place d'armes couverte de képis blancs...

 

Bonne lecture à tous.

 

 

 

 

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 00:00

Madame, Monsieur,


1/ Je vous prie de trouver ci-dessous la lettre ASAF de février consacrée à l'engagement de notre armée au Mali.
Au moment où se préparent les orientations de notre Défense pour les années à venir, il importe que tous les Français mesurent les enjeux et les conséquences pour notre armée.
N'hésitez pas à diffuser cette lettre d'information dans votre entourage.

2/ Le prochain numéro de la publication trimestrielle "Engagement" (68 pages) sera diffusé par courrier le 15 mars. Il comprendra notamment une quinzaine de libres propos dont sept consacrés au Mali.
Ceux qui le souhaitent peuvent s'abonner en imprimant et en complétant le PDF d'adhésion qui est disponible sur le site (
www.asafrance.fr/adhérer) et en l'adressant à l'ASAF (18 rue Vezelay 75008 Paris) avec un chèque de 25 €.

3/ L'ASAF est une association strictement apolitique et indépendante, reconnue officiellement mais qui ne sollicite aucune subvention de l’État. Elle regroupe tous les Français qui souhaitent que l'armée demeure au cœur de la Nation.


Bonne lecture.


Très cordialement.


Henri Pinard Legry
Président de l’ASAF

 

 

Mali : bon sens et clairvoyance


Les opérations de guerre qui se déroulent au Mali ont pour premier mérite d’arracher certains de nos responsables politiques aux délices de l’idéologie pour les ramener aux dures réalités.
Souhaitons que cet engagement militaire prévisible éclaire les membres de la commission du Livre blanc et les conduise à rejeter certaines conceptions a priori qui avaient valeur de dogme chez nombre d’entre eux. Les faits sont têtus.


Politique

Malgré ses déclarations initiales, le président de la République a accepté d’engager dans l’urgence, en première ligne et au sol les forces françaises sans attendre les forces africaines. L’ennemi composé de deux colonnes de 100 pick up qui allaient s’emparer de Bamako a contraint la France à agir. Il ne pouvait en être autrement.
Quel président français aurait pu laisser les djihadistes islamistes capturer 6 000 otages de nationalité française dans le sud Mali ? La décision du président de la République s’est imposée. Elle a balayé du même coup la doctrine non interventionniste.


Armée

Elle a montré toutes les qualités qu’on est en droit d’attendre d’une armée d’excellence : disponibilité immédiate de l’ensemble des composantes Terre, Mer, Air et organismes interarmées, loyauté absolue d’une armée professionnelle envers le pouvoir politique, aptitude remarquable des états-majors à combiner des forces de natures très différentes et des moyens logistiques étrangers à plus de 5 000 km de la métropole, à les engager offensivement et par surprise afin de prendre l’ascendant sur l’adversaire et de le contraindre à se replier. Les Français peuvent être fiers de leur armée qui demeure plus que jamais une référence pour la Nation.


Commandement

Cet engagement valide une nouvelle fois la chaîne de décision très courte entre le président de la République, chef des armées, et son conseiller militaire, le chef d’état-major des armées ; le premier conduit la guerre, le second les opérations.
La force d’une armée repose sur sa cohérence et sa cohésion. Toutes deux sont liées à l’unité du commandement qui permet de tirer le meilleur parti des ressources humaines et des moyens techniques alloués par le budget de la Défense.
La distinction entre forces de combat et de soutien n’existe qu’en communication politique, mais elle est un non-sens dans les opérations. Comment mener une attaque aérienne sans mécaniciens au sol et sans ravitaillement en vol ? Comment conduire un raid blindé sans livraison préalable  de carburant, d’eau et de munitions? Comment combattre dans la durée sans relève par des unités acheminées de métropole grâce aux bâtiments de projection et de commandement (BPC) et aux avions gros porteurs ? Combat et soutien ne font qu’un et doivent être dans la même main.

L’action militaire exige l’unité de commandement tant dans sa conception que dans sa conduite et son soutien. L’accroissement récent des prérogatives du chef d’état-major des armées, qui renforce l’efficacité dans la préparation et l’emploi des forces, se justifie pleinement aujourd’hui. Aussi est-il nécessaire que le ministre de la Défense le valide contre l’avis de certains membres de son cabinet qui voudraient le remettre en cause.


Ministre

Il n’appartient en principe pas au ministre de la Défense de s’impliquer directement dans le déroulement des opérations. Il doit veiller en revanche à ce que notre armée dispose demain des ressources financières suffisantes pour maintenir ses capacités et combler les lacunes constatées. N’oublions pas que l’armée qui fait actuellement la guerre au Mali s’est construite au cours des 15 dernières années. Il revient donc au ministre et à ses collaborateurs de préparer celle de demain.


Les armées africaines

Les militaires français savent qu’il faut des années et non quelques semaines pour construire ou reconstruire une armée. En Europe, nos cadres sont les plus à même de faire ce travail de formation. Il s’agit là d’un investissement indispensable mais de long terme qui implique aussi de disposer de bases permettant à nos unités de s’entraîner avec les forces africaines.
La France conserve sur ce continent une très bonne expertise et y bénéficie, quoi qu’en pensent certains idéologues, d’une excellente image. Les pays d’Afrique francophone savent ce qu’ils doivent à la France et vérifient chaque jour que notre pays est bien plus respectueux de leur identité que la Chine ou les Etats-Unis.


L’Europe

Les pays européens, à de rares exceptions, ne souhaitent pas s’engager militairement au Mali. D’ailleurs la plupart de leurs unités ne connaissent ni l’Afrique ni les Africains.
C’est l’occasion de s’interroger sur le concept de défense européenne car nul doute que l’armée française, agissant seule sur le terrain, est infiniment plus efficace qu’une coalition.
En revanche, l’Europe devrait disposer de capacités aériennes de projection stratégique (avions gros porteurs) que chaque nation peut difficilement s’offrir. Elle pourrait aussi financer cette opération de stabilisation du Sahel, qui participe directement à sa sécurité et à celle de ses ressortissants.


A l’heure où des choix essentiels vont être faits pour notre défense, l’opération SERVAL est venue rappeler opportunément que notre sécurité et nos intérêts se jouent maintenant dans cette région du monde. Le terrorisme islamiste, les problèmes migratoires liés au sous-développement économique de peuples dont la démographie explose et notre approvisionnement en matières premières stratégiques constituent des défis prioritaires à relever. Ils exigent des capacités militaires complètes et cohérentes si notre pays veut demeurer indépendant et conserver son influence dans le monde.


Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)

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2 février 2013 6 02 /02 /février /2013 21:09

Mise à jour : 30-01-2013 | Réf : 539   link

 

 

 

À la Légion étrangère, le chant est une tradition séculière qui perdure depuis ses origines Il a toujours joué un rôle fédérateur, à la fois social et culturel, dans l'entretien de la cohésion et dans l'apprentissage du Français au profi t des légionnaires. Quelque soit le niveau de grade, le chant se transmet par les anciens aux plus jeunes.

À chaque époque correspond des chants spécifi ques, puis les régiments et les unités ont adopté leurs propres morceaux. On trouve généralement deux grands types de chants à la Légion : les chants "de tradition" exprimant l'attachement à l'Institution et faisant référence à différentes campagnes, chargés de contribuer à la cohésion ; et les chants de "marche" ou de "bivouac" des unités, destinés à la distraction.

Le chant tient donc une place considérable dans la vie du légionnaire. Il est symbole de cohésion, car il réunit les légionnaires, actifs et anciens, en un même esprit de solidarité. Chacun reconnaît son chant section ou son chant régimentaire ou se remémore le chant de popote qui rassemblait tout le monde lors d'une mission ou d'une veillée.

À travers leurs paroles, les chants contribuent au mythe de la Légion pour sa part de prestige et de gloire. Certains sont même devenus célèbres auprès du grand public et du monde militaire, à l'exemple de "Tiens, voilà du boudin".

Du combat de Camerone aux confl its les plus récents, en passant par les deux confl its mondiaux, et les guerres d'Indochine et d'Algérie, toutes les générations de légionnaires ont chanté leur honneur et leur fi délité à l'Institution, le sacrifi ce de leurs anciens, leur attachement à leur régiment ou leur compagnie ou plus légèrement à "une femme qu'on adorait" ou au vin de Puyloubier...

C'est ainsi que s'est créé à travers le temps un carnet de chants Légion riche et diversifi é, toujours actualisé aujourd'hui, et vivant au sein des régiments...

Ce patrimoine précieux et envié doit être entretenu avec fierté, et il nous appartient à tous de le transmettre.

Après la revue des activités de Noël dans les unités, Képi blanc consacre ce mois-ci un dossier spécial au chant à la Légion étrangère.

Bonne lecture à tous.

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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 12:19

Madame, Monsieur,

 

1/ Notre première lettre mensuelle 2013 « NE PAS SUBIR » est consacrée aux récents propos et gestes du chef de l’Etat en Algérie. L’ASAF les juge offensants pour notre pays et son armée, quand bien même ce n’était pas le but recherché. Elle les dénonce avec la même rigueur et la même vigueur qu’en 2011 à propos de la visite officielle en France du président du Rwanda, Paul Kagamé. L’ASAF s’oppose à toute forme de culpabilisation de ses soldats, dès lors que ceux-ci ont versé leur sang au service des intérêts supérieurs du pays et en agissant selon les ordres de ses représentants librement élus.

 

2/ Par ailleurs, les internautes pourront voir ou revoir sur le site de l’ASAF (www.asafrance.fr), la remarquable interview de Madame SERRAT, épouse du major mort pour la France en Afghanistan. Les propos de cette épouse sont édifiants et son patriotisme exemplaire. C’est d’abord pour le respect dû à nos soldats morts au champ d’honneur que l’ASAF mène son combat. C’est aussi pour que notre pays dispose demain des moyens nécessaires à sa défense et à son influence dans le monde.

 

Très cordialement et bonne lecture.

 

Henri Pinard Legry Président de l’ASAF

 

Se tenir droit !

 

130 ans d’histoire commune, la Méditerranée pour frontière, des millions de Français originaires d’Algérie - pieds noirs, harkis ou issus d’une immigration récente - ainsi que plus de 700 000 Algériens vivant en France, des liens noués dans la sueur et le sang, appellent une relation féconde et durable entre nos deux pays. Mais il est des paroles et des gestes qui disqualifient ceux qui en sont les auteurs et stérilisent toute démarche en ce sens.

 

Les paroles

 

Sur quelles compétences et sur quelle légitimité s’appuie le chef de l’Etat pour juger et dénoncer aujourd’hui l’action colonisatrice de la France conduite pendant 130 ans par ses prédécesseurs et le peuple français ? Notre pays et son armée ont fait de ce territoire, alors sous domination ottomane et dont les pirates écumaient la Méditerranée, l’Algérie, l’Etat le plus moderne et le plus développé d’Afrique en 1962, avec une religion préservée et une population décuplée.

 

Est-il crédible et tolérable de tenir devant une classe politique algérienne largement corrompue, aux affaires depuis un demi siècle et responsable de l’échec économique, des propos aussi partiaux et simplistes que ceux du 20 décembre à Alger qui confinent à l’insulte pour notre pays et son armée ?

 

Accepter ces paroles reviendrait à admettre que les dizaines de milliers de soldats français - européens et indigènes - sont tombés pendant plus de 130 ans pour une cause injuste, voire indigne ; ce serait salir la mémoire de ces soldats, culpabiliser à tort une nouvelle fois les Français et attenter à l’honneur de notre pays. L’ASAF, comme beaucoup de Français, récuse de tels propos irresponsables et indignes.

 

Les gestes

 

Comment le chef des armées de notre pays peut-il s’incliner devant la plaque dédiée à Maurice AUDIN, traître à son pays en collaborant avec ceux qui combattaient les soldats français et assassinaient les civils par des attentats aveugles ? Le faire, c’est trahir à nouveau ces centaines de milliers de soldats français appelés, rappelés et engagés, qui ont fait leur devoir de 1954 à 1962 et dont certains sont morts à cause de Maurice AUDIN. Cet hommage à Alger au « héros AUDIN » sera-t-il répété demain à Kaboul par un futur président français, devant une stèle élevée, pourquoi pas, par les nouvelles autorités afghanes au « héros MERAH » qui a combattu aux côtés des islamistes talibans en tuant des soldats et des enfants de France?

 

Se redresser et redresser la France

 

Parler et agir comme l’a fait le chef de l’Etat, c’est bafouer l’honneur des soldats qui sont morts pour la France en accomplissant en Algérie les missions commandées par les dirigeants politiques pendant 130 ans afin de servir les intérêts supérieurs de la Nation. Le président de la République n’est pas élu pour juger l’Histoire de France ; il doit assumer les 15 siècles d’un riche héritage à la fois glorieux et sanglant. Il a pour seul devoir de conduire le pays dans l’époque actuelle, de le redresser et non de l’abaisser. Encore faut-il se tenir droit et ne pas se courber en succombant au chant des sirènes de la servilité.

 

Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 07:53

Madame, Monsieur,

Cette lettre est la dernière de l’année 2012. Elle est à lire dans la perspective de la parution prochaine du Livre blanc.

Nous tenons à vous informer que le site de l’ASAF a été récemment attaqué.
Immédiatement vérifié par nos soins, il a été contrôlé par Google qui a retiré très vite sa mise en garde.

De nouvelles mesures de sécurité ont été prises par l’ASAF pour limiter les risques.
L’origine de cette attaque n’est pas encore connue, mais on peut affirmer, dès à présent, qu’il n’est pas le fait d’amateurs.
Les prises de position de l’ASAF sont-elles susceptibles de susciter de telles actions ? Si c’était le cas, cette attaque ne pourrait qu’inciter nos adhérents, sympathisants et internautes à se montrer encore
plus déterminés à préserver leur liberté d’information et à renforcer leur engagement.

Que 2013 nous donne l’occasion de témoigner avec force de notre foi et de notre fierté dans notre pays, son armée et ses soldats d’hier et d’aujourd’hui !

Très belles fêtes de Noël et de Nouvelle Année !

Henri Pinard Legry
Président de l’ASAF

 

 

Lettre de l’ASAF 12/12
« Ne pas subir »
(Maréchal Jean de Lattre de Tassigny)

Ces économies à ne pas faire

 

Les travaux d’actualisation du Livre blanc sur la Défense et la Sécurité se déroulent dans une grande discrétion médiatique. Le document final devrait être remis très prochainement, mais
seuls un petit nombre de spécialistes et le personnel des armées sont attentifs aux quelques déclarations sur un débat qui se déroule à huis clos.
Ainsi, les Français semblent peu s’intéresser à ce sujet complexe ; il ne s’inscrit pas dans leurs priorités même s’il concerne leur sécurité à moyen terme.
Souhaitons, en revanche, que les dirigeants politiques aient conscience de leurs responsabilités et ne se soumettent pas à la dictature de Bercy, car les décisions qui seront prises dans les mois à venir décideront de la place, du rôle et de l’indépendance de notre pays pour 10 ou 20 ans.

Rappelons quelques données essentielles.
Les ressources financières consacrées à la Défense, qui représentaient 15% du budget de l’Etat en 1990, n’en représentent plus aujourd’hui que 9%. Les armées ont donc déjà largement participé au rétablissement des comptes publics en économisant des centaines de milliards d’euros. Hélas, cet effort n’a été d’aucune utilité puisque la dette n’a cessé de croître. Faut-il poursuivre cette saignée qui remet en cause notre capacité à assurer notre défense ?
Les récentes opérations militaires en Afghanistan et en Libye ont révélé les faiblesses voire les lacunes de nos armées dans certains domaines clefs.
En continuant sur cette pente, ce sont les crédits destinés à la recherche et à la technologie ainsi que l’équipement de nos forces qui seront amputés, entraînant la fermeture de bureaux d’études, la perte de savoir faire de haute technologie et la suppression d’emplois industriels à haute valeur ajoutée localisés pour l’essentiel en France. Cela se traduira par le sous équipement de nos forces - quantitatif  et qualitatif -, ainsi que par la baisse de nos exportations qui contribuent pourtant à réduire le lourd déficit de la balance commerciale.


Pour financer ces économies, certains beaux esprits, ignorant les réalités opérationnelles,  proposent de tailler à nouveau dans les effectifs de nos armées.
Les armées comptent aujourd’hui 225 000 hommes et femmes contre 500 000 il y a 20 ans ! Ces chiffres n’ont jamais été aussi bas, alors que la population de la France atteint  65 millions d’habitants.
Il ne s’agit pas d’aligner une armée de « gros bataillons ». Ils n’existent d’ailleurs plus depuis des décennies, mais de disposer en permanence d’un ensemble cohérent de forces parfaitement entraînées et prêtes à opérer, de jour comme de nuit, dans des zones très variées face à des adversaires aux modes d’action toujours surprenants.
Cette exigence de qualité et de disponibilité implique un volume de forces suffisant pour permettre une préparation opérationnelle nécessairement longue et complexe, indispensable à la réussite de missions difficiles qui peuvent leur être confiées, tout en réduisant autant que possible les pertes au combat.
Il suffit pour le comprendre de mesurer le temps consacré à l’entraînement par les équipes de sports collectifs de haut niveau qui n’affrontent pourtant leur « adversaire » que sur un terrain plat et connu, de jour ou sur un terrain éclairé, face à une équipe qui respecte les mêmes règles dans un engagement pacifique.
La poursuite de la réduction des effectifs entraînerait inévitablement une baisse du niveau opérationnel des forces engagées, une perte de savoir faire et d’expertise de très haut niveau que la sélection appliquée à un recrutement réduit ne permettrait plus de fournir, enfin une réduction considérable de l’effet opérationnel produit sur le terrain.
Les missions les plus probables que les armées auront à remplir demeureront la protection de la population en France lors de crises, tant en renfort des moyens de secours que des forces de sécurité intérieure, et le contrôle de zone dans le cadre des opérations extérieures.  Or,  ces missions nécessitent des effectifs suffisants pour agir efficacement dans la durée. Sait-on que la catastrophe de Fukushima a mobilisé 100 000 hommes de l’armée japonaise et que la force terrestre projetable ne compte déjà plus aujourd’hui que 73 000 personnels? Comprend-on que pour 10 000 hommes engagés dans une opération, il y en 6 fois plus qui sont en cours de recrutement ou de reconversion, d’instruction élémentaire, de formation collective et de spécialité, d’entraînement interarmes et interarmées, de mise en condition spécifique ou en phase de récupération après action ?C’est en ayant ces réalités en tête que les membres de la commission du Livre blanc doivent réfléchir et que les parlementaires devront élaborer la prochaine loi de programmation militaire. De leurs décisions dépendra notre capacité à maintenir à niveau, pour la décennie à venir, un outil militaire déjà bien affaibli.
Affirmer que la France n’a plus les moyens de financer sa défense ce serait, en fait, avouer que ses dirigeants n’ont pas le courage de s’attaquer aux réformes et gaspillages d’autres départements ministériels !
 

La REDACTION de l’ASAF
(www.asafrance.fr)

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