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Présentation

  • : Le blog de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère d'Indre-et-Loire
  • : Ce blog présente toutes les activités de l'Amicale. Vous êtes invités à transmettre vos textes et photos pour enrichir ce blog soit en contactant le Président soit en écrivant à zeraldavert@gmail.com
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Profil

  • AALE 37
  • Pierre LORAILLER 
- Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES 
- Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 
- Délégué AALP Région Centre.
  • Pierre LORAILLER - Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES - Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 - Délégué AALP Région Centre.

A.A.L.E. 37

Buts : Entretenir et développer les sentiments de camaraderie et de solidarité qui caractérisent la Légion Etrangère.

Pérenniser le souvenir du Combat de Camerone.

 

Président :

LORAILLER Pierre

Mail : zeraldavert@gmail.com

 

Composition du bureau directeur :

1er Vice-Président : SCHULLER Pierre

2e Vice-Président : Colonel FUSALBA Thierry

Secrétaire et Trésorière : THERET Nadine

 

Président d’Honneur : Général de Brigade (2S) BREUILLE Eric (Ancien Chef de Corps du 1er REG)

 

Administrateurs :  

LEBIGRE Yannick

THERMEAU Jean-Claude

 

Contrôleur aux Comptes :

BERGEOT Dominique

 

Porte-drapeaux :

BENYAHIA Hikmat

GAUTIER Dominique

 

Recherche

Musique

30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 18:27

La Musique, une “vieille dame” de la Légion...

Ambassadrice de la Légion, notre Musique, qui regroupe une soixantaine de cadres et légionnaires se produit partout en France et à l’étranger. Elle est un vecteur de communication prestigieux pour l’institution depuis bien des années. Reconnue et appréciée pour ses prestations musicales de qualité dans des registres aussi variés qu’originaux, elle concourt largement au rayonnementde la Légion étrangère, de nos armées et Maison mère, prises d’armes dans les régiments, rencontres sportives, concerts, festivalsde musique militaire ou obsèques, la MLE participe à de grands évènements de manièreremarquable. L’an dernier, la Musique de la Héros, associé au prestigieux label Deutsche Grammophon. Une reconnaissance méritéepour cette formation musicale que l’on retrouve quelques mois après pour unconcert unique "Piaf, une vie en rose et noir" à Paris, rendant hommage à Édith Piaf à l’occasion du 50e anniversaire de sa disparition. Cette année, la MLE poursuit sur sa lancée avec des rendez-au 250e anniversaire de la création du canton de Genève le31 mai ou encore une prestation à Londres les 11 et 12 juin prochains.

KB vous propose ce mois-ci un dossier complet son histoire, son actualité, le quotidien des ses légionnaires, leur formation, leurs activités, quelques portraits et témoignages... Alors musique Maestro !

La rédaction avait annoncé le mois dernierle lancement dès avril de notre opération deparrainage pour les abonnements de soutien à Képi blanc. Nous en faisons le zoom ànouveau. Soyez nombreux à nous soutenirdans cette initiative originale. Parrainez un proche, un ami, un camarade, un frère...Vous ferez à la fois un geste pour la solidaritélégionnaire et pour saluer votre engagement, une médaille “Légion étrangère” vous sera offerte. À vous de jouer maintenant...

À l’approche de Camerone, KB renouvellecomme chaque année ses produits dérivés :porte-clé, étui pour téléphone portable, stylo-stylet...Un nouvel hors-série, “La Légionétrangère aujourd’hui, en images”, vousest proposé en coffret livre-DVD, avecune multitude de photos inédites. Voustrouverez aussi, une nouvelle frappe del’insigne du magazine Képi blanc, dont unesérie numérotée en édition limitée. Notre engagement et la volonté de vous satisfaire restent inchangés.

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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 19:51

L’Afrique, zone stratégique essentielle

La France comprend que l’Afrique, bordée par la Méditerranée, le golfe de Guinée et l’Océan Indien, est sa zone d’intérêt stratégique prioritaire. Ce continent, proche de l’Europe, riche en matières premières et en pleine expansion démographique, est traversé par un courant islamiste intégriste meurtrier dont le référentiel de valeurs est radicalement différent du nôtre. Notre ministre de la Défense a d’ailleurs présenté récemment aux Etats-Unis le nouveau dispositif militaire français en Afrique subsaharienne.

 


La violence qui se développe au Sud est d’autant plus menaçante qu’elle peut s’appuyer en France mais aussi en Europe sur des noyaux islamistes déjà implantés.Les centaines de djihadistes français qui combattent aujourd’hui en Afghanistan, en Syrie, en Libye et dans le Sahel, comme l’a rappelé le ministre de l’Intérieur, peuvent organiser demain, contre les intérêts de la France, des actions subversives nourries d’islamisme.
Cette menace commence à être évoquée après avoir été longtemps niée. Notre pays se doit donc de préparer avec réalisme, des mesures à mettre en œuvre pour assurer, le cas échéant, la protection des Français et la neutralisation de ces noyaux terroristes.

 


Le caractère toujours contingent des conflits

Les engagements au Mali et en RCA ont conduit nos dirigeants à communiquer très vite sur la durée prévue de nos interventions et sur l’échéancier de réduction des forces déployées. Aucune de ces prévisions n’a été respectée. C’est ainsi que l’on compte encore plus de 2 500 soldats au Mali - ils étaient plus de 5 000 au plus fort de la crise - et que les effectifs en RCA viennent d’être renforcés récemment de 400 militaires pour tenter de stabiliser une situation très difficile dans laquelle notre pays est intervenu, à l’évidence, trop tard et avec trop peu de moyens pour une mission trop floue.

 

 

On mesure aussi combien les drones et satellites, si utiles au Mali, sont peu efficaces en RCA. Ainsi se vérifie la règle de bon sens qui veut qu’une armée dispose d’une gamme complète de moyens, en quantité suffisante, pour faire face aux multiples crises dans lesquelles elle peut être amenée à intervenir. La « caisse à outils » militaire de la France commence à être incomplète, même pour des interventions de faible niveau. Elle risque de le devenir hélas de plus en plus…

 


Le respect de la loi de programmation militaire (LPM) : un impératif absolu

Recevant une trentaine de présidents d’association du monde de la Défense le 9 janvier, Jean-Yves Le Drian a rappelé que les crédits prévus dans la LPM 2014-2019 devaient être mis en place intégralement, faute de quoi tout l’échafaudage visant à maintenir, dans un fragile équilibre, la cohérence de nos forces s’effondrerait. « Il faut que rien ne manque, cela ne marche que si toutes les pièces sont là ».
Il a d’ailleurs confirmé à l’ASAF qui l’interrogeait à ce sujet au cours de cette réunion, que les déclarations du président de la République, en début d’année, relatives aux économies à réaliser dans la dépense publique, ne toucheraient pas la Défense et que « les ressources seront maintenues ».

 


Or l’on sait que le maintien de ces ressources dépendra de la signature ou non du contrat de vente du Rafale à l’Inde, de la prise en charge ou non du coût des Opex, du montant des ressources exceptionnelles - cessions immobilières et d’actifs - effectivement allouées et du résultat du combat que déclare mener le ministre contre Bercy pour que la Défense obtienne son dû. Leur réalisation permettra donc de savoir si notre armée va brutalement perdre toute cohérence ou si elle continuera seulement de décliner doucement en attendant des jours meilleurs.

 

 


Il importe donc qu’en 2014, notre pays fasse l’effort de redressement économique nécessaire, traque les gaspillages financiers et redonne aux fonctions régaliennes de l’Etat, notamment la Défense, des moyens aujourd’hui insuffisants.
L’ASAF compte sur tous ceux qui partagent ses préoccupations d’intérêt national pour la rejoindre, s’exprimer et agir avec elle.

 

La REDACTION
(www.asafrance.fr)

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16 février 2014 7 16 /02 /février /2014 16:12

La cohésion : à quoi çà sert ?

 

L’année 2014 est maintenant bien lancée. Le moment privilégié de Noël fêté au sein de chacun de nos régiments paraît déjà loin. Les permissions de fin d’année ont permis aux unités qui le pouvaient de souffler un peu avant de reprendre les activités d’instruction et d’entraînement.
Cependant, dès les premiers jours de janvier, deux rites immuables ont été partagés une nouvelle fois dans les régiments.


Le premier est la cérémonie des voeux, rendez-vous que l’on retrouve un peu partout dans les Armées comme dans la société française. Au cours de ce cérémonial, organisé en tout début d’année à la Légion étrangère (ce fut pendant de nombreuses années le 1er janvier au matin), ce n’est pas le chef qui adresse des voeux, mais le second qui lui adresse les siens et ceux de tous ses subordonnés. Débuter l’année par une cérémonie conviviale est une coutume précieuse. Elle crée un contexte privilégié d’attention aux autres et de bienveillance à l’égard du chef. L’amour du chef, l’obéissance, sont de plus pure tradition, dit la chanson.


Le second rite est propre à la Légion étrangère. Coutume très ancienne, la fête des Rois est marquée avec une grande constance dans nos unités. De quoi s’agit-il ?


À travers des activités ludiques suivies de rencontres chaleureuses, cet événement regroupe les officiers et les sous-officiers dans un contexte très particulier, source d’une cohésion très forte. Ce jour là, les cadres se retrouvent pour des rencontres sportives marquées par l’imagination et la bonne humeur. Un rassemblement organisé par les sous-officiers autour de galettes, permet ensuite d’accueillir la cour de celui qui a été choisi pour être le Roi.


Conçue par les lieutenants, cette cour regroupe des cadres représentatifs de l’ensemble de la communauté légionnaire. Un déjeuner achève les festivités et permet aux officiers d’accueillir les sous-officiers. Que d’heures perdues me diront les experts des tableaux de bord et les chronométreurs, tout ce temps consacré à une activité non productive. Et pourtant, malgré les tâches toujours plus nombreuses, le temps s’arrête pour une demi-journée indispensable au bien être de la collectivité.
Alors pourquoi prendre ce temps ? Regardons de plus près. Qui participe à ces festivités ? Les officiers de Légion et les sous-officiers. C’est une des rares occasions de mener une activité entre cadres d’un même régiment. Moment privilégié, de détente, de sport, d’humour et de fête.


Cela ne rapporte rien me dira-t-on. L’apparence est pourtant bien trompeuse. À l’heure où tout le monde doit faire mieux avec moins, ce rendez-vous annuel est une occasion unique et privilégiée pour souder l’équipe de commandement d’un régiment. La joie ne rapporte pas, en apparence pensent certains. C’est néanmoins sous-estimer son efficacité pour créer le supplément invisible, ce surcroit de forces morales, qui aide chacun à se sentir pleinement à sa place pour faire de son mieux et plus que le nécessaire, s’il le faut, pour sa section, sa compagnie, son régiment. Les quelques heures consommées sont vite rattrapées. Les sous-officiers sont fiers d’avoir accueilli leurs officiers, qui à leur tour ont rendu l’invitation. La modernisation va bon train mais nos anciens savaient que seules ces occasions permettent de fédérer. Derrière chaque habitude, chaque rite, se cache une raison de fond, ici, l’entretien de l’esprit de corps.


Alors que dire ? Continuons à serrer les rangs, à entretenir ces relations privilégiées entre cadres et légionnaires. C’est bien cette fraternité d’arme qui permet d’aborder l’avenir sereinement et avec une ardeur renouvelée. Consacrer du temps à la relation humaine au sein d’une équipe de cadres est un investissement dont la seule faiblesse est de ne pouvoir être directement quantifié. Si l’on dit souvent que le bien ne fait pas de bruit, le bien n’est pas non plus toujours immédiatement visible.

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14 février 2014 5 14 /02 /février /2014 19:14

Le Président et l’armée de la France

 

L’année 2013 a été riche en décisions qui engagent l’avenir de notre armée, c'est-à-dire, pour une part, celui de notre pays. Il s’agit du Livre blanc, de la loi de programmation militaire et de deux opérations militaires en Afrique. L’année 2014 quant à elle s’ouvre sur des situations ambigües et dangereuses, tant par l’image négative que renvoie le chef des armées que par le flou qui entoure l’engagement de nos forces en République Centrafricaine (RCA).
Leurs conséquences sont de nature à ternir, affaiblir, voire décrédibiliser la France et son armée.

 

Vivre selon ses responsabilités

 

Un « président normal » de la France, ne peut pas être un homme « comme les autres ».
Le président de la République française est le chef des armées 24 heures sur 24 et 365 jours par an. A ce titre, il est le détenteur du feu nucléaire et peut, dans l’urgence, décider seul de l’engagement des forces armées françaises partout dans le monde. Ce pouvoir régalien considérable n’existe dans aucun autre pays démocratique ; il lui permet d’assumer au mieux son premier devoir puisque, selon l’expression du fondateur de la Vème République, « la Défense est le premier devoir de l’Etat ». Les récentes opérations en Libye et en Côte d’Ivoire, puis au Mali et en RCA ont montré comment les deux derniers présidents ont joué de ces pouvoirs entre 2011 et 2013.

 

Exercer les plus hautes responsabilités de l’Etat est une tâche immense, un sacerdoce du quotidien : celui du service exclusif de la Patrie et du peuple français. Cette fonction exige un sacrifice personnel permanent. Elle ne peut en aucun cas être assumée par« monsieur tout le monde ». En envoyant au combat et parfois à la mort des fils et filles de France, il exerce ses prérogatives au service des intérêts supérieurs de la France et des Français.
Ces responsabilités, les pouvoirs dont il dispose et les moyens qui sont mis à son service, lui imposent des règles de comportement auxquelles il doit se soumettre. En les contournant, il discrédite la plus haute fonction régalienne et affaiblit notre pays aux yeux du monde.

 

Clarifier, expliquer et défendre l’engagement de nos armées

 

Si l’Histoire nous rappelle que notre outil de défense doit être cohérent avec notre politique étrangère, il est tout aussi vrai que l’engagement opérationnel de nos armées doit toujours s’inscrire dans sa politique extérieure avec des objectifs clairs. Les Français doivent comprendre et partager les raisons pour lesquelles la France accepte de sacrifier ses soldats et dépenser son argent.

 

C’est pourquoi les missions données à nos forces au Mali et plus encore en RCA doivent être expliquées sans ambigüité par le président de la République dont c’est le rôle en tant que chef des armées, la conduite des opérations sur le terrain restant du ressort exclusif des chefs militaires. Ce n’est à l’évidence pas le cas pour la RCA. Quel est le but final de notre engagement en RCA ? Le retour à un équilibre qui n’a jamais existé ? Un transfert de responsabilités à des forces africaines incapables de les assumer efficacement ? Ou bien sécuriser ce pays abandonné et aider à son redressement et à son développement économique, seule solution durable, susceptible de favoriser la réconciliation des adversaires d’hier ? Qui peut nier que nos effectifs sont alors très largement insuffisants ?

 

Cette situation de faiblesse expose inutilement nos soldats à des actions audacieuses conduites par nos adversaires. Elle contribue à affaiblir leur crédibilité et leur capacité de dissuasion. Aujourd’hui nos forces ne contrôlent qu’une faible partie du pays laissant ainsi de vastes régions aux mains de rebelles qui continuent d’exercer des violences - pillages, viols et massacres - sur la population.
 

Qui nous dit que demain la France, en l’occurrence son armée, ne sera pas alors accusée de complicité de meurtres ? Le chef des armées d’aujourd’hui ne sera sans doute plus là pour assumer ses responsabilités. L’exemple du Rwanda, où nos troupes ont pourtant réalisé une mission de sauvetage humanitaire remarquable lors de l’opération Turquoise, est révélateur puisque nos soldats et leurs chefs se retrouvent aujourd’hui à nouveau mis en accusation par les autorités rwandaises à l’occasion du 20ème anniversaire du génocide.

 

Quel est le président de la République qui s’insurgera enfin contre les allégations mensongères prononcées à l’égard de nos militaires qui ont pourtant agi selon les ordres donnés par le Président du moment ?

 

2014 sera donc une année au cours de laquelle l’ASAF exercera toute sa vigilance. Elle souhaite mobiliser tous ceux qui estiment que, dans les circonstances actuelles et face aux multiples menaces qui s’annoncent, soutenir l’armée, c’est servir la France.

 

Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)

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12 janvier 2014 7 12 /01 /janvier /2014 11:53

 

Vous avez dit année pleine ? C’est sans aucun doute ce que l’on retiendra de cette année 2013 pour la Légion étrangère. Lors de ma visite de Noël dans les régiments l’année dernière, j’avais rencontré de nombreux légionnaires désireux de vivre une année d’engagement opérationnel. Ils regrettaient de ne pas avoir de perspectives immédiates de départ en opérations. En effet, l’an dernier à cette période, peu d’engagements s’annonçaient pour les régiments. C’était oublier que la situation internationale demeure instable et que les crises se règlent rarement sans intervention au sol, pour neutraliser l’action de rebelles, redonner la confiance aux populations, épauler une armée fragilisée. Et les faits sont têtus.

 

L’année a pourtant bien débuté, avec le départ sur alerte du 2e REP, un saut opérationnel sur Tombouctou, avant des combats particulièrement intenses et exigeants. Et lors de sa visite au 4e RE, fi n octobre le ministre de la Défense a souligné avec conviction que sa rencontre avec les légionnaires du 2e REP au nord du Mali, restait un des moments les plus forts depuis sa prise de fonctions !

 

Le 2e REI a également été engagé, renforcé d’unités du 1er REC et de sapeurs du 1er REG. Et dans le même temps, le 1er REC formait l’ossature de la force Licorne en Côte d’Ivoire. Quant au 2e REG, il se prépare pour des départs en 2014. Toutes ces projections ont été facilitées par les structures de la Maison mère qui ont contribué à l’engagement des unités dans de bonnes conditions, avec un esprit de service toujours renouvelé.

 

Comme on pouvait s’en douter, l’entraînement exigeant que s’imposent nos régiments porte ses fruits. Les légionnaires ont affronté la chaleur, la fatigue, l’altitude, le poids de leurs équipements, la tension du combat de rencontre, avec une maîtrise du feu et une capacité de manœuvre dont l’armée de Terre et les Français sont particulièrement fiers.

 

Cet engagement opérationnel a précédé ou suivi notre rendez-vous des 150 ans du combat de Camerone. Tous les emblèmes ont été rassemblés au quartier Viénot pour la traditionnelle cérémonie sur la Voie sacrée. Les manifestations ont été nombreuses pour marquer l’événement : ouvrages, reportages, objets souvenirs, disque d’or… Et le 14 Juillet a eu un éclat tout particulier avec le défi lé de sept emblèmes sur les Champs- Élysées. Parmi eux, le 2e REP, le 1er REC et le 2e REG portaient une croix de la Valeur militaire avec palme reçue récemment pour leur engagement dans les opérations passées.

 

Et, au moment où la Légion se préparait à honorer ses morts, comme chaque année au début du mois de novembre, le ministre de la Défense s’associait à notre démarche de façon bien singulière. C’est à Camerone de Teredas au Mexique, devant le mémorial rendant hommage au courage des combattants du 30 avril 1863, qu’il a témoigné son attachement à la Légion étrangère.

 

Tous ces événements ne peuvent occulter les mesures organiques annoncées pour 2014. La Légion étrangère y contribuera lourdement. Après l’annonce de la restructuration du 1er Régiment étranger de cavalerie qui perdra un escadron avant de quitter la garnison d’Orange qu’elle aime tant, le 2e Régiment étranger d’infanterie devra à son tour rouler le fanion d’une compagnie. Il sera aligné sur le même format que les autres régiments d’infanterie, lorsque ses effectifs auront diminué de plus de 160 légionnaires.

 

L’année s’achèvera après un rendez-vous essentiel : dans quelques jours, la Légion étrangère va se retrouver, quelles que soient les missions, opérations ou alertes, pour marquer Noël, cette fête de famille irremplaçable. Tournois sportifs, concours de crèches et camaraderie seront au rendez-vous pour renforcer la cohésion.

 

Celle-ci se construit jour après jour. Elle est le fruit d’un mode de vie qui incite chacun d’entre nous à se surpasser dans les épreuves, avec fierté, pour la Légion étrangère.

 

Comme chaque année, cadres et légionnaires partageront cette soirée de cohésion festive. Ils accueilleront les plus jeunes, aussi bien qu’ils l’ont été lors de leur premier Noël. C’est une étape nécessaire et incontournable dans le processus d’accueil et d’intégration des plus jeunes.

 

Le 24 décembre au soir, je partagerai cette soirée avec les légionnaires du 1er RE. Et j’aurai une pensée particulière pour tous ceux qui sont de service, en mission, en opération ou sur un lit d’hôpital. J’espère que ce soir-là, aucun légionnaire n’aura été oublié.

 

Bonne fête de Noël 2013 !

 

Le général de division Christophe de Saint Chamas
Commandant la Légion étrangère



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12 janvier 2014 7 12 /01 /janvier /2014 11:25

Madame, monsieur,

Veuillez trouver ci-dessous la première lettre mensuelle de l’ASAF pour l’année 2014. Elle est consacrée à l’engagement militaire de la France en République Centrafricaine.
Cette opération, lancée avec de faibles effectifs dans une situation très complexe, pose notamment la question de sa finalité.  Celle-ci doit être clairement expliquée aux Français afin qu’ils soutiennent leur armée. Cet engagement doit servir les intérêts supérieurs de la Nation, qui seuls peuvent justifier les sacrifices demandés à  nos soldats.

Par ailleurs, alors que la France se trouve dans une situation financière difficile, il est rassurant de constater que plus des 2/3 des Français (69%) estiment que le budget de la Défense doit être maintenu ou accru (dernier sondage IPSOS).

Belle année 2014 pour vous, vos familles ainsi que pour notre armée.
Pour ceux qui ne sont pas encore adhérents, je souhaite vous compter prochainement parmi les membres de l’ASAF.

Bien cordialement
Henri Pinard Legry
Président de l’ASAF

LETTRE 14 / 01 :

S’engager en RCA : raisons et buts

 

 

 La RCA et ses prédateurs
Le 5 décembre 2013, le président de la République, chef des armées, engage les forces françaises dans l’opération « Sangaris » en République centrafricaine.
Depuis le mois de mars une « milice islamiste soudano-tchadienne » venue du nord, renforcée par des « coupeurs de route » centrafricains, s’est emparée d’un Etat failli et a installé un  gouvernement fantoche dans sa capitale Bangui.
Depuis mars ce ne furent que violences et pillages dans ce pays de 4,5 millions d’habitants, parmi les plus pauvres du monde, situé au cœur de l’Afrique et dont la superficie est égale à celle de la France métropolitaine plus celle du Bénélux.

 

 

Une intervention tardive
On peut s’interroger sur les raisons pour lesquelles la communauté internationale, avec une force interafricaine présente sur place depuis des années et soutenue par la France à l’aide d’un  détachement militaire stationné près de Bangui, a laissé la situation se dégrader?
Notre pays savait qu’il lui reviendrait d’intervenir, comme nous l’avons fait une dizaine de fois en 50 ans, mais qu’il serait d’autant plus difficile de le faire au moindre coût, au fur et à mesure que le temps passait.
Peut-on croire que nos responsables ont décidé l’intervention dans l’urgence alors que la situation se dégradait sous leurs yeux depuis des mois? En fait la France s’est engagée en RCA parce qu’elle ne pouvait plus rester les bras croisés devant un tel déchaînement de violence. 
C’est donc essentiellement pour des raisons politico- médiatiques qu’il a été décidé d’agir. Intervenir plus tôt eût été à la fois moins coûteux et plus efficace sur un plan opérationnel et aurait évité de nombreuses victimes. Nos décideurs connaissaient l’évolution dramatique de la situation.

 

 

Des moyens d’intervention insuffisants
En intervenant aussi tard, dans un pays qui basculait dans la guerre civile et dans lequel se multipliaient les massacres, comment pouvait-on croire qu’il était possible de rétablir rapidement une situation aussi explosive avec 1 600 hommes et quelques rares hélicoptères et avions ?
Pourquoi n’avoir pas engagé une force  plus importante compte tenu de la situation ? En effet, les sélékas, arrivés en mars à Bangui à 800, s’étaient fortement renforcés en décembre et étaient semble-t-il plus de 5 000 répartis sur l’ensemble de la RCA !
La raison en est-elle une insuffisance de moyens disponibles, - nous avons encore plus de 2 500 militaires au Mali (au lieu de 1 000 prévus) -, ou bien est-ce-un choix délibéré compte tenu de l’objectif visé par la France ?

 

 

Quelle mission pour quelle politique ?
Souhaitons que ce soit bien parce qu’elle estimait que ses intérêts stratégiques étaient menacés que la France est intervenue militairement après avoir reçu la « bénédiction » de l’ONU. Il serait en effet difficilement compréhensible  que nos responsables politiques l’aient décidé pour une autre raison. Le sacrifice de jeunes soldats français ne peut être justifié que pour servir les intérêts supérieurs de la Nation.
Il serait d’ailleurs très grave pour la France et pour les 200 000 Français vivant en Afrique subsaharienne que la RCA, véritable clef de voûte de l’Afrique centrale, soit dépecée et devienne un foyer d’instabilité, d’extrémisme, qui gagnerait toute la zone et contribuerait à renforcer un courant d’immigration massive vers l’Europe. Il est donc de notre intérêt, même à long terme, que ce pays soit stabilisé et mis en valeur tant sur le plan agricole que minier.

 

 

Expliquer notre engagement aux Français
Dans une telle perspective, il appartient aux responsables politiques français d’expliquer la mission confiée à nos forces armées et la politique que notre pays entend mener à l’avenir en Afrique subsaharienne. Notons au passage que, dans ces opérations, nos soldats sont les moteurs souvent uniques  des tentatives de réconciliation sur le terrain entre les protagonistes et que ce rôle dépasse largement le « cœur de métier » dans lequel la classe politique actuelle souhaite les confiner !
Il faut dire à nos concitoyens que nos forces sont présentes en Afrique pour longtemps car ce continent est au cœur de notre zone d’intérêt stratégique et que l’on ne doit pas attendre de miracles de la part des forces africaines engagées à nos côtés.
Dire les choses clairement est une condition essentielle pour que les Français comprennent et soutiennent leurs soldats.
C’est aussi la moindre des choses que les soldats qui acceptent de se sacrifier à 5 000 km de chez eux, en pays étranger, connaissent les raisons majeures pour lesquelles ils se battent.
Nous voulons croire que leur engagement est ordonné  au seul service des intérêts supérieurs de la France.

 

LA REDACTION

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 19:08

L’armée française en danger

 

La vraie menace

En cette période de menaces multiples et d’incertitude croissante, marquée chaque jour par des faits divers violents portés rapidement et massivement à la connaissance des Français, qui s’intéresse et comprend les choix stratégiques en cours concrétisés par celui du vote de la Loi de programmation militaire qui conditionne l’avenir de nos armées et de notre Défense pour la décennie à venir ? Ce ne sont pas les narco-terroristes islamistes, nos ennemis d’aujourd’hui au Mali, qui menacent le plus notre armée ; c’est bien davantage l’absence de vision stratégique, la mise en œuvre de mesures à caractère essentiellement financier de court terme. Notons que ces mesure très technocratiques proviennent souvent d’une méconnaissance, voire parfois un déni, des réalités opérationnelles et des contraintes militaires, par nombre de décideurs. Ce comportement conduit à une baisse régulière de notre effort de Défense et une réduction de près de 25% de nos effectifs en une dizaine d’années (80 000 personnes entre 2007 et 2019).

 

 

Une situation dégradée

Nous savons tous que notre dette (2 000 milliards d’€) et nos difficultés financières d’aujourd’hui sont d’abord la conséquence directe de près de 4 décennies de budget de l’Etat voté en déficit ; que les intérêts annuels de la dette représentent aujourd’hui une fois et demi le budget de la Défense et que la prochaine loi de programmation (2014-2019) poursuivra la réduction de l’effort de Défense de la France (de 1,5% du PIB à 1,3 % au mieux, voire 1,1%) pour tenter de sauver le soldat « Bercy ».
Mais nous savons aussi que le dernier engagement au Mali, avec des moyens pourtant réduits, a confirmé à la fois la remarquable valeur de nos soldats, mais aussi, hélas, les lacunes dans certaines capacités essentielles, la vétusté de nombre d’équipements et l’insuffisance de moyens logistiques (avions et camions de transport) pourtant indispensables pour une opération menée dans un pays vaste comme deux fois et demie la France. Nous savons, depuis bien longtemps mais sans trop le dire, peut-être par pudeur, qu’il n’y a plus de gras dans les armées. Le muscle a été divisé par trois comme le montre la réduction du contrat opérationnel ramené à 15 000 hommes dans le Livre blanc de 2013 par rapport à celui de 1994 qui était de 50 000 hommes.
Nous assistons donc à une mort lente et quasi programmée d’une armée qui assure pourtant deux fonctions existentielles au service de la Nation.

 


L’armée, instrument guerrier

Elle est d’abord une « institution destinée à faire la guerre ». Mais peut-elle le rester quand le taux actuel de disponibilité des matériels majeurs (VAB, hélicoptères, frégates,…) est en moyenne de 50%, que le taux d’activité de nos forces sera de 15 à 20% inférieur par rapport aux normes d’entraînement, que nos 14 avions ravitailleurs ont près de 50 ans d’âge et que, vu le rythme de renouvellement de nos hélicoptères de manœuvre, nous serons obligés de conserver des hélicoptères « Puma » au delà de 2025 ; ils auront alors également près d’un demi siècle...
Il faut lire les auditions des chefs d’état-major pour réaliser quel est l’état de paupérisation de nos forces ! Comment dans ces conditions l’armée pourra-elle remplir les multiples missions qui lui sont confiées aujourd’hui ou qui s’imposeront demain à elle ? Si ponctuellement et à une petite échelle, elle se révèle très performante, elle ne sera plus en mesure d’agir de manière autonome, à un niveau significatif et dans la durée. Sait-on que 200 000 ressortissants français vivent en Afrique subsaharienne dans cette immense zone stratégique pour notre pays en raison de l’explosion démographique actuelle, de sa proximité géographique avec l’Europe, de son sous-développement et des innombrables ressources naturelles que son sous-sol recèle ?

 

L’armée, élément central de la Nation

Mais l’armée est tout autant, peut-être même davantage encore, une institution consubstantielle à la Nation. Sans armée, point d’Etat. Elle demeure l’ultime recours en cas de crise. Elle contribue largement à la résilience de notre pays.
Elle développe des valeurs de courage, de discipline, de disponibilité et de camaraderie vitales au combat, qui sont autant de repères pour les Français.
Sa neutralité politique en fait le noyau indiscutable de l’unité nationale ; l’acceptation du sacrifice de ses soldats qu’elle montre chaque jour, exprime mieux que tout la volonté de la France à rester un pays libre et indépendant.
L’armée est l’exemple même d’une institution au service de l’intérêt supérieur de la Nation.

 

Du passé à l’avenir

Ces jeunes soldats de 20 ans, qui acceptent de servir leur pays au prix du sang, ne laissent pas leurs compatriotes indifférents ; les sondages le montrent.
C’est pourquoi, malgré les soucis du quotidien, les Français doivent comprendre que leur armée, ponctionnée et étranglée lentement depuis plus de 30 ans, est en situation de mort annoncée à échéance de 5 à 10 ans. Ils doivent en prendre conscience, manifester leur soutien en toute occasion, dénoncer cette situation dangereuse et exprimer leur refus de ce choix suicidaire auprès de leurs élus.

L’armée est l’émanation et l’expression de la Nation ; elle doit donc demeurer dans le cœur de la Nation.
Il importe que la Nation veille à ce qu’elle demeure suffisamment puissante pour garantir une liberté si chèrement acquise il y a un siècle.

LA REDACTION

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12 décembre 2013 4 12 /12 /décembre /2013 11:34

"Mémoire d'hommes..."

 

"L'année Camerone" se termine au Mexique. Début novembre, le général de division Christophe de Saint Chamas, commandant la Légion étrangère, a accompagné le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian au Mexique, dans le cadre d'une visite officielle. Une dernière cérémonie a eu lieu à Camaron de Tejeda sur les lieux même du combat mythique, il y a 150 ans.

 

Cette fin d'année est aussi marquée par les cérémonies commémoratives de l'Armistice à la mémoire de nos grands anciens de la Première Guerre mondiale. L'agenda Légion 2014 n'a pas manqué de vous proposer un thème évocateur à cette occasion : "Des étrangers au service de la liberté dans la Grande guerre". Un hommage particulier est ainsi rendu à ces milliers d'engagés volontaires pour la durée de la guerre (EVDG) qui ont rejoint la Légion étrangère dès 1914 pour défendre un pays qui n'était pas le leur : la France. Certains sont devenus célèbres, comme Blaise Cendrars, aux côtés de grands soldats, le sous-lieutenant Max-Emmanuel Mader et de chefs emblématiques, à l'instar du général Paul-Frédéric Rollet. À tout ces parcours exceptionnels, s'ajoute l'épopée du Régiment de Marche de la Légion étrangère, premier régiment de l'Armée française à recevoir la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire, le 30 août 1919.

 

Enfin, Képi blanc propose à ses lecteurs, un nouvel hors-série, "L'uniforme légionnaire en Algérie - 1954-1962". Retour sur l'histoire d'une guerre dont on a peu parlé pendant des années. Plus qu'un catalogue, la rédaction vous offre une rétrospective historique des opérations menées, avec une présentation des régiments Légion de l'époque, des bataillons étrangers parachutistes aux compagnies sahariennes portées, et des photos de qualité.

 

1863, 1914-1918, 1954-1962, quelles que soient les périodes, Képi blanc aura salué ainsi en 2013, la mémoire de ces hommes qui ont tout donné pour la Légion, pour la patrie, pour notre pays. "Aux légionnaires..."


 

Chapeau Mariusz !

Notre responsable abonnement, monsieur Mariusz Nowakowski a été primé le 5 octobre dernier par l'association des membres de la Légion d'honneur décorés au péril de leur vie qui lui a remis son "Prix de la fidélité patriotique". Premier légionnaire naturalisé "par le sang versé" suite à ses blessures subies à Sarajevo en 1993. À la réception de ce prix, Mariusz Nowakowski a déclaré : "J'aime mon pays, j'aime la France".

La rédaction de KB salue notre camarade pour ce prix.

 

Bonne lecture à tous.

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 11:03

Des chefs d’état-major inaudibles

Au cours du mois d’octobre la commission de la Défense de l’Assemblée nationale a auditionné les différents chefs d’état-major pour s’informer sur la situation de nos armées et connaître les conséquences qu’aurait le vote du projet de loi de programmation militaire 2014-2019 sur les capacités de notre outil militaire et sur la place de l’armée dans la Nation. Combien de médias s’en sont fait l’écho? Bien peu. 
Il est vrai que, lors de l’audition du principal responsable militaire, le chef d’état-major des armées, seuls 18 députés étaient présents sur les 70 membres que compte la commission de la Défense !

 

Se préparer à l’imprévisible

Pourtant, il s’agit d’une loi qui va modeler nos forces armées durant les six prochaines années. Or, qui, il y a six ans, aurait pu prévoir tout ce qui s’est passé depuis? 
L’engagement croissant de nos forces en Afghanistan et l’embuscade d’Uzbin, les interventions aériennes – avions et hélicoptères - en Libye, le rétablissement de la paix en Côte d’Ivoire, la destruction de groupes narco-terroristes islamistes au Mali, sans oublier le projet d’engagement en Centrafrique. Un fait est certain, tout l’éventail de nos armées a été utilisé : des unités de combat et des équipages entraînés et courageux, mais aussi des matériels que ce soient des avions, des blindés, des canons d’artillerie terrestre et même ceux de la Marine, des drones, des hélicoptères de tous types, des satellites…

De la même façon, croire que nous pouvons savoir ce qui va se passer dans les six prochaines années est une illusion. Ce que nous savons, c’est que nous ne savons pas et qu’il nous faut une caisse à outils la plus complète possible pour agir au mieux de nos intérêts.
Cela signifie qu’il faut préparer notre armée à faire face à l’imprévu.

 

Intéresser et impliquer les Français

Les interventions des chefs d’état-major devraient faire l’objet d’une large diffusion par les services de communication du ministère de la Défense avec des exemples concrets pour intéresser les Français et les informer sur les capacités de notre armée, les difficultés qu’elle rencontre et les défis qu’elle doit relever. 
Les chefs d’état-major ne devraient-ils pas relayer et expliquer dans les médias télévisuels, à une heure de grande écoute, les propos qu’ils tiennent devant les parlementaires en les simplifiant et les illustrant? Qui pourrait s’en offusquer ?

Comment ne pas lier l’annonce de l’attribution, par le ministre, d’une enveloppe 30 millions d’€ pour limiter la paupérisation accélérée de nos armées à la déclaration du chef d’état-major de l’armée de Terre lors de son audition : « …les coupes budgétaires finissent par porter atteinte aux droits individuels des soldats » ?

 

Le devoir d’expression des citoyens

L’ASAF estime que tous les Français qui ont une grande connaissance et un intérêt pour la Défense doivent contribuer au débat sur cette question essentielle pour notre avenir.
Quoi de plus normal que des officiers, notamment ceux ayant exercé des responsabilités importantes, expliquent ces questions parfois techniques et diffusent des points de vue argumentés y compris quand ils dénoncent des insuffisances ou des ambiguïtés dans les projets gouvernementaux ? Ne doivent-ils pas apporter à la Nation, et notamment aux élus, leurs compétences et leur adresser des analyses pertinentes qui peuvent les conduire à proposer de ne pas voter un projet qui présenterait des insuffisances graves. Dans une démocratie, tous les citoyens sont tenus de participer activement à la vie de la Nation.

 

L’armée d’active et les anciens militaires

L’armée d’active est par nécessité un corps discipliné et hiérarchique dans lequel, cependant, tout subordonné a non seulement le droit mais aussi le devoir de faire connaître son avis à son supérieur. La bonne exécution des missions au combat implique que chaque soldat apporte toute son intelligence et son savoir faire à son chef.
L’expression publique dans l’armée d’active est d’abord du ressort des chefs d’état-major. En effet, ce sont eux qui ont la pleine responsabilité de leur armée, ce qui peut d’ailleurs les conduire à engager la vie des personnels qui leur sont confiés.
C’est donc un non-sens que d’accuser d’autres responsables militaires de s’être tus quand ils étaient en activité et de ne s’exprimer dans les médias qu’après avoir quitté le service actif. En revanche, le devoir de réserve, dont devraient faire preuve, aux yeux de certains, les anciens militaires, ne peut en aucun cas être invoqué pour leur interdire de s’exprimer dans le cadre de débats publics sur des sujets traitant de la Défense. Leur action contribue à maintenir l’intérêt que la Nation porte à son armée.

L’ASAF estime que ses membres ont un devoir d’expression et doivent contribuer au débat sur la Défense. Leurs propos doivent être marqués par l’exactitude des faits, la rigueur du raisonnement et le sens des responsabilités. 
Elle n’acceptera aucune forme de chantage ou de manipulation ; elle dénoncera avec la même vigueur les propos « langue de bois » et les « silences complices ».

 

Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)

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1 novembre 2013 5 01 /11 /novembre /2013 11:30

Comme cela a été annoncé, le ministère de la Défense conduit des réformes d'envergure qui doivent se traduire par des gains d'effectifs particulièrement significatifs au sein de l'armée de Terre. Et la Légion étrangère n'échappe pas à la règle. Dans ce contexte, nos unités seront concernées dès l'année 2014.

 

Parmi les mesures déjà connues, la restructuration du 1er Régiment étranger de cavalerie et son déménagement constituent deux nouvelles étapes dans son histoire. Mais ce n'est pas la première fois, depuis sa création en 1921. Comme tous les régiments, il a connu des évolutions, imposées par ses missions, équipements et garnisons. En Indochine, il compta jusqu'à dix-huit escadrons. Aujourd'hui, le régiment sait qu'il va devoir se réarticuler avant l'été en dissolvant un escadron. Ce sont quatre escadrons blindés et non cinq, qui déménageront.

 

Mais on ne quitte pas une garnison dans l'indifférence après 47 années. Arrivé d'Algérie en 1967, le régiment a été accueilli et adopté d'emblée par la ville d'Orange. Il s'est rapidement installé dans cette région particulièrement appréciée et la population a pris l'habitude de voir les légionnaires se promener en tenue dans les rues ! Les plus anciens se sont retirés sur place et constituent désormais une importante communauté parmi les Orangeois et dans tout le département. Ils forment l'ossature de l'amicale des anciens légionnaires du Vaucluse dont le dynamisme est connu de tous. Pour ces fidèles parmi les fidèles qui ont pour beaucoup vécu de nombreuses années dans ce régiment avant de le soutenir de l'extérieur, ce départ est chargé d'émotion. Je pense notamment au général Raymond Lorho, ancien chef de corps du 1er REC (1973-1975), porteur de la main du capitaine Danjou le 30 avril 2011, et dont le nom a déjà été donné à une rue de la ville d'Orange.

 

Et pourtant, la réaction de ces anciens mérite d'être soulignée par sa dignité, sa discrétion et son soutien, malgré la surprise. Ayant souhaité les rencontrer lorsque je suis venu au régiment après les annonces, je voudrais témoigner de leur exemplarité, de leur sens du bien commun, malgré un déchirement intérieur aussi profond que légitime. En effet, si le 1er REC doit déménager à l'été, laissant derrière lui des années de liens tissés, témoins d'un lien "Armée-Nation" en tous points remarquables, se pose la question de l'avenir du cimetière du Coudoulet, nécropole officielle où peuvent être enterrés les légionnaires d'active. Créé en 1984, plus de cent cadres et légionnaires y reposent aujourd'hui. Et il continuera à accueillir ceux d'entre nous qui tomberont, comme il le fait depuis 30 ans. Les anciens n'ont pas hésité une seconde, faisant immédiatement acte de volontariat pour assurer l'entretien de ce site plein de souvenirs et de fierté. Ils n'ont pas oublié les valeurs que nous partageons. "...Tu n'abandonnes jamais ni tes morts ni tes blessés..." nous rappelle l'article 7 du code d'honneur du légionnaire. Dans le plus pur esprit de fidélité, malgré ce départ de la garnison d'Orange, la Légion étrangère continuera à veiller sur ceux qui reposent dans ce cimetière.

 

Comme chaque année, je présiderai au début du mois de novembre la cérémonie d'hommage à nos morts au cimetière du Coudoulet et serai accompagné par des délégations du 1er REC et des régiments qui pourront s'y associer. Toujours aussi fidèles, les anciens seront également présents. Et cette cérémonie annuelle perdurera !

 

S'agissant du déménagement, c'est désormais une mission. Et nous pouvons compter sur le 1er Régiment étranger de cavalerie pour franchir cet obstacle avec détermination. Les légionnaires au caractère bâtisseur sauront relever ce défi avec talent. Ils surmonteront les difficultés afin que leur régiment tire le meilleur parti des infrastructures qu'ils trouveront dès l'été prochain sur le camp de Carpiagne.

 

Général Christophe de Saint Chamas,
commandant la Légion étrangère

 

Source : Képi Blanc magazine
Crédit : Légion étrangère


 

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