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Présentation

  • : Le blog de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère d'Indre-et-Loire
  • : Ce blog présente toutes les activités de l'Amicale. Vous êtes invités à transmettre vos textes et photos pour enrichir ce blog soit en contactant le Président soit en écrivant à zeraldavert@gmail.com
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Profil

  • AALE 37
  • Pierre LORAILLER 
- Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES 
- Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 
- Délégué AALP Région Centre.
  • Pierre LORAILLER - Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES - Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 - Délégué AALP Région Centre.

A.A.L.E. 37

Buts : Entretenir et développer les sentiments de camaraderie et de solidarité qui caractérisent la Légion Etrangère.

Pérenniser le souvenir du Combat de Camerone.

 

Président :

LORAILLER Pierre

Mail : zeraldavert@gmail.com

 

Composition du bureau directeur :

1er Vice-Président : SCHULLER Pierre

2e Vice-Président : Colonel FUSALBA Thierry

Secrétaire et Trésorière : THERET Nadine

 

Président d’Honneur : Général de Brigade (2S) BREUILLE Eric (Ancien Chef de Corps du 1er REG)

 

Administrateurs :  

LEBIGRE Yannick

THERMEAU Jean-Claude

 

Contrôleur aux Comptes :

BERGEOT Dominique

 

Porte-drapeaux :

BENYAHIA Hikmat

GAUTIER Dominique

 

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Musique

14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 16:28

Rassemblement et engagement
Le 14 juillet est, pour la France, un moment d’unité et de joie, un jour privilégié durant lequel les Français se rassemblent, oubliant les polémiques, les calculs, les querelles politiciennes qui divisent, décrédibilisent et instillent le doute dans la Nation.
C’est aussi l’occasion de réfléchir sur ce qu’est notre pays aujourd’hui et sur ce qu’il doit être dans les 10 ou 20 années à venir : penser à ce que nous sommes et s’engager pour être ce que nous voulons être.
C’est enfin un temps de communion autour des sacrifices consentis par les soldats français qui servent notre pays au prix du sang. Nous le faisons le 11 novembre pour les « Morts pour la France » de toutes les guerres; nous le faisons le 14 juillet pour les blessés et leurs familles.

 

Avec notre armée
La France et les Français se rassemblent et acclament leur armée, communauté unique et spécifique vivant au sein de la Nation. Communauté d’hommes et de femmes, jeunes, qui tous ont fait le choix, à 20 ans, d’accepter librement le sacrifice de leur vie ; institution apolitique, non syndiquée entièrement dévouée à la Patrie, dont l’engagement est tourné vers le seul service des intérêts supérieurs de la Nation et pour laquelle la mission est sacrée et doit être remplie coûte que coûte.
Exemple d’abnégation, de courage, de disponibilité et de discipline, l’armée développe la solidarité et éduque au respect ; elle peut servir de référence à notre pays. Ces valeurs indispensables à la guerre, cultivées dès le temps de paix lors des entraînements et dans la vie courante, ne sont-elles pas aussi des valeurs nécessaires à un peuple pour traverser avec succès les difficultés du temps de crise ?

 

Autour du drapeau
La cohésion, qui est la marque des armées, est le fruit de ces valeurs. Elle s’incarne dans le respect absolu de l’emblème national.
C’est pourquoi chaque formation militaire rassemblée autour de son drapeau rappelle la France partout dans le monde, là où elle est présente et se bat.
Ce drapeau est pour le soldat un symbole sacré d’autant que figure dans ses plis, la marque des sacrifices les plus glorieux consentis par ses « anciens ».
Le 14 juillet, la France soucieuse de son unité, fière de ses quinze siècles d’histoire douloureuse et glorieuse, confiante en son avenir, se rassemble autour de son drapeau. Elle exprime aussi son soutien indéfectible à son armée. C’est bien la fête nationale, celle de la Nation tout entière.

 

Trois questions parmi beaucoup d’autres !

1 - Doit - on transformer la fête nationale en une cérémonie internationale et ouvrir cette « intimité nationale » à 80 nations ? N’y a-t-il pas d’autres dates et anniversaires, à l’instar de ce qui s’est fait le 6 juin dernier, pour rassembler les drapeaux des nations dont les peuples ont été impliqués dans le premier conflit mondial, d’autant que près de la moitié de ces nations n’existaient pas en 1914 ?
Faut-il célébrer la Première Guerre mondiale le 14 juillet ? En particulier, ne pouvait-on pas rendre hommage le 11 novembre aux 100 000 soldats, originaires de nos anciennes colonies et d’Afrique du Nord, morts par fidélité à la France, en même temps qu’aux 1 400 000 Français tombés à leurs côtés ? Cela aurait évité bien des confusions et des polémiques inutiles.

2- Chaque année les Français constatent que leur armée est de moins en moins présente tant à Paris qu’en Province. Ils prennent conscience de la terrible saignée des effectifs et se demandent si Bercy, avec la complicité masquée des dirigeants politiques, n’est pas un adversaire bien plus redoutable pour nos armées que ses ennemis actuels ou à venir.
Quand il n’y aura plus d’armée française, sur quelles troupes les Français pourront-ils compter pour combattre l’ennemi du moment ? Celles de Bercy en seront-elles capables?

3- Nous avons vu, au Brésil, une marée de drapeaux tricolores chaque fois que l’équipe de France de football jouait un match. C’était la bannière de l’unité nationale.
Mais alors quelle incongruité de vouloir faire entrer au Panthéon, en 2015, un homme qui, à 20 ans, a traité ce même drapeau français de « torche cul » ! Quel groupe de pression a pu suggérer et soutenir dans la discrétion médiatique la plus totale, un tel nom ? Monsieur le Président, il est urgent d’y renoncer, au moins par bon sens, sauf à souhaiter créer délibérément des divisions supplémentaires. Il faut, à l’évidence, porter en exemple un jeune résistant de 20 ans pour qui le drapeau représentait en 1944 la liberté pour laquelle il s’est sacrifié.

***

Le 14 juillet 2014 sera- t- il, pour les Français, un temps de réflexion personnelle, d’unité nationale et de joie partagée ?
La France doit placer son indépendance et sa cohésion au-dessus des divisions, des dilutions et des repentances ; elle doit se rassembler pour sortir de la crise et s’opposer à la « disparition historique » de son armée qui constitue depuis des siècles un élément central de son identité.
Les Français doivent s’unir et faire front comme nos aïeux le firent, il y a 100 ans, au cours de la Grande Guerre, avec un courage qui étonna le monde.

 

LA REDACTION

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5 juillet 2014 6 05 /07 /juillet /2014 16:39

Les troupes d’assaut...

Issu du 2e Bataillon étranger de parachutistes qui servit en Indochine à partir de 1948, le 2e Régiment étranger de parachutistes s’est illustré pendant la guerre d’Algérie, puis à Kolwezi au Zaïre lors de l’opération Bonite en 1978. Spécialiste de l’intervention aéroportée dans l’urgence, le 2e REP participe à presque toutes les opérations extérieures depuis les années 1970. Il est projeté au Tchad, au Liban, en ex-Yougoslavie à partir de 1992, à Djibouti, au Rwanda, au Centrafrique ou encore au Gabon. En 1997, il est engagé au Congo-Brazzaville lors de l’opération Pélican. En 2002-2003, au lancement de l’opération Licorne, le REP est engagé en Côte d’Ivoire.

Plus récemment, de 2010 à 2012, il rejoint le théâtre afghan au sein de l’opération PAMIR. En 2012, l’une des unités projetées aux Émirats arabes unis participe à la protection de l’hôpital militaire français au cours de l’opération Tamour en Jordanie. Dernièrement, le REP s’est à nouveau illustré dans le cadre de l’opération Serval au Mali. Dans la nuit du 27 au 28 janvier 2013, les légionnaires du 2e REP sont parachutés sur la ville de Tombouctou. Après s’être emparés de la périphérie de la ville, ils sont rejoints par la 3e compagnie pour entamer une série de combats intensifs de plusieurs semaines dans le nord-est du pays contre les insurgés djihadistes. Actuellement, il participe à l’opération Sangaris en République centrafricaine.

Les spécificités du 2e REP font également sa force, avec 4 compagnies de combat, chacune spécialisée et pilote dans un domaine particulier. Leurs capacités particulières facilitent ainsi la préparation à l’engagement du régiment. Enfin, le 2e REP a l’avantage de son autonomie en Corse, disposant de ses propres installations, notamment pour l’entraînement au saut aéroporté qui reste son mode d’action privilégié. Le REP est également capable de s’engager sous blindage, étant équipé de VAB (véhicule de l’avant blindé).

KB consacre son dossier du mois à l’entraînement opérationnel des légionnaires parachutistes. De Dien Bien Phu dont nous célébrons les 60 ans, à l’Algérie, de Kolwezi jusqu’aux opérations récentes de maintien de la paix, partout où l’Armée française est engagée, le REP intervient avec sa légendaire efficacité : maturité, sérénité, discipline à toute épreuve, rigueur dans l’exécution, esprit desacrifice... des valeurs Légion savamment entretenues. Le 2e REP demeure une troupe d’exception au service de la France.

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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 17:58

L’exemplarité, expression de la fidélité

 

À la Légion étrangère comme ailleurs, lorsqu’une décision est prise, les ordres sont donnés puis exécutés. Ce principe simple a fait ses preuves, mais cela ne veut pas dire que tout soit facile. Les difficultés sont nombreuses, et certaines épreuves parfois douloureuses à surmonter. Pour autant, la Légion se met en ordre de bataille avec détermination.

C’est ce qui se passe depuis plusieurs mois au 1er Régiment étranger de cavalerie qui a commencé à quitter la garnison d’Orange pour s’installer dans le camp de Carpiagne. Il laisse derrière lui de nombreux souvenirs et des amitiés solidement nouées tout au long des quarante-sept années vécues dans cette garnison si accueillante. Et malgré cette émotion légitime, il regarde droit devant lui tous les enjeux qui l’attendent et les projets qui permettront de rebondir au plus vite. L’esprit bâtisseur de chaque légionnaire permettra très rapidement à chacun de se sentir à nouveau chez lui.

Une véritable opération a permis de déménager successivement toutes les unités et de muter cadres et légionnaires, tout en préservant les capacités opérationnelles et l’esprit régimentaire. Avant de quitter leur garnison, les légionnaires cavaliers ont souhaité marquer l’événement et faire leurs adieux avec panache, en montrant à la fois talent et originalité.

Rassemblés dans le théâtre antique devant les Orangeois venus en grand nombre, les escadrons ont interprété avec coeur quelques chants de notre magnifique patrimoine légionnaire, dont nous sommes tous légitimement si fiers. La Musique de la Légion étrangère était de la fête pour prendre le relais des unités et faire vibrer les invités, comme à chaque fois qu’elle se donne en concert. Et celui-ci avait un caractère bien particulier : Nathalie Lermitte, chanteuse de grand talent et amie de la Légion était venue chanter quelques-uns des plus beaux morceaux composés par Edith Piaf. Fierté et émotion ont marqué légionnaires et spectateurs. Et dans quelques jours, une prise d’armes marquera le départ officiel du Royal étranger.

Pendant ce temps, les autres régiments se préparent pour les engagements opérationnels qui s’annoncent. Ils ont comme toujours, le souci d’être parfaitement préparés et d’engager des unités soudées, entraînées et aguerries.

En garnison comme en opération, les légionnaires sont dignes de leurs anciens. Admirés dans le monde entier, respectés par toutes les armées, applaudis par tous les Français, toujours volontaires et fiables au combat, parfois jalousés, les légionnaires n’ont pas changé. Ils tiennent aujourd’hui comme hier une place particulière, celle que soulignait le général Canrobert en 1855 en Crimée, au passage de l’Alma, admirant le comportement des légionnaires au combat : "À la bonne heure, servez d’exemple aux autres, braves légionnaires".

Dans quelques semaines, je franchirai le portail du quartier Vienot, après trois années à la tête de la Légion étrangère, et trente années après avoir été affecté pour la première fois parmi les képis blancs.

En saluant une dernière fois le piquet d’honneur, je penserai à tous les légionnaires que j’aurai eu l’honneur de commander, conscient de ce privilège merveilleux d’avoir côtoyé des hommes d’exception, tant de bons larrons venus refaire leur vie, prêts à tout donner pour la gloire de la légion étrangère, et recherchant sans cesse des chefs auxquels donner sans réserve toute leur confiance.

Je leur adresse mes chaleureux remerciements pour ce qu’ils donnent à la France et m’incline avec respect devant le souvenir des quarante mille légionnaires morts au combat depuis 1831, avec une pensée particulière pour ceux qui sont tombés au cours de ces trois années.

Je les remercie pour tout ce qu’ils m’ont appris, notamment sur ce que la Légion leur avait apporté.

Longue vie à la Légion étrangère et honneur aux anciens.

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22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 18:31

Legio Patria Nostra

Comme disent certains : “encore un”. Encore un Camerone depassé ! Cette remarque demeure un repère pour tout légionnaire,car, bien souvent, l’homme au képi blanc calque le début de “son”année avec cette date qu’est la commémoration du combat deCamerone. Nous avons vécu un 151e anniversaire qui n’a rien euà envier au faste de l’an dernier, en tout cas à la Maison mère. Laprise d’armes était présidée par le chef d’État-major de l’armée deTerre, le général d’armée Bertrand Ract-Madoux accompagné deneuf chefs d’État-major d’armées de terre étrangères. La présencedu Prince Albert II de Monaco fut un honneur pour nous tantelle fut l’expression des liens historiques qui lient la principautéà la Légion, en souvenir de l’engagement du prince Louis II deMonaco en 1914. Pour saluer la thématique du 100e anniversairedu début de la Grande Guerre, une délégation de l’escadrille LaFayette, aux ordres du capitaine Galibert et un détachement descarabiniers du Prince de Monaco, commandé par le lieutenantcolonelRebaudengo étaient sur les rangs, rehaussant ainsi la trèsbelle prestation des légionnaires du 1er Étranger (MLE, pionnierset troupes) auquel s’était joint le 1er escadron du Royal étranger.Bien sûr, ce 151e anniversaire ne s’est pas déroulé uniquementà Aubagne. Partout dans le monde où une unité, une amicale,voire un ancien se trouve en cette n de matinée du 30 avril,l’instant se ge et chacun refait le serment qu’il a fait un jourde servir avec honneur et délité en mémoire de ces héroïquescombattants du Mexique. Retrouvez dans notre dossier du mois,en images, tous les Camerone dans les régiments étrangersoù qu’ils soient et dans les pages FSALE, les Camerone decertaines amicales.

On pouvait aussi voir sur la place d’armes du quartier Viénot, lesdélégations d’anciens légionnaires, de porte-drapeaux et deuxdétachements inhabituels, un d’Auriol et l’autre de Puyloubier,deux belles “Maisons” qui fêtent respectivement cette annéeleur 80e et 60e anniversaire. Quelle belle leçon de solidarité quel’Institution donne en permettant à ses Anciens de continuer àpouvoir vivre dignement après avoir consacré une partie de leur vie au service de la France. Alors soutenons-les, non seulement ils le méritent mais en plus nous le leur devons.

Servir la France n’est pas un vain mot. Alors que le payss’apprêtait à célébrer la victoire de 1945, nous apprenions ce8 mai au matin qu’un de nos camarades du 2e REP était tombé auMali et que deux autres étaient blessés. Le sergent-chef MarcelKalafut se trouvait dans ce pays pour la deuxième fois en unan. Lors d’une opération, dans la nuit du 7 au 8 mai, au coursd’une in ltration, son véhicule saute sur une mine. Grièvementblessé, il meurt peu après malgré les soins rapidement prodigués.KB revient dans ce numéro sur cette nouvelle perte pour la grande famille Légion. Nous avons une pensée pour sa famille et ses amis et nous n’oublions pas nos deux camarades blessés et les leurs. Sergent-chef Marcel Kalafut, nous ne vous oublierons pas.

Nous n’oublions pas non plus l’adjudant Harold Vormezeele, tombé également au Mali en 2013, dont la mémoire a été récemment de nouveau honorée, puisque la dernière promotion de sous-officiers de Légion porte son nom. Nous y revenons en pages actualités.

Ces engagements que nous connaissons aujourd’hui ne pourraient être tenus sans un entraînement de haut niveau. Dans ce numéro, KB magazine vous propose de découvrir ces nouvelles phases d’entraînement que connaissent toutes nos unités opérationnelles afin de se maintenir en condition. Ainsi, les activités ont été riches ces derniers temps pour les 1er REC, 2e REG, 2e REI, 1er REG, 2e REP et le DLEM dont nous vous présentons en deux parties le terrain de prédilection.

Cet esprit de préparation et d’investissement individuel et collectif précède l’esprit de sacrifice et d’abnégation. Ces repères indispensables se vérifient malheureusement dans les pertes et les blessures et, plus souvent fort heureusement dans des actes de bravoure sans dommage. Ces actes, il nous faut ne pas les oublier. C’est pourquoi, et afin de participer à la mémoire de l’attitude quotidienne de nos légionnaires, KB a entrepris depuis quelques années une recension, la plus exhaustive possible, des attributions de décorations dans son cahier chancellerie. Ce mois-ci, vous y trouverez essentiellement les décorés de Camerone et vous constaterez qu’ils sont nombreux. Nombreux car ils sont pléthores à avoir été récemment engagés sur des théâtres à haut risque. Nombreux parce que toujours volontaires, toujours là pour remplir la mission et toujours prêts au sacrifice suprême. Alors félicitations à nos décorés, et à travers eux, bien sûr à tous leurs compagnons de combat qui portent haut et fier les couleurs de la Légion et de la France, pour le succès de ses armes.

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22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 18:29

Au bord du Rubicon…

Mise en garde

Dans sa lettre mensuelle de mars, l’ASAF mentionnait l’engagement formel de monsieur Le Drian devant les présidents de 40 associations du monde de la Défense. Il affirmait alors que la loi de programmation militaire serait strictement appliquée. Il ajoutait : « Il faut que rien ne manque, cela ne marche que si toutes les pièces sont là ». En disant cela, il ne faisait que rappeler les engagements du président de la République et s’appuyait sur les mises en garde très argumentées des chefs d’état-major, devant les parlementaires, l’automne dernier.


Depuis 6 mois, tous les chefs d’état-major, ne cessent d’expliquer la situation actuelle de notre armée et rappellent les réductions de capacités en cours. Ils alertent maintenant sur la perte de cohérence inéluctable de notre système de Défense si la loi de programmation militaire, déjà insuffisante, n’était pas respectée ; exaspérés, ils en sont venus à mettre en jeu leur démission.

Il y a un mois, monsieur Xavier Bertrand s’exprimait sur l’existence cachée d’un plan d’économies touchant la loi de programmation militaire. Les réactions ambiguës et contradictoires du Premier ministre et du ministre des Finances suscitent une interrogation qui ne pourra dorénavant être levée que par une mise au point claire du président de la République, sans doute à l’occasion du 14 juillet.

La Défense à nouveau sacrifiée ?
N’oublions pas que la loi de programmation militaire 2014 – 2019 marque déjà un nouveau recul de l’effort de défense de la France et se traduit par un contrat opérationnel réduit de moitié par rapport au Livre blanc de 2008. Cette réduction n’est jamais que le prolongement des coupes successives qui ont fait passer la part du budget de la Défense de 5,44 % du PIB en 1961 à 1,5 % du PIB aujourd’hui et à 1,3 % demain.

C’est dire que ce sont des dizaines de milliards d’euros qui ont déjà été «économisés» sans que d’ailleurs la dette ait été réduite, bien au contraire. La réduction des crédits militaires n’est donc pas la solution à la réduction du déficit budgétaire.

D’ailleurs, faut-il rappeler que les seuls intérêts de la dette payés annuellement par la France s’élèvent à près du double du budget actuel de la Défense ?

Mais au-delà de l’aspect strictement financier, la décision étudiée, si ce n’est envisagée, de Bercy aurait des conséquences extrêmement graves pour notre pays.

Une double crise de confiance

On se dirigerait vers une crise de confiance entre les chefs militaires et la classe politique car, outre l’engagement formel du chef de l’Etat, c’est l’ensemble des députés et sénateurs qui ont voté le budget de la Défense 2014.

Crise de confiance aussi entre des hommes et des femmes à qui il est demandé de s’engager dans des missions longues et complexes avec des moyens toujours plus réduits, un soutien insuffisant, des équipements de plus de trente ans d’âge, et des chefs d’état-major qui seraient incapables de leur garantir les moyens nécessaires à leur engagement opérationnel dans de bonnes conditions, sans parler du paiement aléatoire des rémunérations qu’aucun organisme civil ne tolèrerait.

La question qui se pose aujourd’hui est donc cruciale. Les engagements pris par la représentation nationale concernant l’avenir de notre Défense peuvent-ils être balayés pour des raisons comptables par Bercy mettant ainsi en cause la cohérence de nos forces, alors que celles-ci sont engagées dans des conflits qui contribuent à la sécurité et aux responsabilités de la France ainsi qu’à la protection des Français ?

Avant de prendre une telle décision, le président de la République doit s’interroger sur l’impact qu’elle aurait sur une armée dont il exige à juste titre, discipline, loyauté et sens de l’engagement.

Croit-on que les soldats sont encore dupes des paroles flatteuses, comme celles prononcées par le ministre de la Défense, récemment à Bangui, propos ponctués des mots « fierté », « engagement », « confiance », « intelligence », « sang-froid », ou du député Gwendel Rouillard qui signe récemment un article « notre armée, notre fierté »… quand ils mesurent la capacité de reniement de la classe politique ?

Refuser l’inacceptable
En fait, les trente années consécutives de déficit budgétaire contraignent la France à revoir radicalement son modèle économique et social. Les gouvernements successifs ont espéré atténuer ce déficit en prélevant sur le budget de la Défense des dizaines de milliards d’euros. 80 000 soldats professionnels ont été supprimés en une dizaine d’années. Il n’est plus possible d’utiliser la même recette. Il faut remettre en cause d’autres budgets qui n’ont cessé de croître. Il faut faire preuve de courage politique et cesser de prélever sur un budget militaire déjà insuffisant qui va rapidement condamner les armées à l’inefficacité.

Aujourd’hui en déclin, notre armée serait demain en situation de rupture si les ressources votées n’étaient pas allouées et nos soldats se sentiraient alors trahis par ceux qui les envoient au combat.

Un tel scénario est de nature à susciter des réactions très vives chez ceux qui portent les armes de la France et acceptent le principe du sacrifice de leur vie.

L’ASAF, et à travers elle tous ceux qui estiment, comme le général de Gaulle le rappelait, que « la défense est le premier devoir de l’Etat », n’acceptera pas cette trahison.

LA REDACTION

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18 mai 2014 7 18 /05 /mai /2014 15:30
« Communiquer…oui mais sur l’essentiel »

 

Peu après la parution de témoignages dénonçant des violences faites aux femmes dans les armées, le ministère de la Défense a répondu par une communication tous azimuts. Pendant ce temps, l’opération Sangaris en République centrafricaine, qui concerne pourtant 2 000 soldats français, est l’objet d’une communication des plus discrètes.

Une féminisation qui fait la fierté du ministre

Dans son audition du 15 avril 2014 devant la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, présentant la situation des femmes dans les armées, monsieur Le Drian se félicitait que la France ait une des armées les plus féminisées du monde. Les femmes sont 60 000 au ministère de la Défense, représentant 40% du personnel civil et 15% du personnel militaire. Il déclarait que c’était là un grand motif de fierté !

Notons tout de même que derrière cette déclaration de façade, le ministre a rejeté toute trace d’omerta institutionnelle autour des cas de harcèlement sexuel constatés ces dernières années, heureusement rares et toujours sévèrement sanctionnés. Encore faut-il que les victimes, femmes ou hommes, portent plainte ; mais comment pourrait-il en être autrement de la part de militaires dont le courage permet d’affronter les situations les plus difficiles ? Dans sa communication, le ministre a annoncé la présence prochaine de femmes à bord des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. Chaque sous-marin ayant deux équipages, doit-on envisager de constituer à terme un équipage féminin au complet qui alternerait avec un équipage masculin évitant ainsi les inévitables problèmes posés par la mixité vécue plus de 60 jours en espace clos ?

Un engagement opérationnel qui rend muet le ministère

Cinq mois après le déclenchement de l’opération Sangaris et au vu des résultats obtenus, les Français ne comprennent toujours pas pourquoi notre pays s’est engagé si tard et avec si peu de moyens dans ce pays plus grand que la France, d’autant que les autorités politiques avaient connaissance, depuis le début, des exactions commises par les rebelles majoritairement tchadiens et soudanais de la Séléka. Nos concitoyens ignorent encore aujourd’hui le but exact que notre pays poursuit et la mission précise qui est confiée à ses soldats. Le flou domine. Dans ces conditions comment la Nation peut-elle soutenir son armée si le ministère n’explique pas, ne communique pas ou si peu ?

Nombre de militaires connaissant bien ce pays ont alerté puis dénoncé l’insuffisance des forces engagées au regard de la situation initiale et de son évolution.
Mais la suffisance de certains politiques et de leurs conseillers, se prévalant d’avoir passé quelques jours à Bangui, les a conduits à dénigrer ces experts militaires qui ont pourtant une solide connaissance de l’histoire tourmentée de ce pays et de la mentalité complexe de sa population.

Les forces françaises engagées en nombre insuffisant n’ont pas permis de désarmer les milices et de garantir simultanément la sécurité dans l’ensemble du pays. Les affrontements se durcissent rendant la sécurisation impossible sans le déploiement de nouvelles forces. En n’engageant que 2 000 hommes et des moyens aériens trop limités, la France n’est pas en mesure de contrôler efficacement ce pays et de stabiliser de façon durable la situation.

L’armée est l’instrument d’une politique qui se doit d’être cohérente

Or ce qui se joue en RCA et qui devrait être expliqué clairement aux Français, c’est la stabilité du pays et de la zone, la mise en place d’un Etat de droit et son développement économique. Il s’agit d’un engagement de long terme pour lequel la France a un rôle majeur à jouer. Les Français doivent comprendre qu’il est de leur intérêt d’accompagner ce pays si longtemps pillé et malmené ; c’est aussi le souhait des Centrafricains. Faiblement peuplée, dotée de ressources minières et agricoles importantes, la RCA possède les moyens financiers de son développement sous réserve de bénéficier initialement de l’appui de cadres civils et militaires.

Si la France n’assumait pas ses responsabilités vis-à-vis de ce pays dont la position centrale en Afrique est hautement stratégique, elle laisserait ses six voisins le dépecer, exacerbant ensuite des conflits entre ces prédateurs. Qu’adviendrait-il alors des pays d’Afrique centrale ?
Inversement une politique claire et déterminée de la France aux côtés de la RCA pourrait stabiliser cette région. Elle devrait inciter les membres les plus dynamiques de la communauté centrafricaine de France à investir et s’investir dans leur pays d’origine.Le ministre doit donc parler de Sangaris, du cadre politique et des dispositions qu’il envisage de prendre pour faire face aux difficultés que nos armées rencontrent par manque d’effectifs, insuffisance de moyens et défaillance du soutien.
Il faut d’autant plus en parler que la loi de programmation militaire prévoit de supprimer de nouveaux régiments en parfaite incohérence avec les carences constatées sur le terrain.
Si nos soldats font encore preuve d’un sens de la mission remarquable forçant l’admiration de tous, qui peut nier que l’armée déjà exsangue, en voie de paupérisation, se dissout chaque jour un peu plus dans des structures toujours plus complexes et démilitarisées ?

Rédaction de l’ASAF - (www.asafrance.fr)

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30 avril 2014 3 30 /04 /avril /2014 18:50

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 765

Chaque année la Légion étrangère honore le sacrifice des légionnaires du capitaine Danjou, glorieusement tombés au Mexique, le 30 avril 1863, dans l'accomplissement de la mission qui leur avait été confiée : assurer la couverture au profit d'un convoi logistique ravitaillant les unités françaises qui assiégeaient la ville de Puebla.

Ce combat regroupe à lui seul toutes les valeurs fédératrices de la Légion étrangère : le caractère sacré de la mission, la fidélité à la parole donnée ainsi que la communauté de destin choisie et acceptée par les offi ciers, sous-offi ciers et légionnaires. Ces trois vertus légionnaires connues de tous, expliquées aux plus jeunes et commentées à chaque occasion constituent le fondement de l'esprit de corps qui nous anime.

Il s'agit de mettre en avant la conception héroïque et désintéressée de l'accomplissement de la mission, quel qu'en soit le prix. Le serment renouvelé par les légionnaires face à la mort souligne le sens profond de leur engagement, le culte de l'honneur, de la fidélité au chef et aux frères d'armes. À cela s'ajoute un témoignage exceptionnel de solidarité, faite d'estime réciproque, de confi ance mutuelle et de cohésion. Tout cela afin que, dans les moments les plus durs du combat, les légionnaires témoignent toujours de ce supplément d'âme, de cette force morale et de ce remarquable sens de la discipline qui ont été forgés patiemment et quotidiennement au quartier comme à l'entraînement.

Aujourd'hui comme hier, Camerone demeure la référence pour tous les légionnaires qui vivent cette cérémonie avec une intensité particulière. En entendant le récit de ce combat, chacun renouvelle intérieurement le serment qu'il a fait le jour où il a coiffé le képi blanc qu'il avait mérité, en promettant alors de servir avec honneur et fidélité.

Aujourd'hui comme hier, dans nos régiments, ces valeurs restent immuables. Le culte du courage et du dépassement de soi sont source d'une légitime fierté faite d'estime de soi, à l'instruction comme en opération.

Aujourd'hui comme hier, la mise en avant de l'abnégation et du sens de l'honneur, prend tout son sens.

Cette année est marquée par le centenaire du déclenchement de la Grande Guerre. Dans cette période riche et douloureuse de l'Histoire de France, la Légion étrangère a écrit des pages magnifiques montrant l'héroïsme d'étrangers ayant choisi de combattre dans le camp de la liberté. Dès 1914, ils se bousculent pour rejoindre la Légion, seule formation pouvant les accepter. Parmi eux, quelques-uns formeront le noyau de la future escadrille La Fayette. Témoignage de l'histoire, le 28 septembre 1919, à l'Hôtel des Invalides, une plaque est inaugurée, portant cette inscription : "Le 21 août 1914, des hommes libres de toutes les Nations du monde, s'enrôlèrent ici, pour la France et le droit". Tous ces hommes avaient peut-être partagé la vision de Jefferson, troisième président des États-Unis, philosophe et très francophile, pour qui "tout homme de culture a deux patries, la sienne et puis la France".

Le 30 avril prochain, en hommage à tous ces volontaires de 1914, trois légionnaires seront mis à l'honneur pour porter et escorter la main du capitaine Danjou, trois étrangers engagés pour servir ce pays qui n'était pas le leur.

Enfin, la cérémonie à Aubagne sera rehaussée cette année aussi par la présence d'un invité d'honneur bien particulier : SAS le prince Albert II de Monaco dont la présence témoignera du lien historique très privilégié qui unit la principauté de Monaco et la Légion étrangère. Sortant de Saint Cyr en 1893, son arrière-grandpère, futur Louis II, est affecté au 1er Régiment étranger en tant qu'officier servant à titre étranger. En 1914, il s'engage à nouveau pour la durée de la guerre. Il sera plus tard nommé sergent-chef d'honneur et la Principauté de Monaco recevra la distinction de 1re classe d'honneur de la Légion étrangère. À l'occasion du centenaire de son engagement dans la guerre, la Légion étrangère est fière et très honorée d'accueillir un tel invité.

Comme chaque année, le cérémonial superbement orchestré regroupe les légionnaires autour de ces valeurs qui font notre force. Partageons ensemble ce moment unique, fait d'un profond recueillement, et d'une rigueur parfaite.

Les légionnaires d'hier et d'aujourd'hui savourent avec une immense fierté, le droit qui leur a été donné de servir la France.

 

Général Christophe de Saint Chamas,
commandant la Légion étrangère

 

Source : Képi Blanc magazine
Crédit : Légion étrangère

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30 avril 2014 3 30 /04 /avril /2014 18:10

"Tu n'abandonnes jamais ni tes morts ni tes blessés..."

Ils seront trois anciens légionnaires à remonter la Voie Sacrée à Aubagne cette année, à l'occasion du 151e anniversaire du combat de Camerone, en mémoire de ce jour héroïque du 30 avril 1863. Le thème de cette année "Des étrangers au service de la liberté" se confond parfaitement avec le centenaire de la Première Guerre mondiale, conflit au cours duquel près de 6 000 légionnaires sont tombés au Champ d'honneur.

Accompagné du major (er) Cristobal Ponce y Navarro et de l'ex légionnaire Joaquim da Silva, le lieutenant-colonel (er) Zlatko Sabljic portera la main du capitaine Jean Danjou, héros d'un combat inégal qui verra 63 légionnaires résister à 2 000 Mexicains pendant toute une journée, dans l'hacienda du village de Camàron.

La 3e compagnie du Régiment étranger reçoit pour mission d'aller au devant d'un convoi de vivres et de numéraires qui fait route vers Puebla, afin d'éviter une éventuelle attaque ennemie. L'inéluctable se produit au 30 avril matin. Dans une résistance désespérée face à la supériorité numérique des Mexicains, les hommes de Danjou prêtent serment de résister jusqu'à la mort. La compagnie sera anéantie mais le convoi passera. La mission a été remplie jusqu'au bout, avec le respect de la parole donnée. La tradition légionnaire était née.

De ce combat homérique, la Légion étrangère puise le fondement de ses valeurs : le caractère sacré de la mission, la rigueur dans l'exécution, la solidarité et le culte du souvenir.

Ce n'est qu'en 1906 qu'a lieu la première commémoration du combat de Camerone. Elle se fait dans le petit poste de Ta-Lung au Tonkin, dans le nord de l'Indochine française, à l'initiative du lieutenant François, désireux d'apporter une plus grande cohésion à ses légionnaires par l'exaltation du combat de leurs glorieux aînés. Mais c'est le général Rollet qui va faire de cette commémoration une des plus grandes traditions de la Légion étrangère. Pour la célébration du centenaire de la création de la Légion, il choisit le 30 avril et non le 10 mars, date de la naissance de l'Institution. Depuis, Camerone est officiellement commémoré partout où les unités de Légion sont présentes.

Nos trois anciens illustrent parfaitement cet esprit de sacrifice, de solidarité, thème également retenu cette année pour célébrer le 60e anniversaire de la création de l'Institution des invalides de la Légion étrangère à Puyloubier et le 80e anniversaire de la création de la Maison du légionnaire à Auriol, deux structures qui oeuvrent au profit de nos anciens. Rappelons également que le Centre d'hébergement et d'accueil de la Légion étrangère (CHALE) de La Ciotat fête ses 70 ans. Enfin, nous fêtons cette année le 40e anniversaire de l'inauguration du Centre des convalescents et des permissionnaires de la Légion étrangère de la Malmousque (CCPLEM).

La Légion étrangère n'abandonne jamais les siens, ni au combat ni dans la vie...

Bon Camerone à tous!

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18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 18:22

 

Rwanda : pour l’honneur de l’armée, plaidoyer pour l’unité nationale.

Les accusations mensongères et insultantes de Paul Kagamé, président du Rwanda, à l’encontre de la France et de son armée, ont conduit le président de la République française à annuler la participation d’une délégation gouvernementale aux cérémonies commémoratives du 20e anniversaire du génocide.

En retour les autorités rwandaises ont interdit à notre ambassadeur de se rendre à ces cérémonies comme il était prévu qu’il le fasse.

Le comportement de Kagamé était parfaitement prévisible puisqu’il ne cesse d’accuser la France de complicité de génocide pour masquer les exactions qu’il commet depuis son accession au pouvoir. Il le clame d’autant plus fort que ses anciens alliés anglo-saxons prennent leurs distances avec ce chef d’Etat, véritable dictateur, qui pille les provinces orientales de la République Démocratique du Congo – les Kivus – dont le sous-sol renferme des minerais hautement stratégiques.

 

Si la classe politique française a manifesté son unité en dénonçant unanimement les mensonges et accusations odieuses de Kagamé, il est regrettable que le communiqué, que vient d’adresser monsieur Le Drian aux armées, n’ait pas été délivré à tous les Français, une semaine plus tôt, par le président de la République et chef des armées.

Et que penser de l’attitude de monsieur Kouchner, ancien ministre des Affaires étrangères, dont la présence dans les tribunes lors de cette commémoration semblait cautionner les accusations infâmantes du président rwandais ?

Que penser enfin des propos de certains journalistes qui, sur des radios d’Etat largement subventionnées par les contribuables, ont relayé ces accusations honteuses en bons collaborateurs d’un adversaire déclaré de la France ?

En bref, il y eut heureusement l’expression d’une cohésion nationale pour défendre l’honneur de la France et de son armée.

L’ASAF remercie les ministres et élus qui, de droite comme de gauche ont exprimé leur soutien sans faille aux soldats de l’opération Turquoise, à ces hommes et ces femmes qui, en 1994, ont fait à 6 000 km de Paris, dans des circonstances dramatiques, honneur à la France.

 

L’ASAF souhaite que notre engagement en RCA, dont on mesure chaque jour l’insuffisance des effectifs déployés pour rétablir durablement la sécurité, soit conduit avec détermination, en vue d’un but politique clair, afin d’éviter demain à nos troupes d’être l’objet de telles accusations.

 

France : pour l’honneur du drapeau, plaidoyer pour un jeune héros

Il y a quelques semaines, le président de la République annonçait le nom de quatre Français qui, pour leur passé de résistants, devraient rentrer au Panthéon en mai 2015 à l’occasion du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Si parmi ces deux femmes et ces deux hommes, trois aux profils très différents sont peu contestables, le quatrième, Jean Zay, suscite la polémique en raison d’un texte qu’il a écrit en 1924 (il avait alors 20 ans) dans lequel il insultait le drapeau français, allant jusqu’à le considérer comme un « torche cul ».

Il n’est pas dans notre intention d’entrer dans la polémique que pourrait soulever la réponse insignifiante - car vide d’argument et provocatrice - du ministre délégué aux Anciens combattants faite au communiqué que lui a adressé une soixantaine d’associations patriotiques représentant plusieurs centaines de milliers de Français de tous âges, confessions et opinions politiques.

Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur Jean Zay, lâchement assassiné par des miliciens en 1944 pour des raisons sordides. Mais une victime n’est pas un héros et le Panthéon n’est pas une récompense. C’est une référence nationale. Or le texte honteux écrit par un jeune homme intelligent qui n’avait pas directement et personnellement supporté les horreurs de la guerre constitue pour nous un obstacle insurmontable à cette entrée au Panthéon.

 

En effet, alors que la France s’apprête à célébrer avec ses alliés le centième anniversaire de la Grande Guerre, en rappelant l’ « union sacrée » de tous les Français et le sacrifice de 1 400 000 soldats d’entre eux, morts pour la France autour de son drapeau, il serait incompréhensible de faire rentrer au Panthéon un homme qui a pensé et exprimé un texte d’une telle haine envers notre emblème national. D’ailleurs, on peut légitimement se demander si le président de la République, garant de la Constitution, a eu connaissance de ce texte avant sa décision, ce que l’ASAF se refuse à croire.

En lieu et place de Jean Zay, l’ASAF proposera le nom de plusieurs résistants dont certains de moins de 20 ans qui ont non seulement combattu le nazisme les armes à la main, mais ont été torturés et ont exprimé d’une manière héroïque, avant d’être fusillés, les raisons les plus nobles qui les ont conduits à faire le sacrifice de leur vie.

Ces noms seront proposés au chef de l’Etat et les Français seront associés à cette démarche.

 

La France traverse depuis plusieurs années une période de doutes et va devoir relever des défis exigeant des efforts considérables de la part de tous. Il importe donc que les responsables politiques évitent les polémiques qui divisent et sachent, au contraire, rassembler les Français autour de héros indiscutables qui leur rendent leur fierté et à travers des attitudes qui fassent honneur à la France.

Rédaction de l’ASAF

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30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 18:52

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 764

Ambassadrice, voilà bien un qualificatif qui caractérise la musique de la Légion étrangère depuis sa création. Allons plus loin et parlons même d’ambassadrice extraordinaire. L’obtention d’un disque d’or, trois mois après avoir enregistré l’album intitulé Héros en témoigne. Une légitime fierté en découle, étant la seule musique militaire à avoir jamais reçu ce titre convoité. Sollicité tout au long de l’année, le légionnaire musicien participe directement au rayonnement de la Légion étrangère, de l’armée de Terre et de la Défense, aussi bien en France qu’à l’étranger où il est tout particulièrement porteur d’une image emblématique. Si le grand public ne le voit et l’admire qu’à la parade, ce musicien en képi blanc est avant tout un légionnaire “venu volontaire”, et donc un combattant dont l’histoire est indissociable de celle de la Légion !

En effet, le musicien est le moins connu mais paradoxalement sans doute aussi le plus applaudi des légionnaires. “L’ambassadrice de la Légion étrangère”, toujours mystérieuse et toujours très sollicitée, demeure reconnaissable entre toutes. Unique en son genre, la Musique de la Légion étrangère possède une originalité qui ne limite pas son répertoire au seul et néanmoins célèbre refrain du Boudin. Du pas lent et majestueux, au port bas de ses tambours, en passant par le son aigu de ses fifres ou l’éclat de son chapeau chinois dont les queues de cheval évoquent ses origines turques, la musique de la Légion étrangère et ses légionnaires possèdent bien des secrets.

À l’origine, “le rôle des musiques militaires était à la fois d’effrayer l’ennemi, d’assurer par ses tambours et ses clairons la transmission des ordres dans la bataille, d’exciter la troupe et de rehausser l’éclat des défilés”.

Car les musiciens furent d’abord des soldats. Et à la Légion étrangère, ils le restent. Aujourd’hui encore, si les moyens de combat ont bien changé, la musique conserve sa place en tête des défilés, honneur jadis réservé aux combattants d’élite. Le musicien est recruté comme un combattant débarqué, au même titre que tous les légionnaires, avant de devenir tambour ou clairon. Tout au long de l’année, ces musiciens répètent leurs gammes plusieurs heures par jour. Mais ils n’oublient pas non plus d’entretenir leur fond de sac opérationnel au cours du mois de janvier qu’ils passent chaque année sur le terrain ou en ferme pour s’entraîner au tir et au combat.

Il n’est pas anodin que ce soit un musicien, le tambour Laï de la 3e compagnie du Régiment étranger au Mexique, qui ait fait le premier récit du combat de Camerone au colonel Jeanningros quand la colonne de secours arriva sur les lieux du combat, le 1er mai 1863 à l’aube. Grièvement blessé de sept coups de lance et de deux balles, laissé pour mort, il avait réussi pendant la nuit à s’extraire du tas de cadavres puis à se trainer sur la route de Chiquihuite. À la vue de ses camarades, il articula ces quelques mots : “Je suis le seul de la 3e compagnie…” Il fut décoré de la Légion d’honneur et sa croix est aujourd’hui conservée au Musée de la Légion à Aubagne.

Nos musiciens ont repris leurs instruments et répètent avec rigueur pour préparer Camerone. C’est dans quelques semaines. La cérémonie sera marquée par le centenaire du déclenchement de la Grande Guerre. Le thème retenu est celui “Des étrangers au service de la liberté”. Dans cette période riche et douloureuse de l’Histoire de France, la Légion étrangère a écrit des pages magnifiques d’héroïsme. De nombreux étrangers ont choisi de combattre dans le camp de la liberté. La Légion compte dans ce conflit, six mille morts et disparus sur les quarante-cinq mille hommes engagés. La Musique de la Légion y prit part, ses musiciens devenant brancardiers pour les plus âgés ou simples combattants dans les régiments de marche pour les autres.

Le 30 avril prochain, en hommage à tous ces volontaires de 1914, ce sont trois légionnaires qui seront mis à l’honneur pour porter et escorter la main du capitaine Danjou. Trois étrangers qui se sont engagés pour servir ce pays qui n’était pas le leur : le lieutenant-colonel Zlatko Sabljic, accompagné par le major Cristobal Ponce y Navarro et le caporal-chef Joaquim Da Silva. Solennellement, ils remonteront la voie sacrée accompagnés des pionniers et de la musique de la Légion étrangère.

Au son des fifres et tambours, les légionnaires musiciens apporteront ce supplément d’âme indispensable pour partager l’intensité de la cérémonie.

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