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Présentation

  • : Le blog de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère d'Indre-et-Loire
  • : Ce blog présente toutes les activités de l'Amicale. Vous êtes invités à transmettre vos textes et photos pour enrichir ce blog soit en contactant le Président soit en écrivant à zeraldavert@gmail.com
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Profil

  • AALE 37
  • Pierre LORAILLER 
- Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES 
- Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 
- Délégué AALP Région Centre.
  • Pierre LORAILLER - Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES - Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 - Délégué AALP Région Centre.

A.A.L.E. 37

Buts : Entretenir et développer les sentiments de camaraderie et de solidarité qui caractérisent la Légion Etrangère.

Pérenniser le souvenir du Combat de Camerone.

 

Président :

LORAILLER Pierre

Mail : zeraldavert@gmail.com

 

Composition du bureau directeur :

1er Vice-Président : SCHULLER Pierre

2e Vice-Président : Colonel FUSALBA Thierry

Secrétaire et Trésorière : THERET Nadine

 

Président d’Honneur : Général de Brigade (2S) BREUILLE Eric (Ancien Chef de Corps du 1er REG)

 

Administrateurs :  

LEBIGRE Yannick

THERMEAU Jean-Claude

 

Contrôleur aux Comptes :

BERGEOT Dominique

 

Porte-drapeaux :

BENYAHIA Hikmat

GAUTIER Dominique

 

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Musique

1 avril 2015 3 01 /04 /avril /2015 16:40

Entre mythe et réalité…

À mon arrivée sur le champ de manoeuvres de Tong, je passais tout d’abord en revue le régiment au grand complet, aligné en formation massive derrière le drapeau du 5e Étranger. Jamais je n’ai aussi bien compris ce qu’était au juste l’esprit de corps, et ce que signifiaient ces expressions banales, que l’on emploie trop souvent hors de propos : “l’âme et la cohésion d’une unité”… Dans toutes les phases sanglantes des évènements d’Indochine, Langson, Cambodge, retraite sur la Chine, les légionnaires furent au poste d’honneur, et laissèrent maints des leurs sur le terrain”. Amiral Decoux, “À la barre de l’Indochine”.

La force morale de la Légion étrangère réside dans son esprit de corps puisé dans ses origines et ses traditions, avec ses règles propres, faisant aussi sa spécificité. Ses valeurs savamment entretenues et le culte des principes fondateurs des Anciens concourent à l’image mythique qu’elle dégage au-delà des frontières. Aujourd’hui, le succès de son recrutement ne se dément pas.

Depuis sa création en 1831, la Légion conserve des traditions solidement ancrées et des symboles transmis de génération en génération.

Aux yeux du grand public, le légionnaire se reconnaît avant tout à ses particularités vestimentaires. Au-delà de cette image coutumière, la Légion puise dans son esprit de corps toute sa puissance et sa vivacité reposant sur quatre piliers qui sont l’essence même de l’éthique légionnaire : le caractère sacré de la mission, la rigueur dans l’exécution, la solidarité, le culte du souvenir.

À quelques jours de la célébration du combat de Camerone, Képi blanc consacre son dossier du mois aux traditions à la Légion étrangère. Pour certains, cela fera office d’un rappel, pour d’autres, il sera l’occasion de découvrir ou redécouvrir ce qui fait l’âme de notre institution.

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18 mars 2015 3 18 /03 /mars /2015 18:19

Les multiples crises internationales actuelles et les graves événements qui se sont déroulés récemment en France illustrent la forte dégradation de notre environnement sécuritaire. Ils devraient conduire nos responsables politiques à rétablir la cohérence entre les moyens consacrés à notre Défense et les menaces auxquelles la France est confrontée.

Les multiples crises internationales actuelles et les graves événements qui se sont déroulés récemment en France illustrent la forte dégradation de notre environnement sécuritaire. Ils devraient conduire nos responsables politiques à rétablir la cohérence entre les moyens consacrés à notre Défense et les menaces auxquelles la France est confrontée. Si les derniers Livres blancs étaient rigoureux quant à l’évaluation des risques, ils ne l’étaient pas au niveau des efforts financiers qu’ils nécessitaient, et cela par démagogie ou naïveté, idéologie ou aveuglement.

Il est donc maintenant urgent, non seulement de stopper la dégradation accélérée des moyens de nos armées, mais aussi de relever rapidement notre effort de Défense. Il y va de notre capacité à faire face dans les prochaines années aux défis sécuritaires qui ne cessent de croître.

Les armées dans une situation critique

Tous les chefs d’état-major l’ont dit avec force : chacune des trois armées est aujourd’hui engagée au maximum de ses capacités et ne pourra tenir ce rythme dans la durée.
L’armée de Terre supporte l’essentiel de l’opération « Sentinelle » (plan Vigipirate renforcé). Ce sont 10 500 hommes qui sont déployés en permanence depuis plus de 2 mois, provoquant l’annulation des périodes de préparation des unités prévues pour partir en opérations extérieures, bouleversant le rythme tendu des relèves, des remises en condition, de l’entraînement et d’alerte de l’ensemble des unités opérationnelles ainsi que les activités des centres de formation initiale.
L’armée de l’Air est dorénavant au maximum des capacités de transport et de combat qu’elle peut engager. L’utilisation des aéronefs est intense, les avions A 400 M arrivent au compte-gouttes, les théâtres d’opérations sont éloignés les uns des autres. La bande sahélo saharienne s’étend sur une superficie de 5 millions de km2, davantage que celle de l’Europe !
Quant à la Marine, elle est déployée largement au-delà de son contrat opérationnel ; elle vient de se voir retirer la deuxième des frégates multi-missions qui devaient lui être livrées. Elle est ainsi contrainte de maintenir temporairement en service une frégate de plus de 40 ans d’âge...

Les mesures prises sont insignifiantes, voire dangereuses

Une telle tension sur nos forces ne s’était jamais vue dans un passé récent.
Pour faire face à cette situation, quelques mesures « cosmétiques » ont été annoncées, comme l’étalement dans le temps des réductions d’effectifs prévues dans la loi de programmation militaire : ainsi, 1 500 postes sur 7 500 ne seront pas supprimées en 2015 mais devraient l’être entre 2017 et 2019. Cela signifie que les réductions d’effectifs, sont finalement maintenues et ne prennent pas en compte la nouvelle situation !

De même, le ministère de la Défense annonce la relève d’une grande partie des forces françaises en République Centrafricaine (RCA) compte tenu de l’arrivée de contingents africains de l’ONU. Mais, en RCA, contrairement à ce qui est affirmé, la situation n’est pas stabilisée, en particulier dans toute la moitié est du pays, et risque fortement de ne jamais l’être si les forces françaises partent, bien au contraire. Comme au Mali, notre départ prématuré peut entraîner un nouveau pourrissement de la situation et exiger, d’ici quelques mois, un renforcement de notre dispositif.

Qui peut nier que notre effort en RCA est indispensable mais aussi insuffisant alors que des troubles liés à l’action de Boko Haram se développent au Cameroun et au Tchad, pays limitrophes de la RCA ? Si ce pays est durablement déstabilisé, toute l’Afrique centrale sera fragilisée, nos ressortissants à nouveau menacés, le développement économique local freiné et l’immigration vers l’étranger - dont, en priorité, la France - relancée.

A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels

Comme le déclarait le président de la République, les Français ont aujourd’hui conscience d’être en guerre. Ils souhaitent un accroissement de nos moyens de Défense.
L’OTAN préconise pour ses pays membres - qui n’ont pas l’arme nucléaire et qui ne s’engagent pas seuls dans des opérations militaires - de consacrer 2% de leur PIB à la Défense.

Pour la France, membre permanent du Conseil de sécurité, puissance nucléaire, souvent nation-cadre, notamment dans les opérations en Afrique, c’est donc environ 3% du PIB qu’il lui faudrait consacrer à sa Défense pour assurer avec succès les missions d’aujourd’hui et préparer celles de demain.
Cet effort financier permettrait de remonter le niveau de nos effectifs, d’accélérer la modernisation de nos forces et d’accroître nos capacités d’exportation d’armement. L’ASAF propose donc de réviser, dès cette année, la loi de programmation militaire et de prévoir une remontée de la part du PIB consacrée à la Défense de 0,2% supplémentaire par an pendant les 7 années à venir.

Ce n’est qu’au prix de cet effort dans la durée que la France pourra continuer de garantir l’intégrité de son territoire national, d’assurer la protection de sa population, de défendre ses intérêts dans le monde et d’honorer les accords qu’elle a passés avec ses alliés


LA REDACTION

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12 mars 2015 4 12 /03 /mars /2015 17:39

30 ans d’action...

Régiment de génie combat, entretenant fièrement la tradition de “légionnaire bâtisseur”, le 1er Régiment étranger de génie a été créé le 1er juillet 1984 sous la dénomination de 6e REG et rebaptisé 1er REG le 1er juillet 1999 lors de la création du 2e REG. Il est l’héritier du 6e REI, le régiment du Levant, dissous en 1955. Le 1er REG assure des missions d’appui à la mobilité, à la contre mobilité et d’aide au déploiement d’urgence. Spécialiste des opérations amphibies, il est également apte à effectuer des missions de participation directe au combat interarmes et d’appui, au profit de la 6e Brigade légère blindée.

Le 1er Étranger de Génie peut se prévaloir d’une solide expérience opérationnelle : depuis la guerre du Golfe en 1991, en passant par des théâtres majeurs comme la Somalie (opération Oryx), le Cambodge (APRONUC), l’ex-Yougoslavie (FORPRONU et OTAN), le Liban (opération Baliste), le Rwanda (opération Turquoise), le Kosovo (opération Trident), l’Érythrée (MINUEE), le Tchad (opération Épervier), la Côte d’Ivoire (opération Licorne), l’Afghanistan (opération Pamir) ... jusqu’à aujourd’hui avec sa participation récente aux opérations Serval et Sangaris au Mali et en République Centrafricaine. Il a aussi oeuvré à l’étranger pour des interventions humanitaires d’envergure : au Pakistan (opération Salam), en Indonésie lors du raz-de-marée de 2004 et à la frontière syrienne en 2012 (Opération Tamour). Il remplit également des missions de courte durée dans les DOM-TOM dans sa spécifi cité génie. Il est aussi intervenu sur le territoire national dans le cadre de l’aide aux populations lors de catastrophes naturelles...

Capables d’intervenir dans l’urgence, les légionnaires du REG sont présents partout, et l’expérience acquise par le régiment n’est plus à démontrer. Le 1er Régiment étranger de génie tend vers l’excellence et les “légionnaires bâtisseurs” peuvent être légitimement fiers du travail accompli au quartier comme en opération, mais aussi de l’exigence de servir plus que jamais avec “honneur et fidélité”.

Engagés actuellement comme leurs camarades des régiments étrangers dans l’opération Sentinelle, les légionnaires du 1er REG sont de toutes les missions depuis plus de 30 ans.

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10 mars 2015 2 10 /03 /mars /2015 16:33

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 774

Le service des armes, l’entraînement au combat, les nécessités de la sécurité et la disponibilité des forces exigent le respect par les militaires d’un ensemble de règles qui constituent la discipline militaire, fondée sur le principe d’obéissance aux ordres. Le militaire adhère à la discipline militaire, qui respecte sa dignité et ses droits. La discipline militaire répond à la fois aux exigences du combat et aux nécessités de la vie en communauté. Elle est plus formelle dans le service qu’en dehors du service, où elle a pour objet d’assurer la vie harmonieuse de la collectivité.

C’est ainsi qu’est défi nie aujourd’hui la discipline militaire dans le Code de la défense. Si au fil de l’histoire militaire, les formulations pour la décrire ont pu changer, force est de constater que l’essentiel demeure : le principe d’obéissance aux ordres est la clé du bon fonctionnement de nos armées. Vertu de bien commun, l’obéissance est fondée sur l’autorité, et ses limites viennent toujours de celles de l’autorité. Car l’obéissance exige qu’il y ait reconnaissance de cette autorité. Se soumettre à quelqu’un parce qu’on subit son ascendant, ce n’est pas obéir. Se conforter aux directives reçues uniquement parce qu’on en reconnait la sagesse, ce n’est pas non plus encore de l’obéissance, c’est du bon sens et de la prudence : il y manque le précepte, fondé sur une autorité légitime. Là seulement se trouve le vrai motif de l’obéissance. Cette légitimité vient de la liberté individuelle de chaque militaire, quel que soit son grade, d’avoir choisi en s’engageant, de consentir à la discipline, dans le seul bien du service.

Déjà en 1937, le mémento du soldat de la Légion étrangère rappelait cette vérité : “la force de la Légion réside avant tout dans la confi ance absolue et réciproque qui lie les légionnaires et leurs chefs... Ces chefs sont tes compagnons de souffrance et de danger… Bien souvent, il ne te sera pas donné de pouvoir discerner immédiatement la cause profonde d’un ordre. Dans ces circonstances, l’intérêt de tous le tien propre, exige que tu sois persuadé que le chef qui te le donne ne le fait que dans l’intérêt général du service. C’est cette discipline stricte mais librement consentie qui fait la force de notre Vieille Légion”.

Cette confi ance absolue qui lie les légionnaires et leurs chefs trouve sa force dans la vie quotidienne et le style de commandement : “C’est une chose d’importance, la discipline à la Légion, l’amour du chef, l’obéissance, sont de plus pure tradition”. Ces versets du chant de la Phalange magnifique sont là pour nous rappeler à tous nos devoirs réciproques. Le mémento de 1937 mentionnait d’ailleurs : “C’est au combat que tu comprendras l’amour qui doit lier le chef à ses légionnaires, dont les coeurs battent à l’unisson pour porter toujours plus haut et plus loin la gloire immortelle de la Légion étrangère.

Les devoirs envers les subordonnés mentionnés dans ce mémento sont toujours d’actualité :“Tu devras calquer en tous points ta conduite sur celle de tes chefs. Conscient de tes responsabilités, tu exigeras de tous l’obéissance immédiate et entière. Dans l’application des sanctions, tu seras, avant toute chose, juste et ferme. Cette fermeté n’exclura d’ailleurs nullement la bienveillance et les punitions que tu infl igeras aux fautifs devront avoir obligatoirement pour contrepartie les récompenses que tu décerneras à ceux qui se distinguent par leur activité et leur dévouement. En aucun cas, tu ne devras chercher à retirer un profit quelconque du pouvoir qui t’a été conféré pour le seul bien du service. Sacrifiant résolument les intérêts particuliers de chacun aussi dignes d’intérêt qu’ils puissent être, à l’intérêt général, tu ne prendras aucun repos tant que le bien-être matériel et moral de tes hommes n’aura étépleinement satisfait… Tu donneras l’exemple en tout, aussi bien dans ta vie privée que dans ta manière de servir. Ta dignité, ta conscience professionnelle et tes connaissances militaires sont seules susceptibles de te conférer le respect de tous.

Il en est de même pour les devoirs du légionnaire envers ses camarades : “La discipline de la Légion repose sur deux principes essentiels : l’autorité des chefs et l’égalité devant les règlements. Tous les légionnaires sont donc égaux. La Légion, qui est désormais ta seconde patrie, ne distingue ni nationalités, ni races, ni religions. Soldat de métier, venu volontaire pour servir dans un corps d’élite, tu domineras les partis et leurs luttes politiques par le culte de notre drapeau et l’amour du métier des armes, le plus beau de tous. Aucune question d’ordre politique ou confessionnel ne doit intervenir dans tes relations avec tes camarades, dont tu dois scrupuleusement respecter les croyances et les traditions. Tu ne devras jamais demeurer sourd au cri “à moi la Légion” d’un camarade en détresse, mais au contraire voler résolument à son secours. Il est bien entendu que tu n’auras recours à cet appel sacré que dans un danger pressant. Vivant résolument à l’écart du monde, tu ne manqueras jamais de manifester à l’égard de chacun de tes camarades la solidarité étroite qui doit unir les membres d’une même famille. Les traditions de camaraderie et d’entraide à la Légion sont universellement reconnues et admirées. Il t’appartient de les perpétuer. Respectueux de tes anciens dont l’expérience te sera précieuse en maintes circonstances, tu guideras de tes conseils désintéressés les jeunes engagés, afi n de leur épargner un apprentissage et une acclimatation parfois délicats”.

Ce mémento de 1937, référence de nos Anciens, respire le bon sens et la pertinence, tout comme notre Code d’honneur qu’il a largement inspiré. Cela prouve la pérennité de vérités simples : “la discipline et la camaraderie sont ta force”. Alors, du caporal au général, en respectant cet article du code d’honneur, nous pourrons dire comme Saint-Exupéry dans le Petit Prince : “J’ai le droit d’exiger l’obéissance, parce que mes ordres sont raisonnables.

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15 février 2015 7 15 /02 /février /2015 16:37

En 2015, la France commémore le 70e anniversaire de sa libération pour laquelle des dizaines de milliers de Français acceptèrent de sacrifier leur vie afin que le drapeau tricolore remplace définitivement celui de l’occupant nazi. Pour honorer leur mémoire et faire vivre leur souvenir, est-il acceptable de choisir un ancien ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts qui, à 20 ans, traita, dans un poème, le drapeau français de « torche-cul » ?

Le 7 janvier 2015 est paru, sous le timbre du ministère de la Culture et de la Communication, le décret annonçant l’hommage de la Nation à la mémoire de quatre personnalités et le transfert des cendres de deux d’entre elles, dont Jean Zay, au Panthéon. La cérémonie est prévue le 27 mai.

Le président de la République n’a pas encore donné suite aux arguments exposés dans la lettre qui lui a été adressée par une cinquantaine d’associations représentant des centaines de milliers de citoyens et proposant, en lieu et place de Jean Zay, des jeunes résistants morts pour la France les armes à la main ou fusillés par l’ennemi. Il a maintenu Jean Zay, proposé dans la plus grande discrétion par un petit groupe d’historiens et associé à trois autres personnalités remarquables : Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion.

Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur Jean Zay, lâchement assassiné par des miliciens en 1944. Mais une victime n’est pas un héros, et le Panthéon n’est pas une récompense. C’est une référence nationale.

Par contre, le texte honteux, écrit en 1924 par un jeune homme intelligent mais trop jeune pour avoir supporté directement et personnellement les horreurs de la Grande Guerre, constitue à nos yeux un obstacle insurmontable à son entrée au Panthéon.

En effet, alors que la France célèbre le centième anniversaire de la Première Guerre mondiale rappelant l’Union sacrée de tous les Français et le sacrifice de 1 400 000 d’entre eux, morts pour leur pays et pour ce qui l’incarne, son drapeau, il serait incompréhensible et contradictoire d’honorer un homme qui, lui, a pensé et rédigé un texte montrant une telle haine envers notre emblème national.

Cette année, la France va rendre hommage aux soldats de la France Libre, à ceux de l’armée d’Afrique et de l’armée de l’ombre qui, dans leur extrême diversité, étaient réunis autour du drapeau français, sur le territoire national ou au-delà des mers, et combattaient pour ses trois couleurs, symboles de la liberté. Peut-on les insulter davantage en les rassemblant sous l’égide d’un homme qui a vomi cet emblème sacré ?

Notre pays est aujourd’hui en guerre contre le totalitarisme islamiste. Les Français se regroupent naturellement autour des symboles de la République que sont la Marseillaise et le drapeau ; le 11 janvier dernier, ils l’ont fait massivement. Au moment où la cohésion de la Nation est indispensable au succès dans le combat qui s’engage contre ceux qui veulent nous imposer leur loi et nous reprendre notre liberté, ne serait-il pas alors incongru, paradoxal voire dangereux, de présenter en exemple à une jeunesse, qui doute trop souvent de son pays, un homme qui a exprimé le dénigrement et la haine du drapeau ?

Les cinq jeunes résistants proposés par l’ASAF étaient, lors de leur mort, âgés de 17 à 22 ans. Ils incarnent le symbole de l’unité nationale. Ils faisaient fi des clivages politiques qui prévalaient alors. Certains, bien que catholiques fervents, ont combattu au sein de réseaux d’obédience communiste parce qu’ils estimaient que c’était là qu’ils défendraient le mieux leur pays. Aucun n’a tremblé devant la mort, prouvant ainsi qu’ils plaçaient l’avenir de leur pays au-dessus de leur propre vie.

Le président de la République a indiqué, en plusieurs occasions, qu’il fallait envoyer des messages en direction d’une jeunesse en attente. Or, quel plus beau message d’espoir que celui-ci cinq fois répété ? Le Panthéon ne renferme pas de jeunes personnalités ; il se présente là une extraordinaire opportunité de combler cette lacune et de rendre cette référence nationale plus représentative de la diversité française.

Monsieur le président, au moment où, plus que jamais, la Nation doit se rassembler pour relever les innombrables défis auxquels elle est confrontée, il serait incompréhensible que vous reteniez parmi les héros qui inspirent l’action des Français un homme ayant traîné dans la boue le drapeau qui, aujourd’hui, couvre le cercueil de nos soldats morts pour la France.

L’ASAF, comme un grand nombre de Français, ne peut l’accepter. L’honneur du drapeau ne se négocie pas.

Si une décision présidentielle n’intervenait pas pour modifier ce décret, une telle forfaiture ne manquerait pas de provoquer une réelle division des Français aux conséquences imprévisibles alors que, dans le même temps, ils sont appelés à faire bloc et à avoir le souci de l’unité nationale.

La Rédaction de l’ASAF

(www.asafrance.fr)

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14 février 2015 6 14 /02 /février /2015 13:22

Éditorial du COM.LE du Képi blanc N° 773

2015 sera une année riche en mémoire pour la Légion étrangère, puisque nous commémorerons le 100e anniversaire de la création du Régiment de marche de la Légion étrangère (dont le 3e REI est l’héritier), et le 70e anniversaire de la Libération de la France pour laquelle les légionnaires de la 13e DBLE, du RMLE et du 1er REC ont combattu héroïquement.

Pourquoi commémorer ?
Pour un soldat, commémorer, c’est conforter le présent, en témoignant de la pérennité des valeurs qui ont guidé en leur temps les acteurs des faits d’armes. Plus que la célébration du passé, il s’agit, collectivement, de donner du sens au présent pour se préparer au combat à venir.
Lorsque le général Rollet, en 1931, voulut marquer durablement le centenaire de la création de la Légion étrangère, il décida l’édification d’un monument aux morts, il commanda un livre d’or pour rappeler les faits d’armes de la Légion, et donna à la commémoration épisodique de la bataille de Camerone un caractère pérenne. En 1947, le colonel Gaultier souligna le caractère intemporel de cette commémoration en instituant le rite immuable du port de la main en bois du capitaine Danjou. Le général Olié, qui fut chef de corps du RMLE lors de la libération de l’Alsace, écrivait : « Il (le testament de Camerone) se solde par la longue et sanglante litanie des innombrables faits d’armes accomplis au cours de plus de cent années de combats, la longue et glorieuse litanie de victoires qui chargent les drapeaux et les étendards de la Légion étrangère et dont les noms s’inscrivent sous celui de Camerone, comme pour donner aux héros de Danjou le témoignage de la pérennité du serment qu’ils ont écrit de leur sang à Camerone. Dans un monde et une époque de petite foi, ce legs donne la certitude grave, exaltante, durable, d’agir et de servir un idéal d’honneur et de fidélité qui nous dépasse ».

Ainsi, commémorer, c’est se souvenir pour se préparer, au présent, à mener les combats quotidiens pour un idéal d’honneur et de fidélité qui nous dépasse.

Que commémorer ?
Créé le 11 novembre 1915, le Régiment de marche de la Légion étrangère est le premier régiment de l’Armée française à avoir reçu la fourragère aux couleurs de la médaille Militaire. Il est l’héritier des quatre régiments de marche constitués au début de la Grande Guerre, entre août 1914 et avril 2015, par l’afflux de 32 000 volontaires étrangers, de 51 nationalités différentes, venus défendre la France. Ces quatre régiments, présents sur le front de fin 1914 à fin 1915, s’illustrent en Argonne, dans la Somme, en Artois et en Champagne. Après de lourdes pertes, deux régiments rescapés, le 2e de marche du 1er Étranger et le 2e de marche du 2e Étranger fusionnent le 11 novembre 1915, pour devenir, par le sang versé, le Régiment de marche de la Légion étrangère. Il sera commandé à compter de 1917 par le lieutenant-colonel Rollet, le futur « Père Légion ». Au cours de ce conflit, près de 43 000 engagés volontaires pour la durée de la guerre ont combattu dans les rangs de la Légion, et plus de 35 000 d’entre eux furent tués, blessés ou disparus.

Les trois régiments de Légion étrangère qui libèrent l’Alsace début 1945, sont engagés depuis novembre 1944 dans la bataille des Vosges, au sein du 2e Corps d’armée (général de Monsabert) de la 1re Armée française du général de Lattre de Tassigny. Leur rôle dans la réduction de la poche de Colmar du 20 janvier au 2 février 1945 est décisif. Déjà très éprouvée dans les Vosges, la 13e DBLE combat au sein de la 1re Division motorisée d’infanterie (DMI) ; le 1er REC et le RMLE au sein de la 5e Division blindée. La bataille de Colmar se déroule dans des conditions extrêmement difficiles liées à l’hiver, particulièrement rigoureux cette année là, et au terrain qui n’offre pratiquement aucune couverture naturelle aux assaillants alliés. La 1re Armée y perd plus de 2 000 hommes. Le général de Lattre envoie après la libération de Colmar le communiqué suivant : « Au 21e jour d’une âpre bataille au cours de laquelle les troupes américaines et françaises ont rivalisé d’ardeur, de ténacité et de sens manoeuvrier, l’ennemi a été chassé de la plaine d’Alsace et a dû repasser le Rhin ». Pour marquer ce sacrifice, il choisit le blason vert et rouge de la ville de Colmar pour en faire l’insigne de la 1re Armée. Le RMLE, quant à lui, fait sienne la devise de la 5e DB « France d’abord ».

Un atout pour 2015
Qu’il me soit permis, pour cette année 2015, de rendre un hommage particulier à celui qui commanda la 1re Armée française il y a 70 ans, dans laquelle combattirent trois glorieux régiments de la Légion étrangère. Des historiens peuvent lui reprocher d’avoir trop demandé à telle ou telle formation. Je retiens « du Roi Jean », qui plus tard dira aux survivants de la RC4 « Bravo la Légion ! », d’avoir emporté la victoire en créant et commandant au feu la 1re Armée française faite certes de troupes aguerries, mais aussi de volontaires de la dernière heure. Sa devise « Ne pas subir » doit nous guider dans les combats quotidiens. Nous y arriverons si nous appliquons ses recommandations : « Ayez le culte de l’effort, le goût du travail bien fait, la fierté de l’oeuvre accomplie, le sens de la discipline et l’esprit de générosité ».

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18 janvier 2015 7 18 /01 /janvier /2015 16:25

Après  les évènements tragiques qui viennent de se dérouler en France et le sursaut national qui s’est s’exprimé dimanche dernier, l’ASAF rappelle que : l’armée française est engagée depuis de nombreuses années dans la lutte contre les groupes et mouvements terroristes islamistes ; elle a déjà perdu au combat plus de cent de ses soldats et un millier de blessés que ce soit en Afghanistan, en Afrique et au Proche Orient ...

 

Après  les évènements tragiques qui viennent de se dérouler en France et le sursaut national qui s’est s’exprimé dimanche dernier, l’ASAF rappelle que :

-          l’armée française est engagée depuis de nombreuses années dans la lutte contre les groupes et mouvements terroristes islamistes ; elle a déjà perdu au combat plus de cent de ses soldats et un millier de blessés que ce soit en Afghanistan, en Afrique et au Proche Orient ;

-          actuellement, au Sahel, en République centrafricaine  et en Irak, elle assure la défense avancée de la France et contribue à la protection des Français ;

-          simultanément, sur le territoire national, où elles participent au quotidien à la sécurité des Français, les armées ont renforcé dans l’urgence, à hauteur de 10 000 militaires, les forces de sécurité intérieure dans le cadre du plan Vigipirate, ainsi que les unités d’intervention (GIGN, RAID et BRI) spécialisées dans la lutte anti-terroriste.

-          A cet égard, l’ASAF tient à rendre un hommage tout particulier aux trois policiers tués dans l’exercice de leur mission et à adresser ses félicitations  aux trois groupes d’intervention de la gendarmerie et de la police qui ont éliminé les terroristes avec une grande efficacité.

 

 

Les Français comprennent maintenant qu’ils sont engagés dans une guerre contre des terroristes islamistes fanatisés, ayant une réelle expérience du combat.
 

 

L’ASAF demande donc  instamment  aux gouvernants et élus de la Nation de prendre toutes  les mesures qui s’imposent pour vaincre et en particulier :

-          d’identifier et désigner l’ennemi sans ambiguïté. Il ne peut y avoir de mobilisation durable des Français, d’engagement dans la durée de la Nation tout entière et de combat victorieux, si l’adversaire n’est pas désigné clairement aux Français ;

-          de mettre en œuvre une stratégie générale, une politique tant intérieure qu’extérieure de renseignement, de prévention et d’action, cohérente et compréhensible par tous ;

-          d’accorder aux fonctions régaliennes de l’Etat, garantissant la sécurité et la défense des Français, les moyens humains et financiers indispensables au succès. Concernant les armées, il serait inacceptable et impardonnable de poursuivre la politique de réduction des effectifs et des ressources financières qui est appliquée aujourd’hui. Il faut que le président de la République, chef des armées, décide au plus vite un moratoire dans l’inexorable diminution de nos capacités de défense et de sécurité et engage d’urgence leur remontée en puissance.

 


La REDACTION

(www.asafrance.fr

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11 janvier 2015 7 11 /01 /janvier /2015 16:29

Posté le samedi 10 janvier 2015

Par Jean GUISNEL - Le Point

Que faire pour éviter qu'un tel massacre ne se reproduise ? C'est toute la question de l'antiterrorisme. Mais la réponse restera forcément incomplète...

Soupçonnés d'être les auteurs de douze assassinats perpétrés le 7 janvier à l'intérieur et à l'extérieur des locaux de Charlie Hebdo, les frères Kouachi ont pu préparer leur attentat dans la discrétion, sans se faire repérer par les policiers qui auraient pu et dû les en empêcher. Depuis des mois, sinon des années, tous les spécialistes prévenaient qu'une telle action allait se produire... Pour autant, est-il envisageable avec les moyens que la République consacre actuellement aux renseignements intérieur et extérieur - à la louche, un milliard d'euros par an - de dresser un bouclier infranchissable contre des hommes déterminés, organisés et prudents ? La réponse est négative.

De la même manière, les spécialistes de la protection rapprochée qui assurent la sécurité d'une personne menacée ne peuvent le faire de manière efficace contre un attaquant décidé. Dans la longue histoire de la police française - sous réserve d'inventaire et sauf erreur que nos lecteurs rectifieraient -, seules deux personnalités françaises ont dû leur survie aux tirs de leur "ange gardien" : Nafissa Sid Cara, secrétaire d'État chargée des Affaires sociales musulmanes dans le gouvernement de M. Michel Debré entre 1959 et 1962 - mais une balle tirée par son garde du corps avait tué un passant -, et le ministre de la Défense Charles Hernu, dont le policier chargé de la protection avait, en 1984, tiré avec son 357 Magnum dans la cuisse d'un homme qui fonçait sur le ministre au volant de sa voiture.

Mesures discrètes, efficaces, inédites

Aujourd'hui, plus de mille Français et Françaises se sont rendus en Syrie ou projettent de le faire. À ces suspects en puissance s'ajoutent tous les velléitaires qui ont tenté sans succès de le faire. Et persisteront à faire profil bas... Sauf à placer dix ou vingt policiers et gendarmes autour de chacun d'entre eux, et encore ! Il est matériellement impossible de surveiller tant de personnes. Comment faire ? D'abord, tenir compte de la réalité de cette menace invisible.

Pour ne parler que d'elles, les armées ont pris toute la mesure de ce problème. Sans entrer dans les détails, elles ont transmis de strictes consignes de sécurité à toutes les unités stationnées en métropole et outre-mer. Ces mesures de protection discrètes mais efficaces sont inédites par leur ampleur en ne visant pas seulement la présence des militaires quand ils sont amenés à se déplacer en uniforme. Elles concernent aussi la présence des soldats-citoyens-internautes sur les réseaux sociaux. Ils ont été invités à retirer toute allusion à leur activité professionnelle. Mais, pour le reste, les armées françaises seraient bien en peine de cacher qu'elles sont engagées depuis des années dans la lutte contre le terrorisme.

Nouveaux défis de la guerre des lâches

"La guerre est déjà sur notre sol", soulignait la semaine dernière un officier. Il poursuit : "Nous sommes engagés à l'extérieur de nos frontières, mais nous participons aussi à Vigipirate dans l'Hexagone." De fait, les armées françaises sont placées en première ligne. Depuis 2001 et les attentats du 11 Septembre, des dizaines de milliers de soldats français ont combattu d'abord en Afghanistan, puis aujourd'hui sur le sol africain. Les raisons de cette posture sont bien connues : les dirigeants français - tous partis de gouvernement confondus - considèrent que la meilleure manière d'éviter une propagation du terrorisme sur le sol national consiste à aller combattre ses inspirateurs et sponsors là où ils se trouvent : à Kaboul hier, dans la bande sahélo-sahélienne et en Irak aujourd'hui.

Cette attitude n'est pas contestée par nos concitoyens et les armées engagent en permanence des milliers de soldats et leurs moyens les plus puissants pour ce combat. Les services de renseignements y participent très activement en première ligne. Mais on mesure bien que l'on ne lutte pas avec un porte-avions ou des chars de combat contre des terroristes français bien de chez nous, formés sur le tas, dirigés à distance et sachant parfaitement jouer l'adhésion aux principes républicains, avant de surgir du néant l'arme au poing. Face à cette surprise stratégique, face aux nouveaux défis de cette guerre des lâches, toutes les questions sont sur la table. Reste à trouver les réponses.

Jean GUISNEL

Avis de l’ASAF :

Comme il est dit dans l’article, la réponse à une crise profonde n’est jamais exclusivement militaire, mais reconnaissons que les moyens militaires, toujours indispensables et qu’ils ne se construisent pas du jour au lendemain.

L’officier qui affirmait que « l’ennemi est déjà sur notre sol » n’est autre que le chef d’état-major de l’armée de Terre et ancien chef de la direction de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD), c'est-à-dire quelqu’un qui a une connaissance approfondie des menaces qui pèsent sur le territoire national.

La France doit donc se préparer à affronter des menaces très diverses, celles connues d’aujourd’hui et celles encore inconnues de demain. Or les moyens des militaires sans cesse réduits sont maintenant insuffisants pour conduire efficacement nos opérations extérieures actuelles. Ils le seraient encore davantage, si nos armées devaient être engagées demain en soutien d’opérations d’envergure sur le territoire national: contrôle de zones urbaines ou rurales sensibles, … compte tenu de la faiblesse des effectifs et de l’insuffisance de certains moyens (hélicoptères par exemple).

Ces capacités militaires devraient d’ailleurs continuer à diminuer dans les années à venir à moins que les récents évènements fassent prendre conscience aux dirigeants politiques de la nécessité d’arrêter l’hémorragie des finances et des effectifs consacrés à la Défense et engager une véritable remontée en puissance de nos forces.

Source : Le Point

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24 décembre 2014 3 24 /12 /décembre /2014 19:08

Noël légionnaire…

Noël est la fête de la famille Légion, c’est un moment particulier pour les légionnaires, notamment les plus jeunes. Avec près de 150 nationalités représentées, certains se sentent loin de chez eux et de leurs proches en cette fin d’année.

C’est pourquoi, officiers, sous-offi ciers et militaires du rang passent la veillée de Noël ensemble, entourant les jeunes légionnaires, la Légion étant devenue leur famille d’adoption. Noël est cet instant unique où la communauté légionnaire se retrouve pour un moment de cohésion et de fraternité partagée, sans aucune considération de grade ou de qualité, où les liens humains se resserrent.

À Noël, il existe une tradition qui perdure, le concours de crèches au sein des compagnies de chaque régiment. Pour le légionnaire, la crèche, avec Marie, Joseph et le “petit Jésus”, symbolise cet esprit de famille. Ainsi faire une crèche pour un légionnaire, c’est reconstituer la vie de famille en y intégrant des éléments personnels. En général, une unité représente dans sa crèche un thème choisi au sein de la compagnie avec le commandant d’unité.

Le challenge est lancé aux légionnaires qui avec de l’imagination et les moyens dont ils disposent, vont confectionner la crèche la plus originale possible, et parfois même des crèches vivantes. Même en opération extérieure à l’étranger, les légionnaires réaliseront une crèche coûte que coûte, avec ce qu’ils ont. Le 24 décembre au soir, le concours vient récompenser l’unité qui a réalisé la plus belle crèche. Elles ont été secrètement gardées tout au long du mois écoulé, au sein des unités avant d’être dévoilées au jury. Au cours du réveillon, le chef de corps passe dans les compagnies pour annoncer la position tenue par les crèches respectives.

Il remet fi nalement le premier prix du concours au commandant d’unité de la crèche gagnante. Tout un symbole et la reconnaissance de l’investissement de chaque légionnaire qui s’est ingénié à donner le meilleur de lui-même.

Noël concourt aussi à la fête de la solidarité légionnaire, autour des notions d’accueil, de générosité et d’échanges. C’est notre dossier du mois avec “l’entraide FELE en action”.

Toute l’équipe de Képi blanc vous présente ses meilleurs voeux pour cette nouvelle année 2015.

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15 décembre 2014 1 15 /12 /décembre /2014 19:14

A l’occasion des commémorations de la Grande Guerre, des images d’archives inondent nos écrans de télévisions et leurs commentaires rappellent, à bon escient, à nos concitoyens, que celle-ci s’est soldée par 1 400 000 morts et 4 300 000 blessés pour ne s’en tenir qu’aux seules pertes militaires. Mais, parallèlement, nos blessés militaires d’aujourd’hui sont ignorés de notre société et des médias.

Notre pays est en guerre

Or chacune de nos opérations extérieures, y compris celles en cours, entraînent non seulement des morts qui émeuvent l’opinion et reçoivent l’hommage solennel qui leur est dû, mais aussi des blessés qui, eux, font l’objet d’une complète indifférence. Celle-ci n’est pas à reprocher à nos concitoyens qui ne peuvent pas s’associer à ce qu’ils ne connaissent pas. Savent-ils que l’intervention de la France en Afghanistan a non seulement coûté la vie à 88 de nos soldats, mais a généré 450 blessés physiques dont 247 pour la seule année 2011 mais aussi 500 victimes de « blessures invisibles » (troubles psychiques) ? Non, ils ne le savent pas, car on ne leur a pas dit. Et le Mali ? Chacun a vaguement en tête un ordre de grandeur du nombre de tués au combat à ce jour : l’adjudant Thomas Dupuy fut, le 29 octobre dernier, le dixième. Mais les blessés, combien ? Au cours de la seule année 2013 (l’opération Serval a été déclenchée le 11 janvier de cette année-là), 40 blessés graves ont été à déplorer. Nos concitoyens ne le savent pas, car on ne le leur a pas dit et que l’on ne veut pas le leur dire.

Oui, notre pays est en guerre ! Oh, certes, on nous le rappelle, « en pointillés », lors des hommages rendus aux Invalides à nos soldats morts, de sorte qu’entre chaque cérémonie on l‘oublie. Mais, si chaque blessure sérieuse faisait l’objet d’un communiqué dans nos médias, alors la Nation serait rappelée quasiment au quotidien à la dure réalité des combats. De manière régulière, il pourrait y avoir un bulletin de guerre porté à la connaissance des Français. Mais on veut leur épargner cela pour ne pas troubler leur quiétude. Il ne faut pas que les Français sachent qu’ils sont en guerre, car ils ont déjà tant d’autres préoccupations : chômage, impôts, déficits…

Le devoir de réinsérer et réparer nos blessés

Alors nos blessés disparaissent pour de longs mois et parfois même des années à l’hôpital. Le Service de santé des armées, qui s’occupe d’eux de façon remarquable, évite leur médiatisation dans le souci bien légitime de les protéger. Notons, en passant, qu’alors que ces lignes sont écrites, on s’efforce de détricoter ce service d’excellence. Ainsi, la fermeture de l’hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce a été décidée. Soit, mais dans le cadre de la reconversion du site, une formidable opportunité pourrait être de faire du Val un centre de rééducation pour grands blessés civils et militaires en liaison avec l’hôpital Cochin voisin et en substitution du centre de rééducation de Garches (Hauts-de-Seine) dont l’avenir est menacé et de la composante médico-chirurgicale de l’Institution nationale des Invalides dont l’avenir n’est pas plus assuré.

En définitive, seules les deux familles des blessés, entendez leur famille biologique quand ils en ont une (conjoint, enfants, parents) et leur autre famille, l’armée, restent vigilantes et accompagnent, avec l’aide d’organismes officiels ou associatifs dédiés à cette cause, ce qui sera le parcours difficile, semé d’embûches, de toute leur vie.

Un maître mot doit alors prévaloir : la réinsertion. C’est le souci constant des frères d’armes du blessé qui recherchent toutes les possibilités offertes au sein de l’armée ou dans le cadre d’emplois réservés au sein du ministère de la Défense. Mais cela devrait être la préoccupation de la Nation tout entière. Pourquoi le législateur n’envisagerait-il pas une obligation d’embauche au profit de ces blessés comme il existe aujourd’hui une obligation d’accueillir dans les administrations ou les entreprises un certain quota de personnes handicapées dont ils font partie ?

Au moment où ces lignes sont écrites, on s’efforce de détricoter ce service d’excellence. Ainsi, la fermeture de l’hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce a été décidée. Soit, mais dans le cadre de la reconversion du site, une formidable opportunité pourrait être de faire du Val un centre de rééducation pour grands blessés civils et militaires en liaison avec l’hôpital Cochin voisin et en substitution du centre de rééducation de Garches (Hauts-de-Seine) dont l’avenir est menacé et de la composante médico-chirurgicale de l’Institution nationale des Invalides dont l’avenir n’est pas plus assuré.

En définitive, seules les deux familles des blessés, entendez leur famille biologique quand ils en ont une (conjoint, enfants, parents) et leur autre famille, l’armée, restent vigilantes et accompagnent, avec l’aide d’organismes officiels ou associatifs dédiés à cette cause, ce qui sera le parcours difficile, semé d’embûches, de toute leur vie.

Aujourd’hui, l’administration a entrepris, en liaison avec des associations d’anciens combattants, la révision du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre (PMIVG) jamais réalisée depuis sa création à l’issue de la Première Guerre mondiale. En effet, nos concitoyens ne savent pas non plus qu’en 2014, un blessé pour la France est moins réparé (entendez par là, reçoit moins d’argent) qu’un accidenté de la route. A l’occasion de ce vaste chantier, une occasion formidable est donnée à nos responsables politiques d’inscrire dans la loi la volonté d’exprimer clairement à nos blessés la reconnaissance qui leur est due en leur offrant des pensions d’invalidité décentes.

Connaître et reconnaître nos blessés

L’an dernier, l’ASAF a consacré son numéro hors-série annuel aux Blessés pour la France . Dans la conclusion de cet ouvrage, on rappelle qu’un blessé de guerre l’est pour la vie et, comme il est souvent jeune, la vie, pour lui, cela peut être long. Il ne porte plus le même regard sur les choses. Le futile pour nous peut être très important pour lui et réciproquement, mais la plus terrible épreuve qu’il doit affronter c’est de se confronter au regard des autres.

Français qui lisez cette lettre, sachez qu’il existe autour de vous une cohorte silencieuse de soldats blessés qui souffrent dans leur chair ou dans leur tête. Ne les ignorez plus. Allez à leur rencontre , tendez leur la main et demandez-vous ce que vous pourriez faire pour les réintégrer au sein de la Nation.

LA REDACTION de l’ASAF - (www.asafrance.fr).

1/ Sur deux décennies, 9 000 blessés, toutes catégories confondues, ont été à déplorer dans les armées françaises.

2/ Numéro toujours disponible au siège de l’ASAF-18 rue Vézelay-75 008 PARIS-au prix de 10 € port compris

3/Chaque armée dispose d’une cellule d’aide aux blessés :

- Armée de Terre : 01 44 42 39 58

- Marine nationale : 04 94 02 12 31

- armée de l’Air : 01 45 52 25 42/46.

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