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Présentation

  • : Le blog de l'Amicale des Anciens de la Légion Etrangère d'Indre-et-Loire
  • : Ce blog présente toutes les activités de l'Amicale. Vous êtes invités à transmettre vos textes et photos pour enrichir ce blog soit en contactant le Président soit en écrivant à zeraldavert@gmail.com
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Profil

  • AALE 37
  • Pierre LORAILLER 
- Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES 
- Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 
- Délégué AALP Région Centre.
  • Pierre LORAILLER - Ancien Caporal au 1er R E P et de la Police Militaire à SIDI BEL ABBES - Président de l’AALE d’Indre et Loire depuis le 01/01/2003 - Délégué AALP Région Centre.

A.A.L.E. 37

Buts : Entretenir et développer les sentiments de camaraderie et de solidarité qui caractérisent la Légion Etrangère.

Pérenniser le souvenir du Combat de Camerone.

 

Président :

LORAILLER Pierre

Mail : zeraldavert@gmail.com

 

Composition du bureau directeur :

Président d’Honneur : Général de Brigade (2S) BREUILLE Eric (Ancien Chef de Corps du 1er REG)

Vice-Président : BERTHE Francis  (Ancien du 2ème REP)

Secrétaire et Trésorière : Mlle THERET Nadine

 

Administrateurs :  

DUPUIS Rémi

LEBIGRE Yannick

THERMEAU Jean-Claude

 

Contrôleur aux Comptes :

BERGEOT Dominique

 

Porte-drapeaux :

BENYAHIA Hikmat

GAUTIER Dominique

 

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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 16:38

Avant même que ne cessent les hostilités en Indochine, les premiers troubles apparaissent en Afrique du Nord. La Légion combat d'abord au Maroc et en Tunisie. En Algérie ensuite, où elle inflige de sévères pertes aux bandes rebelles. Malgré les résultats militaires des opérations, l'Algérie deviendra algérienne et les légionnaires devront quitter cette terre sur laquelle, cent trente ans plus tôt, leurs aînés avaient débarqué.

La guerre d’Algérie est un conflit qui commence en 1945, puis se déroule de 1954 à 1962, principalement sur le territoire des départements français d'Algérie, avec également des répercussions en France métropolitaine. Elle oppose l'État français à des indépendantistes algériens, principalement réunis sous la bannière du Front de Libération Nationale (FLN).

 

Après avoir donné du temps à l'armée pour qu'elle utilise tous les moyens à sa disposition pour écraser définitivement l'insurrection, le Général de Gaulle penche finalement pour l'autodétermination en tant que seule issue possible au conflit, ce qui conduit une fraction de l'armée française à se rebeller et entrer en opposition ouverte avec le pouvoir.

 

Après la bataille d'Alger (qui a opposé, en 1957, la 10e division parachutiste de l'armée française aux indépendantistes algériens du FLN) et la bataille des frontières gagnées par le Général Salan, son successeur le Général Challe, général d'aviation nommé au commandement militaire de l'Algérie, espère asphyxier les maquis de l'Armée de Libération Nationale (ALN) la branche armée FLN, en même temps qu'est entreprise une politique de pacification. Les actions qu'il met en œuvre constituent le « plan Challe ».

 

Le Plan Challe était ainsi une série de grandes opérations menées par l'armée française, de 1959 à 1961 à travers le territoire algérien qui avait pour objectif de détruire les unités de l’ALN de l’intérieur, d'occuper de façon permanente leurs positions et de démanteler l’O.P.A. (Organisation Politico-Administrative) du FLN.

 

Voici le récit de l’une des ces opérations : l’Opération d’Ouenza menée par le 4e Régiment Etranger d’Infanterie (4e REI) les 27, 28 et 29 novembre 1959 sur les pentes du Djebel Damouss.

 

Le début du mois de novembre est bien calme, l’ennui s’est d’ailleurs quelque peu abattu sur les troupes d’intervention. En effet, l’entraînement, même s’il épargne le sang, ne remplace pas l’excitation du combat.

On peut notamment lire dans les Journaux des Marches et des Opérations (JMO) des compagnies :

-   8 au 11 novembre 1959 : travaux de renforcement du barrage / Nuit : protection du barrage : RAS.

-   25 novembre 1959 : reconnaissance devant Sakiet-Sidi-Youssef (Etat Major Tactique ETM 1) : RAS / Nuit : renforcement de la protection du barrage, région Hammam-Zaïd et installations de l’unité (1er CP) à 8 km au sud de ce point : RAS.

 

Les troupes sont aussi parfois mobilisées pour des fouilles de secteur : le 4 novembre l’Oued Soudan, le 18 novembre l’Oued-el-Kebir, et toujours les désespérants bulletins : « RAS ».

Il y a ainsi beaucoup de sueur et de fatigue lors de ces fouilles pour peu de résultats : parfois une cache éventée, quelques suspects, très certainement des « chouf », mais à moins de les passer au DOP (Détachement Opérationnel de Protection), chargé des interrogatoires, comment le prouver ?

Toutefois, il arrive aussi que la ténacité des légionnaires soit récompensée. Par exemple, les 15 et 16 octobre, la 5e CP est au tableau d’honneur du 4e « étranger » : Héliportage d’un élément et réduction d’une grotte dans l’Oued Zouara. Bilan : 9 rebelles tués dont 7 identifiés, 1 prisonnier, 5 armes récupérées dont 2 détruites. Stock logistique important détruit. Pertes amies : 1 sous-officier légèrement blessé. Renforcement du barrage ouest entre Saint Joseph et Oued Frarah : RAS.

 

Le 24 novembre, les légionnaires du 4e REI sont de retour au cantonnement d’Héliopolis où il retrouve le Colonel GEORGEON qui souhaite qu’ils se mettent à jour dans leurs vaccinations et profitent de ces deux jours pour remettre en condition leurs organismes et paquetages, ainsi que les véhicules et l’armement.

Les légionnaires s’apprêtent alors à passer une troisième nuit sur leurs lits quand à 1 heure, le 27 novembre, l’alerte est donnée !

 

Très vite les légionnaires enfilent leur tenue de combat et lacent leurs rangers. Déjà les conducteurs sont au volant de leurs véhicules. Mus par une longue habitude, les légionnaires embarquent en silence dans leurs camions respectifs.

 

A 2 heures, le Colonel donne le signal du départ. Le convoi quitte Héliopolis et prend la route en direction de Guelma, point de regroupement de toutes les unités devant participer à cette opération où est fait un dernier briefing (répartition des tâches, horaires et timing, coordination et réseau « trans », appuis (artillerie et chasse), moyens et logistiques, reports de secteur et de feux).

 

Par Duvivier et la nationale 16, une route sinueuse et difficile, les « portés » du 4e REI rejoignent Souk Ahras. Puis, empruntant la départementale 20, ils montent à 1000 m d’altitude avant de plonger sur Gambetta. Dans cette nuit qui n’en finit pas, le froid est intense, les légionnaires se réchauffent comme ils le peuvent et regrettent les djellabas si confortables du paquetage saharien.

 

Au petit matin, un ordre enjoint au Colonel GEORGEON de se porter à proximité des mines de fer d’Ouenza.

Dès son arrivée sur la zone de combats, le Colonel GEORGEON prend connaissance de la situation : une bande de hors-la-loi (HLL) a franchi le barrage au cours de la nuit. Des renseignements précis les localisent dans une zone de 100 km2. Le régiment reçoit la mission de fouiller en coopération avec un détachement du 151e Régiment d’Infanterie Motorisé (RIM), d’une compagnie nomade et d’un Groupement Mobile de Sécurité (GMS). Le bouclage est déjà en place, assuré par des unités du secteur de Claire-fontaine que renforcent les éléments du 1er Régiment Etranger de Cavalerie (REC).

 

Composé de deux EMT, le 4e REI gagne son secteur opérationnel.

L’EMT 1 effectue une première fouille entre Ouenza et le barrage, parallèlement au cours de l’Oued Mellègue, sans résultats particuliers si ce n’est la confirmation du passage de nombreux rebelles se dirigeant certainement vers les wilayas du Constantinois.

A midi sous un ciel couvert, qui ne favorise pas l’action de l’aviation, l’EMT 2 accroche sévèrement l’ennemi à 1 km au nord d’Ouenza. Les premiers coups de feu partent du djebel Danouss. Les positions de l’ALN sont sérieusement organisées, de même que les plans de feux. Une section du 151e RIM et les « nomades » sont bloqués sur la pente. Le tir caractéristique des FM Bar (Fusil Mitrailleur) cloue les hommes au sol. La 5e CP manœuvre et tente de déborder les rebelles. Le terrain est difficile, abrupt et rocailleux, les rebelles l’utilisent à merveille et s’y accrochent solidement. Le contact est déjà si serré que l’artillerie ne peut intervenir. Pour la même raison, la chasse qui a profité d’une éclaircie, renonce au napalm et « strafe à bloc » les moindres mouvements « fells ».

Soulagée par l’assaut des légionnaires de la 5e CP, la compagnie du 151e RIM parvient enfin à prendre pied sur une position dominante. Malheureusement, le feu d’enfer qui s’abat sur ses maigres effectifs ne lui permet pas de tenir la position et les fantassins reçoivent l’ordre de décrocher.

Entre-temps, la 5e CP s’est rapprochée des positions « fells » mais elle compte déjà 4 légionnaires blessés, dont un mourra quelques heures plus tard à l’hôpital de Tebessa.

Les djounouds ont eux aussi des pertes : 5 morts et 10 prisonniers et l’on s’est approprié bon nombre de leurs armes.

La 5e CP progresse sous un feu violent et atteint une crête intermédiaire, excellente base de départ pour l’assaut. Mais avant elle doit soigner et évacuer ses blessés.

 

Devant l’ampleur et l’intensité des combats, le Colonel GEORGEON rameute ses compagnies, que la mission initiale de fouille du secteur avait dispersées sur un front très large.

Sans tarder l’EMT 1 effectue un bouclage au profit de l’EMT 2, qui veut en finir avant la tombée de la nuit, que les rebelles risquent d’utiliser à leur profit.

La 1ere CP se positionne sur la cote 408, face à l’est, et passera la nuit en surveillance pour contrer un passage en force ou empêcher les exfiltrations.

La 4e CP qui opérait dans le Kat-El-Megzouma, aunord d’Ouenza, se poste le long de l’Oued Ouecidja.

En fin d’après-midi, les compagnies de l’EMT 2 sont regroupées au plus près de l’objectif.

La 3e CP rejoint à 17 heures la position occupée par la 5e CP. Il est tard, il faut agir vite maintenant, pour « enlever le morceau » avant la nuit. Les deux compagnies se lancent à l’assaut. Après trente minutes de corps à corps acharné, le djebel Damouss est coiffé par les Bérets verts. Le silence revient, les « fells » sont au tapis.

 

Les rares rescapés tentent de fuir individuellement mais ils se heurtent aux patrouilles qui fouillent le terrain sans désemparer pendant une bonne partie de la nuit et la matinée du lendemain.

 

La 3e CP paie un lourd tribut à la victoire. Les légionnaires Manfred BLASECK, Pierre KELIER et Laszlo JUHASZ seront cités à titre posthume, cependant que le Sergent-Chef Horst BEHNKE et le légionnaire Marcel LECHAIRE auront été grièvement blessés sur les pentes du djebel Damouss.

 

Le 29 novembre 1959, la bande rebelle est anéantie dans sa totalité. En retournant à Souk Ahras, les légionnaires prendront connaissance du bilan : 30 HLL tués, 14 prisonniers, 7 FM, 6 PM, 1 PA, 26 fusils et 1 carabine US récupérés. Les quatre camarades tombés sur le djebel Damouss sont vengés : la Légion de laisse pas d’impayés.

 

Le 2 décembre 1959, à Sakiet-Sidi-Youssef, le Général DULAC, commandant la zone du barrage, transmettait les félicitations du Général Maurice CHALLE aux troupes qui avaient participé aux opérations d’Ouenza. Au cours d’une prise d’armes, il remettait plusieurs décorations à des officiers et des légionnaires de l’EMT 2 et du 4e Régiment Etranger d’Infanterie.

                                        

 

 Cette opération fut vécue par l'un de nos anciens de l'Amicale.

 

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