LA GAZETTE DU MORBIHAN
Le lieutenant-colonel Émile Lardeux est le Chef de musique de la légion étrangère. Présent pour le Trophée Centre Morbihan, il nous parle du recrutement.
25/05/2016 à 14:50 par yann.clochard
Changer de vie voire de nom. Un procédé rendu possible grâce à la légion étrangère. Le lieutenant-colonel Émile Lardeux est un officier des armes, servant la légion étrangère. Autrefois tubiste (joueur de tuba), il en est aujourd’hui Chef de la musique. Sous ses ordres, 64 musiciens, tous légionnaires. « Nous avons 20 nationalités différentes », précise le lieutenant-colonel.
Sa troupe était présente lors du Trophée Centre Morbihan pour interpréter les 18 hymnes des pays représentés. « Nous avons été appelés par la cellule communication de la légion. Nous sommes basés à Aubagne, à côté de Marseille. Ce type d’événement nous intéresse puisque nous recrutons à l’étranger. Cela nous permet d’impacter les nations présentes. »
Un moyen aussi de se perfectionner afin d’être opérationnel pour le défilé du 14 juillet, notamment.
Ils sont actuellement 7 500 à faire partie de la légion étrangère avec 130 nationalités différentes. Mais qu’est-ce qui pousse ces étrangers à rejoindre les rangs de la France ? « Chacun a ses raisons. Souvent ils fuient un pays où la vie est dure. D’autres veulent commencer une nouvelle vie et oublier le passé. »
Mais n’entre pas qui veut dans la légion étrangère. « Au centre de sélection, on questionne les candidats sur leur passé. On ne va pas recruter des meurtriers. En moyenne, un candidat sur huit est pris. Tous les jours, nous recevons des candidatures à Aubagne et à Paris. Nous avons une commission de sélection. Les candidats passent plusieurs tests. »
Parmi les officiers en revanche, ils sont tous Français, « sauf 10 % de légionnaires qui ont gravi les échelons ».
Les légionnaires peuvent également changer de nom et/ou acquérir la nationalité française. « À la fin du premier contrat de 5 ans, les légionnaires peuvent demander à changer de nom, explique Émile Lardeux. Puis, au bout du deuxième contrat, ils peuvent demander la naturalisation. »
Cette naturalisation peut aussi se faire « par le sang versé. Un légionnaire blessé en opération, pas en exercice, peut obtenir la naturalisation. »
Ceux qui rejoignent les rangs de la légion arrivent principalement d’Europe. « Une majorité vient d’Allemagne ou d’Italie. Ensuite nous avons 20 % de Slaves et 15 % de recrues de pays d’Europe occidentale. » Le lieutenant-colonel constate également une augmentation, ces dernières années, de recrues provenant de la Chine.
Dans les rangs des musiciens, seulement cinq « Gaulois », pour faire référence aux Français. Et aucun Breton. « Plus généralement, dans la légion, nous en avons peu. La Bretagne est plutôt une terre de marins », justifie le lieutenant-colonel. Entre les galettes et le boudin, ils ont vite fait de choisir !