Entre mythe et réalité…
“À mon arrivée sur le champ de manoeuvres de Tong, je passais tout d’abord en revue le régiment au grand complet, aligné en formation massive derrière le drapeau du 5e Étranger. Jamais je n’ai aussi bien compris ce qu’était au juste l’esprit de corps, et ce que signifiaient ces expressions banales, que l’on emploie trop souvent hors de propos : “l’âme et la cohésion d’une unité”… Dans toutes les phases sanglantes des évènements d’Indochine, Langson, Cambodge, retraite sur la Chine, les légionnaires furent au poste d’honneur, et laissèrent maints des leurs sur le terrain”. Amiral Decoux, “À la barre de l’Indochine”.
La force morale de la Légion étrangère réside dans son esprit de corps puisé dans ses origines et ses traditions, avec ses règles propres, faisant aussi sa spécificité. Ses valeurs savamment entretenues et le culte des principes fondateurs des Anciens concourent à l’image mythique qu’elle dégage au-delà des frontières. Aujourd’hui, le succès de son recrutement ne se dément pas.
Depuis sa création en 1831, la Légion conserve des traditions solidement ancrées et des symboles transmis de génération en génération.
Aux yeux du grand public, le légionnaire se reconnaît avant tout à ses particularités vestimentaires. Au-delà de cette image coutumière, la Légion puise dans son esprit de corps toute sa puissance et sa vivacité reposant sur quatre piliers qui sont l’essence même de l’éthique légionnaire : le caractère sacré de la mission, la rigueur dans l’exécution, la solidarité, le culte du souvenir.
À quelques jours de la célébration du combat de Camerone, Képi blanc consacre son dossier du mois aux traditions à la Légion étrangère. Pour certains, cela fera office d’un rappel, pour d’autres, il sera l’occasion de découvrir ou redécouvrir ce qui fait l’âme de notre institution.