Discours prononcé par le général d’armée Bruno DARY, Gouverneur militaire de Paris, en l’Hôtel national des Invalides.
Le mot de la fin….
Bien chers amis,
Voici 5 ans, lorsque je pénétrai pour la 1° fois dans ces lieux magiques et symboliques, je disais à
mes enfants, ce que m’avait appris la carrière militaire : « Attention, mes chéris, que ces lieux ne
nous tournent pas la tête, car lorsqu’à minuit, le 12° coup sonnera, le carrosse en citrouille se
transformera ! » et je rajoutais « Et en plus, ce n’est pas un conte de fée ! »
Aujourd’hui, le 12° coup vient de sonner et c’est bien ainsi ! Mais je ne souhaite pas épiloguer sur
ces 5 années passées, car seul ce qui résistera au temps aura de la valeur. Je ne souhaite pas non plus
épiloguer trop longtemps sur ma carrière : l’ordre du jour a été prononcé règlementaire tout à
l’heure ; et comme le dit sobrement un chant de Légion, pour dire adieu à celui qui a aimé son métier
« Il a servi honnête et fidèle ! » Tout simplement et c’est bien ainsi ! Et je ne veux pas, non plus,
tomber dans le poncif des campagnes d’anciens combattants, qui commencent toutes par « T’en
souviens-tu, Lulu? » et se terminent immanquablement par la même rengaine : « C’était le bon
temps ! », comme si l’époque était plus difficile aujourd’hui qu’hier, ou comme si nous étions
incapables d’apprécier l’instant présent à sa juste valeur !
Je tiens simplement rendre hommage à une personne, qui le mérite bien ; cet hommage, je veux
l’adresser au soldat et plus particulièrement au « soldat français » ! Il y a 48h00, en effet, le Chef
d’Etat-major des Armées et à moi-même, accueillions le Président de la République sur la place de
l’Etoile, pour les cérémonies du 14 juillet. A ce moment-là, je lui ai dit très simplement : « Monsieur
le Président, les quelque 5 0000 soldats de tout grade et de toute armée, que vous allez passer en
revue et voir défiler, sont fiers d’être ici aujourd’hui, mais sachez, que tous sans exception, sont prêts
à risquer leur vie, sur l’ordre du Chef des armées que vous êtes ! »
En effet, le soldat est d’abord un homme d’action, car, dès lors que les autres moyens n’ont pu
aboutir, il lui appartient alors de concrétiser une décision politique ; s’il n’a pas le monopole de
l’action, en revanche, il lui revient d’agir sous le spectre de la mort, en étant conscient que le sang
pourra couler, que ce soit le sien, celui de ses soldats ou de l’adversaire ! C’est bien là sa spécificité
et la seule qui vaille. Mais aussi respectable soit-elle, cette spécificité unique de donne pas au soldat
tous les droits, y compris sur un théâtre d’opération : bien au contraire, il agit toujours dans un cadre
contraint fixé par des règles, et selon des principes éthiques qui doivent le guider dans ses réflexions,
ses décisions et la conduite des opérations. Son action demeure ainsi en permanence partagée, voire
écartelée entre des principes, simples, clairs, nets, purs, et presque faciles et une réalité complexe,
évolutive, paradoxale, multiforme, lieu de tous les antagonismes. Si les concepts sont faciles à
manier, la réalité l’est beaucoup moins ! On comprend pourquoi le Commandant de Saint-Marc, lui
qui, à plusieurs reprises dans son existence eut à faire des choix existentiels entre ses convictions
profondes et une situation paradoxale et ambiguë, pourquoi il a intitulé ses mémoires « Les champs
de braises ». L’honneur d’un homme, en effet, et plus particulièrement celui du soldat, appelé à agir
et à s’engager dans des situations extrêmes où la mort rode, consiste bien, comme on l’apprend à
Saint-Cyr à discerner dans la complexité, à décider dans l’incertitude et à agir dans l’adversité ; c’est
ce que Clausewitz appelait déjà en son temps le brouillard de la guerre !
Et la langue française, avec sa richesse, son histoire et sa subtilité ne s’y est pas trompée, car dans un
certain nombre de termes qui touchent justement à notre éthique - nous dirions aujourd’hui nos
fondamentaux - on retrouve ce paradoxe, où un principe énoncé au singulier a une signification
flatteuse, alors que le même terme, employé au pluriel pour traduire son application concrète, prend
une connotation péjorative, comme si ces principes purs et immatériels se couvraient de boue au
contact de la réalité ! Et je voudrais rendre hommage au soldat de France, en évoquant devant vous
quelques uns de ces mots, dont l’ambiguïté singulier/pluriel caractérise bien la vie du soldat et révèle
en même temps son écartèlement permanent entre le respect des concepts et la conduite de l’action.
Sans doute, est-ce le mystère de la condition humaine du soldat……
Le premier mot est celui de service : d’un côté, le service et, de l’autre, les services ou les servitudes ;
Servir, disait Barrès, est le plus beau mot de la langue française ; qui d’entre nous n’est pas persuadé
qu’il s’est engagé pour servir son pays, et de la façon la plus désintéressée qu’il soit, le service des
armes ? Et qui n’inscrit pas sur un livre d’or, le jour de son départ d’une formation, ces simples mots
« j’ai servi » ?
Et pourtant, la vie quotidienne du soldat est remplie de services, voire de servitudes c’est même le
quotidien du soldat ; hier, Vigny décrivait les « servitudes militaires » ; aujourd’hui, il en est toujours
de même : une affectation que l’on n’avait pas souhaitée, une mission rébarbative, une alerte qui
remet en cause des projets familiaux, un tableau d’avancement qui se fait attendre, un
commandement que l’on souhaitait autre ; et qui d’entre nous n’a pas vécu des moments,
où l’obéissance d’amitié, si souvent évoquée, n’allait pas de soi ?
Un deuxième mot répond à ce paradoxe ; c’est la parole et, son pluriel, les paroles.
Dans la bouche d’un soldat, et encore plus chez celui qui est appelé à commander, la parole est
sacrée, car elle engage ! Elle engage autant celui qui la prononce que celui qui la reçoit. En opération,
il est parfois difficile de tout écrire, surtout quand les circonstances se précipitent ; alors la parole,
claire, courte, concise prend toute son importance, d’autant plus qu’il faut être certain qu’elle soit
bien comprise, car toute méprise ou toute erreur peut être dramatique ! Elle revêt donc pour le soldat
un caractère presque sacrée, puisque l’on va jusqu’à évoquer la parole d’honneur !
Pourtant son pluriel, les paroles, l’est beaucoup moins ; il est même péjoratif ! Il n’est pas flatteur de
dire des propos d’autrui que ce ne sont que des paroles…On dit d’ailleurs d’un grand soldat que c’est
un homme de parole, et non pas un homme de discours ; je n’ai pas dit que les hommes de discours
n’avaient pas de paroles ; mais l’expérience nous montre que plus on parle, plus on risque de s’égarer
et moins on est sûr de pouvoir tenir sa parole.
Le service, la parole, il en est aussi de la tradition et des traditions : que de confusions entre les deux !
Le soldat est souvent qualifié d’homme de Tradition, car les vertus militaires défient les siècles,
s’affranchissent des régimes et transcendent tactique et technologie ; en effet, notre grande tradition,
reine des traditions, avec un « T » majuscule, reste encore et pour longtemps notre volonté et notre
fierté de servir la France ! Et la tradition dans les grandes choses ne consiste pas à refaire ce que
d’autres ont fait avant nous, mais de comprendre l’esprit qui les avait amenés à faire ces grandes
choses et qui leur aurait fait faire de bien différentes en d’autres temps.
Toute le reste, ce ne sont que des traditions, où le bon côtoie le moyen, parfois le folklore et même le
burlesque : il est d’ailleurs paradoxal de voir que moins on est ancien en service, plus on parle des
traditions, les champions dans ce domaine étant incontestablement nos jeunes camarades des lycées
militaires qui rêvent, sans doute trop, sur leurs noirs bouquins ! Et inversement, plus on vieillit sous
le harnais, plus on retrouve que nos traditions d’armes, si variées soient-elles, se rejoignent vers notre
unique et grande tradition. Ainsi, chasseurs et légionnaires peuvent défiler selon leur propre cadence
sur les Champs-Elysées, chacun selon ses traditions, mais la grande Tradition du 14 juillet reste bien
que chaque formation se présente de façon rigoureuse devant le chef des armées.
Après la tradition, c’est le mot « Honneur » qui me vient à l’esprit : l’Honneur et les honneurs :
L’honneur est bien ce que l’on inculque à nos jeunes officiers, cette manière d’être, de réfléchir, de
croire et d’agir, qui, au-delà des contingences et des vicissitudes, doit les guider et déterminer leur
choix, surtout quand la situation devient complexe et délicate. Ma génération d’officiers n’a jamais
eu à faire, heureusement sans doute, de choix dramatique entre l’honneur et la discipline, comme la
génération précédente, qui fut confrontée à de véritables drames de conscience, que ce soit au cours
de la 2° Guerre mondiale, ou pendant les guerres d’Indochine et d’Algérie.
Quant aux honneurs, si vous voulez bien, n’en parlons pas trop, car après cinq années de Gouverneur
militaire de Paris, je crois avoir tout vu, tout lu, tout reçu, et tout entendu….J’ai simplement essayé
de ne pas me faire hypnotiser par les paillettes, les apparences et, ce que l’on appelle la comédie
humaine, où le paraître et les honneurs l’emportaient sur tout autre considération ! La carrière
militaire est d’ailleurs bien faite, et alterne, avec harmonie et psychologie, les périodes de
commandement et celles de rédacteurs !
Il est encore un mot, qui nous grandit lorsque nous l’utilisons au singulier, mais qui, au pluriel, nous
rappelle notre condition humaine et surtout notre condition de soldat, c’est la mort !
En effet, qui d’entre nous, en Corniche dans l’espoir de Saint-Cyr ou à Saint-Cyr dans l’exaltation
d’une vocation naissante, qui d’entre nous n’a pas chanté ces vers de Péguy :
« Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle,
Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre.
Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre.
Heureux ceux qui sont morts d’une mort solennelle…
Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés. »
Mais si Péguy, dans sa fougue épistolaire, a magnifié la mort, sans savoir d’ailleurs qu’elle lui
donnerait rendez-vous dans les premiers mois de la Grande Guerre, la vie militaire, avec les
premières opérations extérieures, avec les expériences de chef, avec les grandeurs et servitudes du
protocole militaire, ici à Paris, nous a confrontés, non plus à la mort, idéalisée par Péguy et dans nos
têtes de Saint-cyriens, mais aux morts avec tout ce que cette réalité traîne dans son cortège. Et
encore, même là, faut-il faire preuve de discernement ; ici aux Invalides, nous avons rendu les
honneurs à de grands hommes, souvent âgés, qui avaient consacré une partie de leur vie à servir la
France ; bien sûr, nous étions tristes de les voir partir, de ne plus pouvoir croiser leur regard ou parler
avec eux, mais un peu comme une chandelle s’éteint à l’aube, après avoir éclairé son entourage toute
une nuit, nous savions que c’était l’ordre normal des choses ! Je pense à quelques uns d’entre eux :
aux généraux Bizard, Saint-Hillier, Bigeard, au père Casta, à nos amis les compagnons de la
Libération, Pierre Mesmer, Robert Gallet, et le dernier à être parti, Théodore, à Lazare Ponticelli,
aux pensionnaires des Invalides, Jean Lartéguy, Eugène Battestini, le colonel de Mollens, et tant
d’autres !
Et puis il y a ceux qui nous ont quittés dans la force de l’âge, avec qui nous aurions bien aimé faire et
refaire le monde ; je pense à Jean Coulloume-Labarthe, Antoine Lecerf, Ben Simon. Je pense aussi à
mon adjoint, mort pour la France à Kolwezi en 1978, le sergent-chef Norbert Daniel.
Et puis, il y a la mort au combat qui touche notre jeunesse ; sèche, brutale, violente, révoltante, elle
fauche sans prévenir, frappe sans égard, meurtrit à tout jamais, mais elle reste intrinsèquement liée au
métier de soldat. Ces jardins, où nous vivons aujourd’hui un moment que j’ai souhaité agréable, ont
accueilli depuis 5 ans, près d’une centaine de fois, les familles de soldats tombés en Afghanistan, au
Liban et en Guyane. Dans le cortège qui accompagnent à chaque fois ces morts, sont regroupés les
frères d’armes, qui, bien qu’aguerris, ne peuvent contenir leurs larmes, les pères qui essaient, tant
bien que mal, de garder leur dignité par égard pour leur fils, les mères effondrées, qui seraient prêtes
à se sacrifier si elles pouvaient simplement redonner vie à celui qu’elles ont vu naître, les grandsparents,
qui se demandent ce qu’ils font encore sur terre, alors que leur petit-fils est parti en pleine
jeunesse, les enfants esseulés, qui nous surprennent toujours par leur regard sur la vie et la mort, et
puis les épouses, au bord du gouffre, du néant ou de l’absurde !
Mais ces lieux nous rappellent aussi les heures heureuses de la vie et c’est pour cette raison que le
dernier mot, cher au soldat, qui répond à cette ambiguïté singulier/pluriel et qui touche l’âme du
soldat dans son intimité, est celui de l’amour !
En effet, dès que l’on parle d’amours au pluriel, on y ajoute presque systématiquement des adjectifs
comme folles, coupables, cachées, tumultueuses, sulfureuses, … vous aurez noté cependant que ce
terme se féminise aussi au pluriel, ce qui en adoucit heureusement la teneur !
Mais je préfère évoquer l’amour, au singulier, qui reste la force qui nous anime le plus !
Oui, j’ai aimé le métier des armes ; ce métier aux deux visages, si différent en temps de paix et en
temps d’opérations : le temps de paix où notre richesse première est la qualité, la force et l’intensité
des relations humaines et le temps des opérations où la force de caractère prend le pas sur toute autre
considération, où l’on se demande inlassablement « Et si ? Et si ? » pour n’exclure aucune hypothèse
et éviter d’être surpris ! J’ai aimé ce métier au-delà des contingences politiques qui l’ont fait évoluer
de façon incroyable depuis mon entrée à Saint-Cyr : d’une armée de conscription de presque 400 000
hommes, montant la garde aux frontières de l’Est, face au pacte de Varsovie, notre armée de Terre, à
l’instar des autres, s’est professionnalisée, a intégré la disparition de menace à nos frontières, mais à
vu ses effectifs divisés par 3 !
Oui j’ai aimé nos soldats, les soldats français ; sains de corps et d’esprits, toujours volontaires,
disciplinés, parfois gouailleurs ; comme le disait l’Empereur en parlant de sa Garde : « ils grognent
encore, mais ils marchent toujours ! » ! J’ai connu des êtres directs, spontanés, en un mot, des gens
simples, directs et gais. Avec un tant soit peu de considération et de justice, on peut alors les
emmener au bout du monde.
J’ai aimé aussi la Légion étrangère et ses hommes, parce que j’ai trouvé parmi eux les mêmes vertus
militaires que partout ailleurs, mais sans doute poussés à leur plus haut niveau, parfois même de
façon excessive : la générosité, l’ardeur, le goût de l’aventure, la confiance, la fidélité au chef, la
pudeur et le mystère aussi, l’attachement à la France, leur pays d’accueil. Lorsque l’on a l’honneur de
commander des soldats de cette trempe, on a alors un impérieux devoir d’excellence et d’exigence
personnelle, car ce n’est pas la qualité du soldat, fût-il légionnaire, qui fait forcément la qualité du
chef ! Et chaque cadre doit continuellement se demander s’il sert la Légion ou s’il n’est pas en train
de s’en servir…
Et puis j’ai aimé ma famille, mon épouse et mes enfants. Quand je suis arrivé dans l’armée française,
oserais-je dire dans ma 1° affectation, il était habituel de dire qu’un officier perdait 90 % de sa valeur
dès lors qu’il était marié. La vie conjugale puis familiale m’a montré exactement le contraire, qu’une
épouse vous apprend ce que le métier des armes ne vous apprend pas toujours ou alors qu’à moitié :
la patience dans les épreuves, la finesse du jugement, le discernement des choses de la vie, le partage
de l’autorité et aussi, que la force, pour autant qu’elle reste une vertu, n’est pas la seule qui compte !
Quant aux enfants, ils nous apprennent, dès leur plus jeune âge, la confiance, l’innocence et
l’importance du père, puis avec l’adolescence, ils vous font comprendre que le chef de famille doit
être d’abord celui qui aime, explique, convainc et montre l’exemple en silence, c’est-à dire les vertus
essentielles d’un chef militaire ou de tout chef.
J’ai aussi entendu des officiers, au soir de leur carrière s’adresser à leur épouse, en leur disant –
c’était en anglais dans le discours : « Chérie, allume le feu, je reviens vivre à la maison ! » ; au-delà
de la plaisanterie, quel dommage pour la famille et tout simplement pour la vie ! Si l’on pouvait
réécrire l’Ecclésiaste ou du moins la paraphraser, car il ne faut pas changer un iota au Livre vrai, il
faudrait dire à nos officiers :
Il y a un temps pour tout sous le ciel :
Un temps pour les opérations et un temps pour l’entraînement ;
Un temps pour le service et un temps pour la famille ;
Un temps pour le travail et un temps pour le repos ;
Un temps pour la crise et un temps pour le calme ;
Un temps pour le rire, un temps pour la peine !
Pour conclure, vous me permettrez de laisser le mot de la fin à un soldat, qui appartient lui aussi à la
confrérie des guerriers et qui, peut-être plus que tout autre connut et vécut les vicissitudes du soldat
durant 4 ans dans la boue et la puanteur des tranchées ; c’est Rolland Dorgelès, qui termine son
célèbre livre Les croix de bois par les mots suivants :
« Vous étiez si jeunes, si confiants, si forts, mes camarades : une telle joie était en vous qu’elle
dominait les pires épreuves. Dans la boue des relèves, sous l’écrasant labeur des corvées, devant la
mort même, je vous ai entendu rire, jamais pleurer. Pour raconter votre longue misère, j’ai voulu
rire aussi, rire de votre rire. C’était le bon temps… Oui, malgré tout, c’était le bon temps, puisqu’il
vous voyait vivants… On a bien ri, au repos, entre deux marches accablantes, on a bien ri pour un
peu de paille trouvée, une soupe chaude, on a bien ri pour un gourbi solide, on a bien ri pour une
nuit de répit, une blague lancée, un brin de chanson…
Un copain de moins, c’était vite oublié, et l’on riait quand même ; mais leur souvenir, avec le temps,
s’est creusé plus profond, comme un acide qui mord…
Et maintenant, arrivé à la dernière étape, il me vient un remords d’avoir osé rire de vos peines,
comme si j’avais taillé un pipeau dans le bois de vos croix. »
Général d’armée Bruno DARY
Gouverneur militaire de Paris