- Clémentine Maligorne , AFP agence
- Mis à jour le 18/01/2016 à 20:14
- Le Figaro
Cinq légionnaires du 2e Régiment étranger de génie de Saint-Christol (Vaucluse), sont décédés lors d'un entraînement. Le ministre de la Défense doit se rendre mardi matin à Valfréjus, la station savoyarde où a eu lieu le drame.
Nouvelle tragédie dans les Alpes. Après la coulée de neige qui a coûté la vie à trois personnes la semaine dernière, cinq militaires ont trouvé la mort, ce lundi après-midi, dans une avalanche, alors qu'ils s'entraînaient, avant de partir en opération, dans un secteur hors piste de la station de Valfréjus (Savoie). Huit autres ont été blessés, dont au moins un, en état d'hypothermie, serait dans un état grave. Il a été hospitalisé à Grenoble (sud-est), les autres ont été transportés à l'hôpital de Saint-Jean-de-Maurienne.
Ces légionnaires, venus d'Europe de l'Est mais aussi du Népal, participaient à un stage au Centre national d'aguerrissement en montagne de Modane. Ils faisaient partie d'un groupe d'une cinquantaine de militaires du 2e Régiment étranger de génie, de Saint-Christol (Vaucluse). Skieurs aguerris, rattachés à la Brigade alpine, ces militaires ont l'habitude d'intervenir en montagne, et tous ont des brevets d'alpinistes et de skieurs militaires.
Partis «vers 9 heures de la station» selon le maire de Modane, Jean-Claude Raffin, les skieurs étaient «sur le point de regagner le sommet du col du Petit Argentier» lorsqu'ils ont été surpris, vers 13h50, dans un secteur «pas très vaste» mais «très raide», en dehors du domaine skiable, à 2.200 mètres d'altitude. Au total, treize d'entre eux ont été emportés dans l'avalanche dont le risque - connu - était de trois sur une échelle de cinq. Ensevelis sous 3 à 4 mètres de neige, ils ont été retrouvés grâce aux détecteurs de victimes d'avalanche, dont ils étaient équipés.
A 16h30, les recherches, menées par trois hélicoptères de police spécialisée de secours en montagne et cinq maîtres-chiens, avaient cessé. Après avoir été pris en charge par du personnel de la station et des pompiers, les rescapés, ont quitté la station vers 18h30 précise Le Dauphiné.
La «solidarité de la Nation»
Le parquet d'Albertville a ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances de l'accident. Si des éléments venaient étayer la piste de l'homicide involontaire, le dossier serait transféré au parquet de Lyon, à compétence militaire. En février 2012, ce régiment avait déjà été endeuillé à Valloire (Savoie), dans les mêmes circonstances. Une avalanche y avait emporté cinq légionnaires: un était décédé.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, doit se rendre mardi matin dans la station de Valfréjus, a fait savoir son entourage. «C'est l'ensemble de la Défense qui est touchée (...) et au-delà notre pays qui est en deuil» a-t-il déclaré. L'armée de Terre, «en deuil», a fait part de sa tristesse, s'associant «à la douleur et l'inquiétude des familles et des proches de nos frères d'armes.» Le président François Hollande a également exprimé son «émotion» après l'annonce de la mort de ces cinq légionnaires, exprimant «la solidarité de la Nation». «Pensées aux blessés, aux familles, aux frères d'armes» a pour sa part réagi le premier ministre Manuel Valls sur son compte Twitter.
Cette nouvelle avalanche meurtrière est l'une des plus graves survenues depuis dix ans en France. Dans les Alpes, elle porte a douze le nombre de skieurs tués dans des circonstances similaires depuis le début de l'année 2016.